Diplomatie : Israël & le Moyen-Orient

Un rapport du New York Times de mercredi soir a révélé les détails d'un accord émergent entre les États-Unis et l'Iran concernant le programme nucléaire iranien. Ces dernières semaines, des informations ont circulé sur des négociations discrètes entre l'administration Biden et le régime iranien concernant le programme nucléaire de ce dernier, qui progresse à un rythme troublant pour les habitants de la région.

Selon le rapport, les Américains visent à parvenir à un accord informel et non écrit, que certains responsables iraniens appellent un « cessez-le-feu politique », qui empêcherait une nouvelle escalade.

Le nouvel accord – que deux responsables israéliens ont qualifié d’« imminent » – stipulerait que l'Iran n'enrichirait pas d'uranium au-delà de son niveau de production actuel de 60 % de pureté. C'est proche mais en deçà de la pureté de 90% nécessaire pour fabriquer une arme nucléaire, un niveau qui, selon les États-Unis, forcerait une réponse sévère.

L'Iran mettrait également fin aux attaques meurtrières contre des sous-traitants américains en Syrie et en Irak par ses mandataires dans la région, élargirait sa coopération avec les inspecteurs nucléaires internationaux et s'abstiendrait de vendre des missiles balistiques à la Russie, ont déclaré des responsables iraniens.

En retour, l'Iran exige que les États-Unis évitent de durcir les sanctions, ne saisissent pas les pétroliers étrangers transportant du pétrole, comme ils l'ont fait récemment en avril, et ne demandent pas de nouvelles résolutions punitives aux Nations Unies ou à l'Agence internationale de l'énergie atomique contre l'Iran pour son activité nucléaire.

L'Iran s'attend également à ce que les États-Unis débloquent des milliards de dollars d'actifs iraniens, dont l'utilisation serait limitée à des fins humanitaires, en échange de la libération de trois prisonniers irano-américains que les États-Unis qualifient de détenus à tort. Les responsables américains n'ont pas confirmé un tel lien entre les prisonniers et l'argent, ni aucun lien entre les prisonniers et les questions nucléaires.

Les grandes lignes des pourparlers ont été confirmées par trois hauts responsables israéliens, un responsable iranien et un responsable américain. Les responsables américains ne discuteraient pas en détail des efforts pour obtenir la libération des prisonniers, au-delà d'appeler cela une priorité urgente des États-Unis.

« Rien de tout cela ne vise à parvenir à un accord révolutionnaire », a déclaré au New York Times Ali Vaez, directeur iranien de l'International Crisis Group, une organisation de prévention des conflits. Au lieu de cela, a-t-il dit, l'objectif est de « mettre un couvercle sur toute activité qui franchit fondamentalement une ligne rouge ou met l'une ou l'autre des parties en position de riposter d'une manière qui déstabilise le statu quo ».

Entre-temps, Israël continue de faire clairement savoir qu'il n'acceptera ni ne sera obligé à aucun accord étranger avec l'Iran. Mardi, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou a participé à une session de la commission des affaires étrangères et de la défense de la Knesset et a déclaré : « Bien sûr, cela est remis en question par la montée d'une nouvelle puissance dans la région, qui a complètement remplacé le monde arabe en l'hostilité envers Israël et aspire à notre destruction, et c'est l'Iran. Plus de 90 % de nos problèmes de sécurité proviennent de l'Iran et de ses mandataires, et notre politique vise à élargir le cercle de la paix pour arrêter l'Iran et ses mandataires. »

Notre position est claire : aucun accord avec l'Iran ne liera Israël, qui continuera à tout faire pour se défendre. Notre opposition à un retour à l'accord d'origine, je pense que ça marche, mais il y a encore des divergences de vues, et nous ne les cachons pas, y compris sur les petits accords. Nous énonçons clairement notre politique, à la fois ouvertement et dans des salles fermées."