Diplomatie : Israël & le Moyen-Orient

Les responsables de l'administration américaine se concentrent sur l'amélioration de la situation à Gaza, ce qui pourrait exercer une pression politique sur les dirigeants de l'autorité palestinienne pour qu'ils reviennent à la table des négociations avec Israël, a rapporté samedi le Washington Post.

Cette décision intervient alors que le plan de paix du président Donald Trump est bloquée en raison de la colère de l'autorité palestinienne à l'égard de la reconnaissance de la capitale d'Israël, Jérusalem, et de la relocalisation de l'ambassade américaine dans la ville.

Jared Kushner, conseiller principal de Trump, et Jason Greenblatt, son envoyé spécial, ont récemment effectué une tournée dans la région. Ils ont rencontré le roi Abdullah II de Jordanie, le prince héritier saoudien Mohammed Bin Salman, le président égyptien Abdel Fattah Al-Sisi, et le premier ministre Benyamin Netanyahou. Ils n'ont pas rencontré de responsables de l'autorité palestinienne.

Le boycott de l'autorité palestinienne, selon le Post, a conduit les autorités américaines à envisager des solutions pour injecter de l'aide au développement dans la bande de Gaza contrôlée par le Hamas, rival de l'AP, dans l'espoir de soulager la crise humanitaire.

Ce faisant, les Etats-Unis pourraient démontrer un engagement envers le peuple palestinien qui pourrait rendre plus difficile pour Mahmoud Abbas de continuer à repousser les ouvertures pour s'engager dans le processus de paix.

Une possibilité serait des projets visant à améliorer les services électriques et hydrauliques de Gaza a court terme, probablement financés par les états du Golfe Persique et d'autres donateurs potentiels et coordonnées avec l'envoyé des Nations Unies, Nikolay Mladenov, selon le rapport.

Les responsables israéliens se sont dits favorables à une approche "Gaza d'abord" pour faire pression à la fois sur le Hamas et attendre une réaction de l'AP à Ramallah. Israël, l'Egypte et l'autorité palestinienne maintiennent un embargo sur la bande de Gaza dirigée par le Hamas.

"C'est la première étape pour aider les habitants de Gaza," a déclaré un responsable israélien au Washington Post. "Ils savent que les palestiniens ne sont pas disposés à considérer (une proposition plus large), alors ils commencent à accorder plus d'attention à la situation humanitaire à Gaza."

Des responsables américains, israéliens et arabes ont demandé l'anonymat pour discuter de l'initiative américaine parce que le plan mené par Kushner reste secret.

Selon un récent rapport, l'administration Trump tente de convaincre les monarchies arabes d'investir des centaines de millions de dollars dans des projets économiques à Gaza, dans le but de calmer la situation sécuritaire dans l'enclave et donner un élan au plan de paix de la Maison Blanche au Moyen Orient.

Trump a récemment refusé d'offrir un calendrier pour annoncer son projet de plan de paix au Moyen Orient, disant seulement que des "progrès" avaient été faits pour résoudre ce problème complexe.

"Beaucoup de progrès ont été réalisés au Moyen Orient, beaucoup", a-t-il déclaré fin juin après une réunion à la Maison Blanche avec le roi Abdallah de Jordanie.