Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou et le président américain Donald Trump ont eu un entretien téléphonique houleux la semaine dernière sur la manière de faire face à l’Iran, a rapporté lundi la télévision israélienne, contredisant les précédentes affirmations selon lesquelles les deux hommes étaient parvenus à une position commune pour empêcher Téhéran de se doter de l’arme nucléaire.
Selon Channel 12, l’entretien a été marqué par de profonds désaccords, Trump ayant déclaré à Netanyahou : « Je souhaite une solution diplomatique avec les Iraniens. Je crois en ma capacité à conclure un bon accord.» Il aurait également souligné son intérêt pour un accord qui servirait les intérêts des deux parties.
Le ton de cet entretien semble contredire les affirmations précédentes selon lesquelles les deux dirigeants auraient conclu leur entretien sur une base de compréhension mutuelle.
En réponse, le cabinet du Premier ministre a démenti auprès de la chaîne que Netanyahou ait eu une « conversation tendue » avec Trump.
Suite à l'appel téléphonique de jeudi, le cabinet de Netanyahou a publié un communiqué indiquant que lui et Trump « étaient convenus de la nécessité de garantir que l'Iran ne se dote pas d'armes nucléaires ».
Trump, quant à lui, a vanté de « réels progrès » dans les négociations nucléaires en cours entre les États-Unis et l'Iran, prédisant dimanche que de « bonnes nouvelles » pourraient arriver. Le ministère des Affaires étrangères de Téhéran a toutefois déclaré lundi qu'aucune date n'avait encore été fixée pour le prochain cycle de négociations et a assuré que la République islamique n'envisagerait pas de suspendre temporairement l'enrichissement d'uranium, comme le réclament les États-Unis.
Le reportage de Channel 12 sur les tensions entre Netanyahou et Trump est intervenu peu après la visite de la secrétaire américaine à la Sécurité intérieure, Kristi Noem, dans une interview accordée à Fox News : « Le président Trump m'a spécifiquement envoyée ici pour discuter avec le Premier ministre de l'état d'avancement des négociations et de l'importance de rester unis et de laisser ce processus se dérouler.»
Noem, fidèle de Trump et ancienne gouverneure du Dakota du Sud, a qualifié sa rencontre avec Netanyahou à Jérusalem de « très franche ». Invitée à approfondir la question, elle a refusé de « partager le message personnel du président au Premier ministre, mais l'équipe du Premier ministre a eu une conversation avec nous par la suite, affirmant ne pas se souvenir d'une réunion bilatérale aussi franche et directe ».
Elle a ajouté avoir fait part à Netanyahou de « notre profond sentiment quant à l'importance d'Israël, notre soutien à Israël, mais cette négociation est également d'une importance cruciale ».
« Nous disposons d'un délai serré. Nous ne parlons pas de semaines, de mois ou d'années avant que le président Trump ne prenne une décision sur la situation avec l'Iran. [Les Iraniens] se sont vu accorder un délai très court, de quelques jours, et j'ai demandé au Premier ministre de collaborer avec le président Trump pour garantir que nous prenions ensemble des décisions judicieuses », a déclaré Noem.
On a ensuite demandé à Noem si, selon elle, Israël avait abandonné son projet d'attaque potentielle contre l'Iran, projet sur lequel plusieurs rapports récents laissaient penser que l'armée israélienne travaillait, « ou avait-il toujours l'intention d'attaquer l'Iran ? »
« Le président n'acceptera jamais un Iran doté de l'arme nucléaire. Il n'acceptera jamais qu'il possède l'arme nucléaire et se dote des capacités nécessaires », a-t-elle déclaré en réponse. « Les renseignements dont Israël dispose et qu'il partage avec les États-Unis, et que nous possédons également et utilisons pour ces discussions, sont d'une importance cruciale. Je pense que le message adressé au peuple américain est le suivant : nous avons un président qui souhaite la paix, mais qui ne tolérera pas que l'Iran se dote de l'arme nucléaire à l'avenir. »
« Mais il souhaite que le Premier ministre, Benjamin Netanyahou, soit sur la même longueur d'onde que lui.»
Interrogée sur les attentes d'Israël vis-à-vis de l'Iran, Noem a déclaré que ni l'administration américaine ni Netanyahou ne faisaient confiance aux Iraniens.
« Je ne lui en veux absolument pas. Son peuple a été dévasté par leur violence effroyable », a-t-elle déclaré à propos des attaques de l'Iran et de ses alliés contre Israël. « Mais [Netanyahou] a aussi besoin de l'Amérique, et il sait qu'il a besoin de l'Amérique, et il a besoin que notre président soit son allié et qu'il travaille ensemble. Nous sommes plus forts quand nous sommes unis, et c'est une question que nous aborderons ensemble. Cependant, cette conversation doit être honnête et franche, et nous devons aller de l'avant en reconnaissant que l'Iran n'aura jamais la capacité de produire des armes nucléaires. »
Un communiqué du bureau de Netanyahou concernant sa rencontre avec Noem indiquait que celle-ci avait « exprimé son soutien indéfectible au Premier ministre et à l'État d'Israël », sans aucune mention de l'Iran.
