Israël : Défense au Moyen-Orient

Les Etats-Unis et Israël ont des interprétations différentes des mêmes rapports de renseignement sur le programme nucléaire iranien, a déclaré le chef d'état-major interarmes américain.

Le général Martin Dempsey, au début d'un voyage en Afghanistan et en Irak, a déclaré dimanche soir qu'Israël estimait la menace que représentent les ambitions nucléaires de Téhéran avec plus d'urgence, alors qu'un Iran nucléaire pourrait mettre en danger l'existence même d'Israël.

Dempsey a déclaré s'entretenir avec son homologue israélien, Benny Gantz, sur une base régulier, une base "bihebdomadaire".

"Nous comparons les renseignements, nous discutons des implications régionales. Et nous avons admis que nos horloges tournent à des vitesses différentes," a-t-il dit.

"Ils vivent avec une préoccupation existentielle avec laquelle nous ne vivons pas."

Au milieu d'intenses spéculations dans la presse israélienne qu'Israël pourrait bientôt lancer une attaque unilatérale contre les sites nucléaires de l'Iran, Dempsey a déclaré que l'armée américaine ne sentait pas la pression d'Israël pour soutenir de possibles bombardements.

S'adressant aux journalistes à bord de son avion avant d'atterrir dimanche soir à la base aérienne de Bagram en Afghanistan, Dempsey a réitéré son point de vue que des frappes aériennes d'Israël pourraient ralentir mais pas détruire le projet nucléaire iranien.

Des remarques similaires faites par Dempsey la semaine dernière ont été largement analysées dans les medias israéliens, mais Dempsey a déclaré que ses observations n'avaient pas été faites avec le public israélien à l'esprit.

"Vous pouvez prendre deux pays et interpréter les mêmes renseignements et sortir avec deux conclusions différentes. Je vous dirais que c'est ce qui se passe vraiment ici," a-t-il dit.

Le général quatre étoiles a également abordé prudemment une possible action militaire des Etats-Unis contre le régime syrien.

Interrogé sur la possibilité du soutien par les Etats-Unis d'une zone d'exclusion aérienne au-dessus de la Syrie, Dempsey a laissé entendre que cette mesure pourrait entraîner le déplacement des moyens militaires nécessaires pour dissuader l'Iran dans le Golfe.

"J'aide à façonner le débat (sur les éventuelles options militaires contre la Syrie)," a-t-il dit.

"Et je vais vous dire que nous devons définir clairement notre intérêt national. Ce que vous faites dans un endroit, que ce soit en Syrie ou au détroit d'Ormuz, il y a des compromis."

"C'est une conversation que nous devons avoir avec prudence."