Diplomatie : Israël & le Moyen-Orient

Les dirigeants saoudiens ne comptent pas sur une amélioration des relations du pays avec l'Iran et estiment que Téhéran violera l'accord entre eux à la première occasion, ont déclaré de hauts responsables à Riyad à Israel Hayom.

Selon les responsables, l'opinion selon laquelle le resserrement des relations entre l'Arabie saoudite et l'Iran a mis un frein à la possibilité de progrès futurs vers la normalisation avec Israël n'est pas vraie.

Des sources saoudiennes ont déclaré que Riyad considérait toujours l'Iran comme un ennemi et que l'accord avec lui ne changerait pas les fondements de cette relation.

« Nous n'avons aucun doute concernant les Iraniens », ont-ils déclaré. « Il est difficile de croire que l'accord tiendra la route. Il faut le voir tel qu'il est, sans analyses approfondies. L'Iran n'est pas devenu un mouton innocent ou la sœur jumelle de l'Arabie saoudite. Le régime de Téhéran est toujours hostile à l'Arabie saoudite, il aspire à s'emparer de La Mecque et de Médine, et à imposer l'hégémonie chiite dans le Golfe et au Moyen-Orient. »

L'objectif principal qui sous-tendait la signature par l'Arabie saoudite de l'accord avec l'Iran, ont-ils déclaré, était de se rapprocher de la Chine, qui a assuré la médiation entre les parties et apporté son soutien au processus. La Chine est l'un des plus grands consommateurs de pétrole d'Arabie saoudite, et l'Arabie saoudite importe de Chine à grande échelle, et Riyad a donc décidé « de faire un geste de bonne volonté » envers Pékin.

Selon les responsables, l'accord est né lorsque la Chine a proposé de servir de médiateur entre les deux pays, qui sont considérés comme deux des deux principaux exportateurs de pétrole au monde. L'Arabie saoudite a accepté l'offre chinoise, même si elle comportait quelques conditions jugées problématiques par Riyad, afin de prouver aux Chinois que l'Arabie saoudite est prête à faire des compromis même lorsque le prix est élevé. Entre autres choses, il a fallu un renouveau des relations avec la Syrie, un processus que les citoyens saoudiens ne soutiennent pas.

L'invitation du président syrien Bashar al-Assad à la conférence de la Ligue arabe à Djeddah, en Arabie saoudite, a été quelque chose que le prince héritier saoudien Mohammed bin Salman a été contraint d'accepter en raison de l'accord avec l'Iran. Afin d'adoucir cela, bin Salman a signalé à l'Occident que son pays est toujours un allié en invitant le président ukrainien Volodymyr Zelenskyy à prendre la parole lors de la conférence.

L'Arabie saoudite est consciente des préoccupations exprimées en Israël à la lumière de l'accord.

Ces derniers mois, les Saoudiens ont déclaré publiquement que la question de la normalisation avec Israël restait telle qu'elle était auparavant : Israël doit travailler à résoudre le conflit avec les Palestiniens avant qu'une normalisation complète puisse être atteinte avec l'Arabie saoudite.