Diplomatie : Israël & le Moyen-Orient

Le secrétaire d'état américain John Kerry, qui est arrivé en Jordanie samedi, doit avoir des entretient à Aman avec le dictateur de l'autorité palestinienne Mahmoud Abbas dimanche. Aucun voyage en Israël n'est prévu.

Kerry, accompagné de l'envoyé spécial pour les négociations (…) israélo-palestiniennes Frank Lowenstein, rencontrera le roi Abdullah de Jordanie et d'autres responsables pour discuter des "questions de sécurité en cours dans la région", y compris la lutte contre l'Etat Islamique, la guerre civile en Syrie, et la "persistance des tensions entre Israël et les palestiniens," a déclaré le département d'état.

Le porte-parole adjoint du département d'état, Mark Tomer, a déclaré vendredi qu'il n'avait aucune explication quant à la raison pour laquelle Kerry ne venait pas en Israël, disant seulement qu'il "est certainement ouvert à un voyage en Israël dans le futur."

Des responsables israéliens ont dit n'avoir aucune information à ce sujet.

La réunion entre Kerry et Abbas vient à un moment où les Etats-Unis ont considérablement réduit leurs vues sur la possibilité de lancer un processus diplomatique efficace entre Israël et l'AP, avec Kerry ne mentionnant même pas le conflit lors d'un important discours de politique étrangère au Forum Economique Mondial de Davos le mois dernier.

En lieu et place d'une initiative américaine, deux autres sont venues à l'avant-garde : la première est une initiative française appelant à une conférence de paix internationale cet été, et la seconde est l'élaboration par le Quartet pour le Moyen Orient d'un document visant à énoncer les conditions nécessaires sur le terrain pour une relance d'un processus politique.

En ce qui concerne l'initiative française, la deuxième chaîne de télévision israélienne a rapporté vendredi soir que Paris a présenté ses plans aux 15 membres du conseil de sécurité des Nations Unies.

Le plan français verrait une réunion d'un groupe international de soutien composé du Quartet (Etats-Unis, UE, Russie et ONU) ainsi que des représentants de certains autres pays, dont des états arabes, au printemps pour planifier la conférence internationale, qui serait ensuite organisée avec des représentants israéliens et de l'AP cet été à Paris.

L'ambassadeur français en Israël, Patrick Maisonnave, a présenté les contours de l'initiative la semaine dernière au ministère des affaires étrangères. Israël a reçu l'idée froidement, principalement parce que quand elle a été lancée le mois dernier par le ministre des affaires étrangères français Laurent Fabius qui a depuis démissionné, la France a dit que si la conférence échouait, elle reconnaîtrait un état palestinien.

Si tel est le cas, s'est demandé le premier ministre Benyamin Netanyahou, pourquoi les palestiniens devraient négocier de bonne foi, si ils savent que si ils ne rentrent pas dans les négociations, la France reconnaîtra de toute manière un état palestinien ? Des responsables israéliens ont déclaré samedi soir que les détails du plan français restent peu précis, personne n'ayant vraiment d'information à ce sujet.