Diplomatie : Israël & le Moyen-Orient

L’Arabie Saoudite a fait savoir à l’administration Biden que la résolution des problèmes palestiniens était essentielle à tout accord de normalisation avec Israël, a déclaré mercredi le secrétaire d’État américain Antony Blinken.

« Il ressort également clairement de ce que nous entendons des Saoudiens que si ce processus doit avancer, la partie palestinienne sera également très importante », a-t-il déclaré dans une interview avec le podcast « Pod Save the World ».

Il s’est exprimé alors que l’administration Biden était de plus en plus publique sur sa recherche d’un pacte de sécurité avec l’Arabie Saoudite qui inclurait un accord de normalisation avec Israël. On s’attend à ce qu’Israël doive faire des concessions aux Palestiniens dans le cadre de cet accord.

Un tel accord s’ajouterait aux accords d’Abraham de 2020 soutenus par les États-Unis, dans lesquels Israël a accepté de suspendre l’annexion des implantations de Judée Samarie en échange d’accords de normalisation avec quatre pays arabes : les Émirats arabes unis, Bahreïn, le Maroc et le Soudan.

La normalisation israélienne avec le monde arabe et « tous les efforts en cours pour améliorer les relations entre Israël et ses voisins ne peuvent pas remplacer la résolution de leurs différends par Israël et les Palestiniens et un avenir bien meilleur pour les Palestiniens », a déclaré Blinken.

« À notre avis, cela doit impliquer une solution à deux États » au conflit israélo-palestinien, a-t-il expliqué.

Plus tôt cette semaine, le conseiller à la sécurité nationale, Tzahi Hanegbi, a déclaré que les Palestiniens avaient discuté avec les États-Unis, les Saoudiens et les Israéliens d'un élément palestinien important dans l'accord.

Il a déclaré qu'Israël était favorable à des gestes envers les Palestiniens dans le cadre de cet accord, dans la mesure où cela nuisait à la sécurité israélienne. L’Autorité palestinienne a cependant cherché à obtenir des concessions que le gouvernement israélien dans sa configuration actuelle ne pourrait pas obtenir, comme la reconnaissance d’un État palestinien.

La décision d’Israël d’autoriser le transfert de huit véhicules blindés de remplacement à la sécurité de l’Autorité palestinienne via le passage d’Allenby contrôlé par Tsahal à la frontière jordanienne a déclenché un tollé politique parmi les membres de la coalition d’extrême droite de Netanyahou. Les politiciens d'extrême droite étaient particulièrement préoccupés par un reportage de la radio militaire faisant état d'une livraison de 1 500 armes, principalement des fusils. Israël, les États-Unis et l’Autorité palestinienne ont tous nié que des armes aient été transférées.

Même les membres de son propre parti, le Likoud, ont hésité à l’idée de lier la politique étrangère d’Israël au traitement réservé aux Palestiniens.

Mercredi, le ministre des Affaires étrangères Eli Cohen a déclaré à son homologue norvégienne Anniken Huitfeldt lors d'une réunion à Jérusalem qu' « Israël ne se soumettra pas aux diktats extérieurs sur la question du conflit israélo-palestinien ».

« Nous travaillerons à élargir les accords abrahamiques », a-t-il déclaré, expliquant que les États et les entités « qui ne participeront pas à l'élargissement et à l'approfondissement du cercle de paix et de normalisation seront tout simplement laissés pour compte et deviendront inutiles ».