Une assemblée extraordinaire,
appelée «synode», réunit autour du pape à Rome, du 10 au 24 octobre, près de
trois cents évêques et patriarches originaires du Moyen-Orient, représentant
des communautés chrétiennes fragiles, certaines au bord de l'épuisement et
presque en état de survie. Le conflit israélo-palestinien qui s'éternise, les
guerres et l'insécurité, la menace iranienne, la situation économique
désastreuse et l'islamisation galopante allongent les listes de ces chrétiens
arabes qui veulent fuir la région plutôt que croire, comme en Irak, aux
fragiles promesses de paix et de développement.
On estime à un peu plus de dix
millions le nombre des chrétiens présents au Moyen-Orient. L'exactitude du
chiffre est loin d'être garantie, tant l'exode est massif depuis deux décennies
et grande la précarité de ces communautés. Si leur effectif est modeste, leur
importance symbolique et politique est considérable sur cette Terre dite
sainte, où sont nés les trois grands monothéismes et que les conflits, depuis
soixante ans, n'ont cessé d'éprouver et de déchirer.
Des communautés de plus en plus marginalisées
De ces minorités chrétiennes,
appelées copte en Egypte, maronite au Liban, chaldéenne en Irak, melkite en
Syrie, au Liban, on a souvent cru qu'elles seraient balayées par le vent de
l'histoire. Que leurs divisions archaïques, les discriminations qu'elles
subissent et leur émigration finiraient par avoir raison de leur résistance
puisée à une histoire prestigieuse et une foi radicale. Elles luttent pour leur
survie, mais le long chaos irakien, l'isolement international de l'Iran, la
montée de l'islamisme, les fièvres qui traversent régulièrement le monde
musulman et qui confondent volontiers les chrétiens arabes avec l'Occident, ont
aggravé la marginalisation de ces communautés.
Les chrétiens irakiens ont été
les plus éprouvés dans la période récente. Présente en Mésopotamie depuis près
de deux mille ans, l'Eglise chaldéenne d'Irak a diminué d'un tiers depuis les
deux guerres (1991 et 2003) contre Saddam Hussein. Elle ne représente plus que de
650.000 fidèles, soit 3% de la population, contre 20% à l'époque de la
monarchie. Les chrétiens se sont réfugiés, pour les plus aisés, aux Etats-Unis,
au Canada, en Scandinavie, en Australie; pour les plus nombreux au Kurdistan
irakien, en Jordanie, en Syrie, au Liban. Les perspectives de paix et le
redémarrage de l'économie favorisent aujourd'hui un mouvement de retour de ceux
qui sont restés dans la région, mais ceux qui sont loin ne reviennent pas. Les
chrétiens d'Irak ne peuvent effacer le souvenir d'un passé récent qui les a
traumatisés.
Comme toute la population, ils
ont payé un lourd tribut à la guerre. Ils ont été un enjeu dans la lutte que se
sont livrés les extrémistes chiites et sunnites. Leurs églises ont été
attaquées à Bagdad, à Kirkouk, à Mossoul. L'évêque chaldéen de Mossoul, Mgr
Raho, en 2008, et des prêtres ont été assassinés. Des chrétiens ont été
enlevés. «Il faudrait pouvoir dire nos différences et nos peurs mutuelles,
explique Mgr Louis Sako, archevêque chaldéen de Kirkouk et l'un des initiateurs
de ce synode de Rome. Il faudrait aider les musulmans à oublier le désir
d'imposer la charia. La religion est un choix personnel et non une obligation
politique».
Citoyens de seconde zone
En Egypte, les coptes ?8 millions, soit les plus nombreux
des chrétiens du Moyen-Orient' se
plaignent d'être des citoyens de seconde zone. Ils sont écartés de la haute
administration, de certains secteurs de l'armée et de l'université. Ils sont
soumis à un régime humiliant d'autorisation pour les constructions d'églises ou
d'écoles et se heurtent le plus souvent à des refus. Ils se sentent de plus en
plus isolés dans un pays déchiré entre l'aspiration moderniste et la
radicalisation islamiste. La charia est devenue une source du droit égyptien.
L'islamisation gagne du terrain dans les familles par les médias et l'école.
Les coptes d'Egypte doivent faire
face à l'affaiblissement du régime Moubarak, proche de sa fin, et à la pression
conquérante des Frères musulmans. La montée de l'islam politique et le
désengagement forcé des chrétiens dans la société civile contraignent ceux-ci à
une situation de plus en plus difficile. Et les agressions anti-chrétiennes
détériorent un peu plus le climat: le 7 janvier 2010, jour de Noël
orthodoxe, à Nagaa Hamadi en Haute-Egypte, sept chrétiens coptes ont été massacrés
à la sortie de l'office de minuit. La police a été accusée de passivité et,
depuis, l'enquête piétine pour retrouver les assaillants musulmans.
Les chrétiens palestiniens ont
aussi leur lot de souffrances. L'exode se poursuit dans les territoires occupés
et colonisés de Cisjordanie, à Jérusalem-Est, dans la bande de Gaza. Ils ne
sont plus que 50.000, en proie à une situation économique défaillante, à des
restrictions de circulation de plus en plus éprouvantes, à une insécurité
croissante. Aux élections de 2006, la majorité des chrétiens palestiniens avait
voté pour les listes du Fatah, mais des chrétiens ont aussi voté, par souci
d'efficacité, pour le Hamas, le mouvement islamiste qui a soutenu l'élection du
maire chrétien de Bethléem. Les chrétiens jouent un rôle dans la direction de
l'Autorité palestinienne de Mahmoud Abbas, mais ils s'impatientent devant
l'immobilisme israélien et l'islamisation croissante de la société.
Le souvenir des drames
Au Liban, des progrès sont
signalés. La voix du patriarche maronite, le cardinal Nasrallah Sfeir, est
l'une de celles qui se font le plus entendre pour un retour à l'indépendance, à
la stabilité et à la prospérité du pays. Mais le Liban ne peut oublier que 40%
des chrétiens (maronites, melkites, etc), soit deux millions de personnes, ont
quitté le pays depuis le début de la guerre civile en 1975. Les liens restent
très forts entre la diaspora libanaise, installée en Amérique et en Europe, et
la mère-patrie, mais cette émigration reste une plaie douloureuse.
Enfin, dans un pays comme la
Turquie qui poursuit ses efforts pour être fréquentable, les chrétiens
arméniens, chaldéens, syriaques constatent de petites ouvertures: restauration
d'églises, autorisation de chanter dans les langues d'origine. Mais le génocide
arménien, la laïcisation et l'islamisation ont vidé le pays de sa population
chrétienne, 0,1% aujourd'hui, alors qu'elle était de
20% au début du vingtième siècle. Le souvenir de ces drames pèse encore en
particulier dans ces villages chrétiens du Sud-Est qui, pris en otage entre la
guerilla kurde et l'armée turque, ont été rasés.
On ne sait ce qu'un synode à Rome pourra apporter
comme perspective de solution à la situation de ces minorités chrétiennes du
Moyen-Orient. Cette rencontre constituera pourtant un lieu d'échanges et une
tribune rare pour des évêques et patriarches orientaux, chefs de communautés
éprouvées, dont les divisions confessionnelles et rituelles affaiblissent
l'autorité, mais sont autant de moyens de préserver leur enracinement et leur
identité. Avec le pape, ils encourageront leurs fidèles à unir davantage leurs
efforts, à rester, voire revenir, sur leur sol, à militer pour la
démocratisation, pour le développement de leur pays, à cohabiter le mieux
possible avec leurs voisins musulmans. La survie des chrétiens d'Orient est un
enjeu de civilisation plus que de religion. Comme dit souvent l'historien Henry
Laurens, «les chrétiens ont été les catalyseurs de la modernité arabe. Et
ils sont d'autant plus chez eux en terre d'islam qu'ils sont antérieurs à
l'islam».
Henri Tincq
Nous vivons une epoque importante, le camps de la mort de la cruauté et de l'obscurantisme met ses pieces en place, la partie va bientot commencer.
Deja en occident des fremissement se font ressentir, une revolte anti islamique à l'echelle mondiale est en train de prendre place.
La voila la guerre de gog et magog
Israel, Eden TRATNER
Quid de leur "panzerpape"? Pourquoi pas une "petite Bulle sainte" pour condamner le monde arabo/muzz pour tout le mal qu'ils font sur cette terre?? Aurait-il peur d'une "fatwa" lancée contre lui par ces barbares???
Mais, comme tous les autres "faux-jetons" de la "planète bleue", papimougeot attend peut-être aussi que les muzz le débarrassent de tous les juifs du monde , avant de se décider à"ouvrir les yeux"!!! Mais, just "wait and see"!!!!!
AM ISRAEL HAY