Diplomatie : Israël & le Moyen-Orient

Le ministre russe des affaires étrangères, Serguei Lavrov, s’est exprimé mardi contre le plan de paix des Etats-Unis pour le Proche Orient alors qu’il rencontrait des factions arabes palestiniennes à Moscou.

Lavrov a déclaré aux représentants arabes palestiniens que « l’accord du siècle » tant attendu « détruira tout » ce qui a été fait jusqu’à présent.

« Les collègues américains proposent, plutôt que de venir avec de nouvelles idées pour résoudre le problème. Ils promettent depuis plus de deux ans de proposer un « accord du siècle ». Mais il est clair que les informations disponibles nous permettent d’évaluer cet « accord du siècle », qui détruira tout ce qui a été fait jusqu’à présent », a déclaré le ministre russe.

La Russie a adopté depuis le début une position critique à l’égard du plan de paix, insistant sur le fait que deux états doivent figurer dans toute proposition de résolution du conflit.

On sait peu de choses sur le plan de paix de l’administration Trump, qui ne sera probablement pas rendu public avant les élections du 9 avril en Israël.

Dimanche, Fox News a rapporté que l’administration Trump avait achevé son cadre pour l’accord tant attendu sur le statut final entre Israël et l’autorité palestinienne.

L’émissaire de la Maison Blanche, Jason Greenblatt, a toutefois rejeté ce rapport, écrivant sur Twitter que « si le plan est sur le point d’être achevé, nous n’en sommes pas encore là et nous continuerons à le peaufiner jusqu’à sa publication. »

Un reportage de Channel 13 en janvier affirmait que cela inclurait la création d’un état palestinien dans environ 90% des territoires de Judée Samarie, avec au moins une partie de Jérusalem Est pour capitale.

Greenblatt a également rejeté ce rapport, affirmant qu’il était inexact.

L’autorité palestinienne a rejeté le plan de paix en cours d’élaboration avant même son dévoilement et boycotte les Etats-Unis depuis que le président Donald Trump a reconnu Jérusalem comme capitale israélienne en décembre 2017.

Lavrov a également parlé de la désunion entre les factions arabes palestiniennes avec les représentants du Hamas et du Fatah présents à la réunion de Moscou mardi.

« Cette décision (d’unir), probablement difficile, est unique en ce sens que cela ne dépend que de vous. Cela ne dépend d’aucun acteur externe. Les acteurs externes qui pourraient avoir des ordres du jour différents vont essayer de vous séparer, (et de vous envoyer) dans différents coins de l’une ou l’autre pièce et d’empêcher la décision fatale (de s’unir), ce que, je pense, vous devez comprendre », a-t-il déclaré.

« La fin de la scission renforcera la position de la Russie et de la communauté internationale, en appuyant une solution diplomatique fondée sur les décisions de la communauté internationale. Certains pays ne voient pas la fin de la division et concluent donc que sans elle, la solution à deux états est devenue mission impossible », a conclu le ministre russe des affaires étrangères.