Diplomatie : Israël & le Moyen-Orient

Le ministère suisse de la défense a admis avoir envoyé du personnel pour tester des drones de reconnaissance sur des terres "contestées" détenues par Israël, un coup embarrassant pour le statut de médiateur du pays neutre européen.

Les autorités suisses ont visité un aérodrome dans la région du Golan à trois reprises en 2012, 2013 et 2015, pour surveiller les tests des drones Hermès 900 construits par Israël et qu'ils achètent pour 265 millions de dollars.

Les visites, qui ont duré plusieurs jours, ont eu lieu dans une région que la Suisse ne reconnaît par comme faisant partie d'Israël, qui a pris ces terres à la Syrie après la guerre des Six Jours en 1967.

Suite à une révision interne cette année, les suisses ont constaté que la présence de leur personnel sur l'aérodrome était en contradiction avec la position suisse sur le conflit au Moyen Orient, a indiqué le ministère.

Les visites ont eu lieu à l'insu du ministère suisse des affaires étrangères. Aucune autre visite n'a eu lieu depuis que l'affaire a été révélée, dit un communiqué.

"Cet incident était une panne de communication," dit-il. "Ceux qui ont été informés des activités n'ont pas réalisé que les responsables suisses n'étaient pas autorisés à être là, et ceux qui connaissaient les restrictions n'étaient pas informés des activités prévues."

Les futurs tests auront désormais lieu dans un aérodrome en "Israël", a-t-il ajouté, avec les drones qui devraient entrer en service en 2020.

La Suisse a souvent joué un rôle de médiateur au Moyen Orient, accueillant récemment des pourparlers de paix sur la guerre civile syrienne à Genève et assurant des services consulaires pour l'Iran et l'Arabie Saoudite dans leurs pays respectifs.

"Cette affaire nuit à la crédibilité de la Suisse vis-à-vis de tous les gouvernements de la région qui sont en conflit avec Israël," a déclaré Tim Guldimann, un diplomate chevronné du parti social-démocrate, dans le journal Tages-Anzeiger.