Diplomatie : Israël & le Moyen-Orient

Des responsables israéliens ont affirmé que l'administration Biden était au courant des modifications apportées à l'accord de cessez-le-feu proposé par l'Égypte et le Qatar au Hamas, mais n'a pas informé Israël des changements avant que le Hamas n'annonce qu'il avait « accepté » un cessez-le-feu, a déclaré le journaliste Barak Ravid sur Axios.

Ravid a cité un haut responsable américain qui a nié ces informations, affirmant que « les diplomates américains ont collaboré avec leurs homologues israéliens. Il n'y a eu aucune surprise ». Il a également décrit le processus comme « extrêmement difficile ».

Selon le responsable, les États-Unis estiment qu'Israël a négocié de bonne foi et que l'offre d'avril était « la proposition la plus avant-gardiste à ce jour. Pour obtenir un cessez-le-feu, le Hamas doit simplement libérer les otages. Tout est tracé ».

L’administration Biden considère également « l’accord » de cessez-le-feu du Hamas comme une contre-offre et non comme une nouvelle proposition, a-t-il ajouté.

Selon Ravid, « cet épisode a suscité une profonde déception et une profonde suspicion parmi les hauts responsables israéliens concernant le rôle des États-Unis dans les négociations sur l'accord sur les otages et pourrait influencer négativement la suite des négociations ».

Un article corroboré par le New York Times indique que le directeur de la CIA, William Burns, était partie prenante à l'offre proposée par l'Égypte et le Qatar, mais non approuvée par Israël. C'est cette offre que le Hamas a finalement acceptée.

Axios a rapporté que « la CIA a refusé de commenter ».

Par ailleurs, trois responsables israéliens ont confirmé que l'annonce du Hamas avait surpris le gouvernement israélien et qu'Israël n'avait reçu le texte de la réponse des médiateurs qu'une heure après que le Hamas ait publié sa déclaration officielle.

Les responsables ont également déclaré à Ravid : « Lorsque les Israéliens ont lu la réponse du Hamas, ils ont été surpris de voir qu'elle contenait « de nombreux éléments nouveaux » qui ne faisaient pas partie de la proposition précédente qu’ Israël avait accepté et qui avait été présentée au Hamas par les États-Unis, l'Égypte et le Qatar il y a dix jours. » L'un des responsables a ajouté que « cela ressemblait à une toute nouvelle proposition ».

Deux hauts responsables israéliens ont confirmé que l'Egypte avait fait à la délégation du Hamas « une nouvelle proposition sans coordination avec Israël », lorsque la délégation était au Caire ce week-end.

Les États-Unis ont invité Israël aux pourparlers du Caire, mais Israël a refusé d'envoyer une délégation - une décision que les responsables israéliens et américains ont confirmée comme étant justifiée par le fait qu'Israël avait déjà dit son point de vue et attendait d'entendre la réponse du Hamas à la proposition existante. Dans le même temps, un responsable israélien a déclaré que la décision de ne pas envoyer de délégation avait coûté à Israël une visibilité dans les négociations.

Deux responsables israéliens ont déclaré à Ravid que « le sentiment est qu’Israël s’est fait jouer par les États-Unis et les médiateurs qui ont rédigé un nouvel accord et n’ont pas fait preuve de transparence à ce sujet ».

Les responsables ont également déclaré qu’Israël soupçonnait l’administration Biden d’avoir offert au Hamas des garanties qu’Israël mettrait fin à la guerre dans le cadre de l’accord d’otages.

Les responsables israéliens ont déclaré que les derniers changements apportés à la contre-offre du Hamas avaient été apportés lundi matin et que l'administration Biden était au courant de ces changements. Ils ont également déclaré que l’administration Biden estime que la réponse du Hamas est négociable, même si « les dirigeants israéliens ont des doutes ».

« Nous pensons que les Américains ont transmis le message au Hamas que tout ira bien lorsqu'il s'agira de mettre fin à la guerre », a déclaré un haut responsable israélien.

Le responsable américain a confirmé que l’administration Biden cherchait à créer quelque chose de « plus durable » à partir de l’accord de cessez-le-feu et d’échange de prisonniers, mais a affirmé que les États-Unis n’avaient fourni au Hamas aucune garantie quant à la fin de la guerre.