Le président américain Donald Trump se prépare à annoncer avant Noël que le processus de paix à Gaza entrera dans sa deuxième phase, dévoilant une nouvelle structure de gouvernance pour l'enclave, a rapporté Axios jeudi.
Cette initiative, selon deux responsables américains et une source occidentale directement impliquée, intervient alors que Washington cherche à consolider ce qu'il considère comme la réalisation la plus importante de la politique étrangère du second mandat de Trump.
Le Premier ministre Benjamin Netanyahu devrait rencontrer Trump aux États-Unis avant la fin du mois pour discuter de la prochaine étape. Lors d'un appel téléphonique lundi, Trump a déclaré à Netanyahu qu'il attendait de lui qu'il soit un « meilleur partenaire » sur la question de Gaza, selon le rapport d'Axios.
La deuxième phase prévoit un retrait israélien plus important de Gaza, le déploiement d'une Force internationale de stabilisation (FIS) et la mise en place d'une nouvelle structure de gouvernance dirigée par le Conseil de paix présidé par Trump. Le Conseil de sécurité des Nations Unies a autorisé la FIS et le Conseil. Les responsables américains affirment que les préparatifs sont presque terminés et que le déploiement est prévu dans les semaines à venir.
« Tous les différents éléments sont assez avancés. Tout progresse, et l'objectif est de l'annoncer avant les fêtes », a déclaré une source occidentale à Axios.
Le Conseil de paix comprendra une dizaine de dirigeants de pays arabes et occidentaux. En dessous, un conseil exécutif réunira l'ancien Premier ministre britannique Tony Blair, les conseillers de Trump, Jared Kushner et Steve Witkoff, ainsi que de hauts responsables des pays participants. Un gouvernement technocratique palestinien, composé de 12 à 15 professionnels non affiliés au Hamas ou au Fatah, fonctionnera sous l'autorité de ce conseil. Environ la moitié des 25 candidats initiaux ont été écartés, certains devant retourner à Gaza pour y exercer leurs fonctions.
Le consensus sur la composition de ce gouvernement est en cours de finalisation avec Israël, l'Autorité palestinienne et les États de la région, selon le rapport. Parallèlement, l'Indonésie, l'Azerbaïdjan, l'Égypte et la Turquie ont exprimé leur volonté de contribuer des troupes à la FIS, qui sera déployée dans les zones actuellement sous contrôle militaire israélien.
En coulisses, les États-Unis, le Qatar, l'Égypte et la Turquie négocient avec le Hamas un plan visant à ce que le groupe terroriste se retire du gouvernement de Gaza et commence son désarmement, indique le rapport. Les armes lourdes seraient remises en premier, suivies des armes légères. L'Égypte et le Qatar sont optimistes, bien que Netanyahu reste sceptique. « Bibi est sceptique mais déterminé à donner une chance à ce plan », a déclaré une source à Axios.
« L'équation est la suivante : Tsahal se retire de Gaza, mais le Hamas perd le pouvoir », a expliqué la source occidentale. « La grande question est de savoir si le Hamas acceptera de désarmer et de permettre au nouveau gouvernement de prendre le pouvoir et de gouverner le territoire. Il ne peut pas être au gouvernement, ni directement ni indirectement, par le biais de ses armes. Le moment de vérité arrivera dans les prochaines semaines. »
Un responsable de la Maison Blanche a confirmé que des annonces concernant le Conseil de paix et la poursuite de la mise en œuvre du plan pour Gaza seraient faites prochainement. « L'administration Trump et nos partenaires travaillent avec diligence à la mise en œuvre du plan historique en 20 points du président Trump, qui apportera sécurité et prospérité aux habitants de Gaza et à l'ensemble de la région », a déclaré ce responsable.
Le rapport d'Axios intervient un jour après que Trump a exprimé sa confiance quant à la mise en œuvre « très prochainement » de la prochaine phase de son plan pour la bande de Gaza.
Parallèlement, l'analyste politique de la chaîne 12 News, Amit Segal, a averti que le plan de paix de Trump pour Gaza était en train de s'effondrer, écrivant sur les réseaux sociaux que l'initiative était « sous assistance respiratoire ».
Segal a déclaré que malgré l'insistance de Trump sur le fait que la deuxième phase du plan « allait se concrétiser très prochainement », la réalité sur le terrain suggère le contraire. Selon Segal, le Hamas refuse de désarmer, et aucun pays autre qu'Israël n'est disposé à intervenir dans la bande de Gaza pour affronter le groupe terroriste, ce qui rend la reprise des combats « presque inévitable ».
Il a fait valoir que Trump était confronté à un dilemme politique après avoir présenté à plusieurs reprises son plan pour Gaza comme historique et transformateur. « Comment peut-il revenir sur tout cela ? » a écrit Segal.
Segal a ajouté qu'Israël devrait laisser la situation évoluer pendant « quelques mois », permettant ainsi aux « fantasmes » du président, selon ses termes, de s'estomper, tandis que Jérusalem démontre qu'il n'y a pas d'autre alternative qu'une nouvelle intervention de Tsahal contre le Hamas.
