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« Il serait souhaitable quand même qu’Avigdor Lieberman se rallie aux décisions qui ont été prises par la communauté internationale, c’est la moindre des choses », a rappelé Claude Guéant.
Franc-parler et manières musclées
Depuis sa nomination le 1er avril à un poste très sensible, Lieberman, né en Moldavie il y a cinquante et un ans, portier de boîte de nuit avant d’émigrer en Israël, a multiplié les déclarations fracassantes. Il ne cesse de rappeler que depuis les accords d’Oslo, en 1993, toutes les tentatives de règlement entre Israéliens et Palestiniens se sont soldées par un échec. Le jour même de son entrée en fonction, il a frappé fort, assurant qu’Israël n’était pas lié par les négociations de paix relancées fin 2007 à la conférence d’Annapolis et censées aboutir à la création de l’Etat palestinien. Cette sortie a déplu au président américain Barack Obama, qui a réaffirmé très vite qu’il était en faveur de la solution des deux Etats, déjà acceptée par son prédécesseur Bush. En Europe aussi, Lieberman froisse. La commissaire aux Relations extérieures, Benita Ferrero-Walder, affirme que le moment n’est donc pas « venu pour aller au-delà du niveau actuel des relations entre l’UE et l’Etat hébreu ».
Il reste que s’il a réussi à se mettre à peu près tout le monde à dos, y compris en Israël, le tribun populiste, dont le franc-parler et les manières musclées plaisent beaucoup chez les immigrants russes et chez les Israéliens de souche, n’a jamais été franchement désavoué par le Premier ministre Benyamin Netanyahou (Likoud, droite). Et il se pourrait bien que le peu diplomate ministre des Affaires étrangères dise tout haut ce que les membres d’un gouvernement très à droite pensent tout bas. Cette première tournée européenne devrait en principe servir à rassurer l’Europe sur les intentions de Netanyahou : avec un tel émissaire, la tâche ne sera pas facile.
yehudit