Diplomatie : Israël & le Moyen-Orient

Le ministre des affaires étrangères de la France a déclaré jeudi qu'il se rendrait en Israël et dans les territoires occupés par l'autorité palestinienne en juin, pour tenter d'aller de l'avant dans l'obtention d'un consensus international pour une résolution du conseil de sécurité de l'ONU qui fixerait les paramètres pour des "pourparlers de paix".

"Nous sommes pour une solution à deux états. Nous devons veiller à la sécurité d'Israël, c'est évident. Il n'y a pas de paix et de sécurité sans justice pour les palestiniens, mais soyons franc, la justice n'a pas été donnée aux palestiniens," a déclaré Laurent Fabius sur France Inter.

La France a récemment remis un document de travail aux pays de la Ligue Arabe en préparation d'une résolution du conseil de sécurité qui fixerait un calendrier et les paramètres exacts de nouveaux pourparlers entre Israël et l'autorité palestinienne, ont dit des diplomates français.

"Je vais aller en Egypte, dans les territoires palestiniens et en Israël pour parler à leurs dirigeants," a dit Fabius, qui évitera probablement la bande de Gaza, préférant détourner le regard sur la réalité de la situation dans la région. "Nous voulons que les négociations redémarrent entre les deux partis et qu'il y ait un cadre international."

Les associés de Fabius ont dit que la visite aurait lieur avant le round final de négociations nucléaires entre l'Iran et le P5+1 à la fin juin.

Des sources diplomatiques françaises ont déclaré que la résolution prévue n'irait pas au-delà des points de négociation déjà convenus, mais fixerait une période de temps de 18 a 24 mois pour terminer les pourparlers. Elle débutera par une conférence entre tous les acteurs clés.

Suite à des années "d'efforts" des Etats-Unis pour tenter le négocier la "paix" entre Israël et l'autorité palestinienne, les pourparlers se sont effondrés. Washington a dit "réévaluer" ses options sur ses relations avec Jérusalem et sa diplomatie au Moyen Orient après que le premier ministre Benyamin Netanyahou ait déclaré que la création d'un état palestinien était impossible compte tenu des circonstances actuelles dans la région.

En décembre, les Etats-Unis ont voté contre une résolution rédigée par l'AP appelant à un retrait israélien de Judée Samarie et de Jérusalem Est, et à la création d'un état palestinien d'ici 2017.

Mais avec le nouveau gouvernement israélien en place et la situation régionale qui s'aggrave, Paris travaille en coulisse pour convaincre les américains d'aller de l'avant avec une résolution.

"La méthode américaine n'a pas fonctionné, alors nous avons pensé que l'idée était de créer les conditions pour soutenir ces négociations en créant un groupe international de soutien qui comprendrait les européens, les arabes, les américains et quiconque pense pouvoir être utile," a déclaré un haut diplomate français.

Des diplomates ont déclaré que les Etats-Unis avaient clairement fait savoir qu'ils ne voulaient pas discuter du processus au Moyen Orient avant la fin des négociations avec l'Iran. Des sources françaises ont dit que leur objectif pourrait être de mettre en avant une résolution lors de l'assemblée générale des Nations Unies en septembre.