La chaîne libanaise LBCI a rapporté dimanche, citant des sources proches de l’actualité syrienne, les conditions posées par la Syrie à un accord de paix avec Israël.
Selon le rapport, ces conditions incluent la reconnaissance par Israël du régime du président syrien Ahmed al-Sharaa, le retrait des territoires conquis par Israël depuis décembre dernier et de la zone tampon du Golan, l’arrêt des frappes aériennes israéliennes en Syrie et des mesures de sécurité dans le sud du pays, notamment le long de la frontière et de la zone des trois frontières avec la Jordanie.
Plus important encore, selon le rapport, la Syrie exige des garanties américaines pour les accords et un soutien américain au régime syrien.
En contrepartie, la Syrie reconnaîtrait la souveraineté israélienne sur le plateau du Golan.
Axios a rapporté plus tôt ce mois-ci que le Premier ministre Benjamin Netanyahou avait exprimé son intérêt pour le lancement de négociations avec le nouveau gouvernement syrien sous la médiation des États-Unis.
Selon le rapport, M. Netanyahou a exprimé son intérêt lors d’une récente rencontre avec l’envoyé américain en Syrie, Tom Barrack. Le Premier ministre vise à conclure un accord de sécurité révisé avec Damas, conduisant à terme à un accord de paix complet. Il s'agirait du premier engagement diplomatique direct entre Israël et la Syrie depuis 2011.
L'approche israélienne fait suite à un changement de dynamique régionale après le remplacement du régime d'Assad par al-Sharaa. Selon le rapport d'Axios, si les responsables israéliens ont initialement exprimé des inquiétudes quant aux liens d'al-Sharaa avec la Turquie et ont exhorté Washington à la prudence, la récente rencontre du président Donald Trump avec al-Sharaa en Arabie saoudite, suivie de la levée des sanctions américaines contre la Syrie, a incité Jérusalem à réévaluer sa position.
Dimanche, le rabbin américain Abraham Cooper, qui a récemment rencontré al-Sharaa à Damas, a déclaré qu'une rencontre entre al-Sharaa et Netanyahou n'était pas exclue, à condition qu'elle soit initiée par Trump.
Dans une interview accordée à Kan News, le rabbin Cooper a partagé ses impressions sur al-Sharaa et a déclaré : « C’est vrai qu’il est islamiste, mais al-Sharaa prône une vision pour son pays qui inclut une Syrie unie, dotée d’une armée unique et de droits égaux. S’il y parvient, cela changera la donne.»
Évoquant les relations potentielles avec Israël, Cooper a présenté deux pistes : une désescalade à court terme et une rencontre politique organisée par Trump. « La seule solution rapide serait qu’un certain Donald Trump invite les deux dirigeants – le Premier ministre israélien et le président syrien – à Washington pour une rencontre de quelques heures. Cela pourrait tout changer.»
Selon Cooper, le président syrien lui a affirmé que la résolution du conflit avec Israël était une priorité. « Nous avons l’intention de continuer à progresser dans ce sens », a-t-il déclaré, ajoutant qu’al-Sharaa avait exprimé un réel intérêt pour la paix.
