Diplomatie : Israël & le Moyen-Orient

Cette semaine, les ambassades et consulats américains ont reçu l'ordre de se préparer à une réaction potentiellement violente contre une déclaration très attendue du président Trump reconnaissant officiellement la ville de Jérusalem comme capitale d'Israël.

Selon un rapport de Politico publié lundi soir, deux câbles classifiés envoyés par le département d'état américain ordonnent aux ambassades du monde entier, en particulier celles situées dans des pays à majorité musulmane, d'accroitre leur sécurité avant une déclaration de la Maison Blanche sur la capitale israélienne.

"L'annonce imminente sur Jérusalem m'inquiète beaucoup pour la possibilité de rections violentes qui pourraient affecter les ambassades," a déclaré un responsable du département d'état, selon Politico. "J'espère avoir tort."

Les fonctionnaires du département d'état se sont fermement opposés aux plans du président Trump visant à déplacer l'ambassade des Etats-Unis en Israël, soit de faire une déclaration reconnaissant Jérusalem comme la capitale de l'état juif.

Selon un rapport publié mardi par Reuters, des membres du bureau des affaires du Proche Orient (NEA), ont fait pression sur le président pour éviter de modifier le statu quo vis-à-vis de Jérusalem, mettant en garde contre les risques sécuritaires.

"Des hauts responsables du NEA et un certain nombre d'ambassadeurs dans la région ont exprimé leur profonde inquiétude à ce sujet," a déclaré un responsable américain à Reuters.

Le Washington Post a rapporté des allégations similaires, citant des responsables américains qui ont déclaré que le président était "agité et exaspéré" par l'opposition bureaucratique à ce geste.

Alors que la Maison Blanche est restée muette sur les plans du président, les observateurs ont noté mardi que le président a manqué deux fois les délais pour renouveler l'exemption sécuritaire qui permet à l'ambassade de rester à Tel Aviv.

Vendredi dernier, qui a marqué six mois depuis la dernière échéance, la Maison Blanche a rapporté que le président tarderait à agir sur la renonciation jusqu'après le week-end, promettant une décision lundi soir.

Mais l'échéance de lundi soir est passée sans nouvelle dérogation permettant à l'ambassade américaine de rester à Tel Aviv, a rapporté mardi l'AFP, augmentant les spéculations sur le fait que le président pourrait en fait préparer à déménager l'ambassade dans un proche avenir.

Eugene Kontrovich, responsable du droit international au Kohelet Policy Forum et professeur à la Northwestern University, a déclaré que l'expiration de la dérogation indiquait probablement que le président s'apprêtait à déménager l'ambassade.

"Minuit est passé et aucune renonciation à l'ambassade de Jérusalem n'a été signée," a déclaré Kontrovich, "ce qui signifie que la loi de Jérusalem de 1995 prendra pleinement effet. C'est une date limite, et une fois qu'une dérogation est manquée, elle ne peut plus être faite ensuite."