Diplomatie : Israël & le Moyen-Orient

La France, la Grande-Bretagne et l'Allemagne ont exprimé samedi leur frustration face à la demande de l'Iran dans les pourparlers de relancer son accord nucléaire de 2015 que l'organisme de surveillance nucléaire de l'ONU ferme une enquête sur les particules d'uranium trouvées sur trois sites, ajoutant que cela mettait en péril les pourparlers.

L'Iran a envoyé plus tôt ce mois-ci sa dernière réponse au texte proposé par l'Union européenne pour relancer l'accord en vertu duquel Téhéran avait restreint son programme nucléaire en échange d'un allégement des sanctions économiques américaines, européennes et onusiennes.

Des diplomates ont déclaré que la réponse de l'Iran au coordinateur de l'UE était un pas en arrière, cherchant à lier la relance de l'accord à la clôture des enquêtes de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) sur les traces d'uranium.

"Cette dernière demande soulève de sérieux doutes quant aux intentions et à l'engagement de l'Iran à faire aboutir le JCPOA", ont déclaré les trois pays, connus sous le nom de E3, dans un communiqué, faisant référence au nom complet de l'accord, le Plan d'action global conjoint.

"La position de l'Iran contredit ses obligations juridiquement contraignantes et compromet les perspectives de rétablissement du JCPOA."

Le président Donald Trump a abandonné l'accord en 2018 et a réimposé les sanctions américaines, incitant l'Iran à commencer à enfreindre les restrictions nucléaires de l'accord et ravivant les craintes américaines, arabes et israéliennes de rechercher une bombe atomique. L'Iran nie avoir des ambitions nucléaires militaires.

Le Conseil des gouverneurs de l'AIEA se réunit lundi, trois mois après avoir déjà adopté une résolution exhortant l'Iran à donner des réponses crédibles au chien de garde.

L'AIEA a déclaré mercredi que le stock d'uranium iranien enrichi jusqu'à 60%, proche de la qualité militaire, était devenu suffisant, s'il était encore enrichi, pour une bombe nucléaire et que Téhéran n'avait toujours pas expliqué l'origine des particules d'uranium.

"Compte tenu de l'échec de l'Iran à conclure l'accord sur la table, nous nous consulterons, aux côtés des partenaires internationaux, sur la meilleure façon de faire face à l'escalade nucléaire continue de l'Iran et au manque de coopération avec l'AIEA concernant son accord de garanties du TNP (traité de non-prolifération)", ont-ils déclaré.