Diplomatie : Israël & le Moyen-Orient

Un rapport rédigé par la rapporteuse spéciale de l'ONU, Francesca Albanese, qui devrait être remis mardi au Conseil des droits de l'homme de l'ONU, affirme qu'il existe des « motifs raisonnables de croire » qu'Israël commet un génocide dans la bande de Gaza, et recommande un embargo immédiat sur les armes et un renvoi de « la situation en Palestine » devant la Cour pénale internationale.

Le document rédigé, disponible en ligne, présente le prétendu génocide comme « motivé par une logique génocidaire faisant partie intégrante du projet colonial [d'Israël] en Palestine », comparant la relation d'Israël avec les Palestiniens à la relation des États-Unis avec les Amérindiens, en s'appuyant sur une approche très controversée de l'histoire israélienne.

Le rapporteur spécial de l'ONU écrit que le génocide a toujours été « une partie inévitable de la formation d'Israël », affirmant que « des pratiques conduisant au nettoyage ethnique massif de la population non juive de Palestine ont eu lieu en 1947-1949 », ainsi qu'en 1967. Le rapport ne mentionne aucune des guerres menées au cours de ces périodes respectives.

Le rapport aborde les avis d'évacuation d'Israël et la création de zones de sécurité et de couloirs humanitaires à Gaza, alléguant que « l'ampleur des évacuations au milieu d'une intense campagne de bombardements et le système de zones de sécurité communiquées au hasard, ainsi que les coupures de communication prolongées, ont accru les niveaux de panique, les déplacements forcés et les massacres. »

Albanese continue en suggérant que ces mesures étaient des instruments déguisés pour rassembler les civils palestiniens, qui ont ensuite été pris pour cible. « En termes simples », dit le rapport, « les "zones de sécurité" ont été délibérément transformées en zones de massacres. Il est raisonnable d’en déduire », conclut Albanese, « que les ordres d’évacuation et les zones de sécurité ont été utilisés comme outils génocidaires pour réaliser un nettoyage ethnique ».

Israël a lancé une offensive à Gaza contre le groupe djihadiste du Hamas, qui gouverne la bande de Gaza depuis 2007, à la suite de l'invasion du sud d'Israël par le Hamas le 7 octobre.

L'attaque du Hamas, lancée par des milliers de terroristes organisés, a entraîné le meurtre d'environ 300 civils lors d'un festival de musique ainsi que le meurtre, le viol et l'incendie de familles civiles dans les communautés frontalières. Au cours de l'attaque, le Hamas et les groupes terroristes alliés ont également kidnappé plus de 240 personnes, dont 134 sont toujours retenues en otage dans la bande de Gaza.

La guerre a entraîné la mort de quelque 32 414 Palestiniens, selon le ministère de la Santé dirigé par le Hamas à Gaza. Ces chiffres ne peuvent pas être vérifiés de manière indépendante et ne font aucune distinction entre les civils et les combattants. Israël affirme avoir tué quelque 12 000 terroristes du Hamas et de ses alliés, ce qui suggère un ratio civils-combattants d'environ 2 : 1, ce qui se situe dans le bas de la fourchette attendue pour une guerre urbaine.

Albanese déclare dans le rapport qu'elle « condamne fermement les crimes commis par le Hamas et d'autres groupes armés palestiniens en Israël le 7 octobre et appelle instamment à rendre des comptes et à libérer les otages ». Elle affirme que son rapport n'examine pas ces événements car ils « dépassent la portée géographique de son mandat ».