Diplomatie : Israël & le Moyen-Orient

Le président russe Vladimir Poutine s'en lancé dans des tirades de colère jeudi contre la Turquie, excluant toute réconciliation avec ses dirigeants, et accusant Ankara d'avoir abattu un avion russe pour impressionner les Etats-Unis.

Dans des commentaires jonchés de langage grossier, Poutine a rejeté la possibilité que l'attaque contre l'avion russe sur la frontière turco-syrienne le mois dernier était un accident, qualifiant l'incident "d'acte hostile".

"Nous estimons qu'il est difficile, sinon impossible de parvenir à un accord avec la direction actuelle de la Turquie, a déclaré l'homme fort du Kremlin dans une conférence de presse.

"Au niveau de l'état, je ne vois pas de perspectives d'amélioration des relations avec les dirigeants turcs," a-t-il dit au sujet du président islamiste turc Recep Tayyip Erdogan.

Les liens entre la Russie et la Turquie, qui est toujours membre de l'OTAN même après sa révolution islamiste, ont été mis a rude épreuve depuis l'incident du 24 novembre, qui a conduit à la mort de deux officiers russes.

La Turquie a dit que le jet russe s'était égaré dans son espace aérien et a ignoré des avertissements répétés, mais Moscou insiste qu'il n'a jamais quitté le territoire syrien.

Poutine a déclaré qu'il n'exclu pas qu'Ankara ait agi avec l'approbation tacite de Washington, peut-être pour que les Etats-Unis regardent de l'autre côté pour laisser la Turquie "aller sur le territoire irakien et en occuper une partie."

"Je ne sais pas si il y a eu un tel compromis, peut-être que oui," a déclaré Poutine. "Si quelqu'un dans la direction turque a décidé de lécher les américain en un seul endroit… Je ne sait pas si il a pris la bonne décision."

"Ont-ils pensé que nous allions fuir maintenant ? La Russie n'est pas ce genre de pays," a déclaré Poutine, en parlant de la présence militaire russe accrue en Syrie.

"Si la Turquie volait là-bas tout le temps avant, violant l'espace aérien syrien, eh bien, nous allons voir comment ils volent maintenant."

Poutine a également accusé les dirigeants turcs de superviser une "islamisation rampante" du pays qui "ferait probablement se retourner Atatürk (le père fondateur de la Turquie moderne) dans sa tombe."

Poutine et Erdogan se sont enfermés dans une guerre de mots depuis que la Turquie a abattu l'avion russe, et Moscou a accusé la famille d'Erdogan de se livrer à des opérations de contrebande du pétrole de l'Etat Islamique en Syrie.

Jeudi, Poutine est allé jusqu'à dire que le groupe Etat Islamique était une "question secondaire" en Syrie alors qu'il a été créé comme "de la chair à canon avec des slogans islamistes" pour protéger les intérêts économiques des autres joueurs, même si il n'a pas nommé la Turquie.

Poutine a déclaré que si l'incident de l'avion avait été un accident, les dirigeants turcs auraient essayé de "prendre le téléphone et de l'expliquer eux-mêmes."