Israël a présenté au nouveau gouvernement syrien une proposition complète et détaillée pour un nouvel accord de sécurité, a rapporté Axios mardi, citant deux sources proches des négociations. Ce plan comprend une carte détaillée des zones de sécurité proposées, s'étendant de Damas, au sud-ouest, jusqu'à la frontière israélienne.
Cette avancée est d'une importance cruciale, compte tenu des relations historiquement tendues entre Israël et la Syrie. L'administration Trump a adopté une position plus favorable à l'égard du nouveau dirigeant syrien, Ahmed Al-Sharaa, qui a renversé et remplacé Bachar al-Assad en décembre dernier, et a discrètement facilité la voie diplomatique directe entre Jérusalem et Damas.
Bien que la Syrie n'ait pas encore officiellement répondu à la proposition israélienne, formulée il y a plusieurs semaines, elle travaillerait sur une contre-proposition, selon Axios.
Une réunion est prévue mercredi à Londres pour discuter de cette proposition. Elle réunira le ministre des Affaires stratégiques, Ron Dermer, le ministre syrien des Affaires étrangères, Asaad al-Shaibani, et l'envoyé américain Tom Barrack, médiateur des pourparlers. Il s'agirait de la troisième réunion trilatérale de ce type et, bien que des sources fassent état de progrès, un accord final ne semble pas imminent.
Les négociations visent à remplacer l'accord de désengagement de 1974, obsolète et devenu caduc après la chute du régime Assad.
La proposition israélienne s'inspire de l'accord de paix de 1979 avec l'Égypte, qui a divisé la péninsule du Sinaï en trois zones – A, B et C – avec des dispositifs de sécurité et des niveaux de démilitarisation variables selon leur proximité avec la frontière israélienne.
La proposition actuelle pour la Syrie formule des exigences maximalistes. Elle prévoit une vaste zone démilitarisée et d'exclusion aérienne sur le territoire syrien, sans aucune modification réciproque du côté israélien. La zone au sud-ouest de Damas serait divisée en trois zones, avec des limitations variables concernant les forces et l'armement syriens. Le plan vise également à étendre la zone tampon existante de 2 km du côté syrien.
Dans la bande la plus proche de la frontière, il serait interdit à la Syrie de stationner des forces militaires et des armes lourdes, mais la police et les forces de sécurité intérieure seraient autorisées. Selon une source, la proposition désigne également toute la zone allant du sud-ouest de Damas à la frontière israélienne comme zone d'exclusion aérienne pour les avions syriens.
En échange de ces importantes limitations, Israël a proposé un retrait progressif de tous les territoires syriens qu'il a conquis ces derniers mois, à l'exception cruciale d'un avant-poste stratégique au sommet du mont Hermon. Un haut responsable israélien a déclaré qu'Israël insistait sur le maintien d'une présence sur place dans tout accord futur.
Un élément intéressant de la proposition, a noté une source, est le principe du maintien d'un corridor aérien au-dessus de la Syrie vers l'Iran, ce qui préserverait la capacité d'Israël à mener d'éventuelles frappes futures contre des cibles iraniennes.
Un rapport récent indique que l'administration Trump travaille activement à la négociation d'un accord préliminaire de sécurité entre Israël et la Syrie en prévision de la réunion de l'Assemblée générale des Nations Unies ce mois-ci.
Cependant, Barrack a précisé plus tard qu’Israël et la Syrie n’étaient pas près de signer un accord de sécurité, ajoutant qu’« il y a encore du travail à faire ».