Diplomatie : Israël & le Moyen-Orient

Les Etats-Unis ont repoussé une demande d'Israël de déclarer les "lignes rouges" que l'Iran ne doit pas franchir si l'on veut éviter une action internationale contre son programme nucléaire.

La porte-parole du département d'état, Victoria Nuland, a déclaré que bien que le président américain Barak Obama "a déclaré sans équivoque qu'il ne permettra pas à l'Iran d'obtenir une arme nucléaire," l'idée de délais ou de lignes rouges n'était "pas utile".

Plus tôt, le premier ministre Benyamin Netanyahou a déclaré que Jérusalem est en pourparlers avec Washington au sujet d'un seuil clair à fixer pour une action sur le programme nucléaire de l'Iran.

"L'Iran ne s'arrêtera pas si il ne voit pas clairement que les pays démocratiques du monde sont déterminés et mettent une ligne rouge," a dit Netanyahou à la chaîne canadienne CBC.

Mais le département d'état américain s'est éloigné de la position israélienne, qui aurait été vue par beaucoup comme entraînant les Etats-Unis et l'Iran dans une logique de confrontation qui pourrait rapidement dégénérer en une action militaire.

"Le peuple américain sait que le président a dit sans équivoque qu'il ne permettra pas à l'Iran d'obtenir une arme nucléaire," a déclaré Nuland.

"Alors, vous savez, nous sommes absolument ferme sur l'engagement du président, mais il n'est pas utile de l'analyser, de fixer des délais d'une manière ou d'une autre, des lignes rouges," a-t-elle dit, en promettant "des consultations intensives avec Israël".

La secrétaire d'état Hillary Clinton avait auparavant rejeté des entretiens pour imposer un calendrier sur l'Iran.

"Je pense que nous avons maintenu le cap de notre politique à deux volets," a déclaré dimanche Clinton à la fin d'un voyage en Asie.

"Nous avons toujours dit que toutes les options sont sur la table, mais nous croyons en la négociation, l'effort diplomatique a travers le groupe P5+1, mais aussi la pression," a-t-elle dit dans des remarques publiées lundi.

Washington et les pays occidentaux accusent l'Iran de chercher à obtenir des armes nucléaires sous le couvert d'un programme civil. Téhéran continue de nier ces accusations.

Clinton a déclaré que les sanctions strictes imposées à l'Iran avaient un effet, et que le groupe de négociation continuerait à travailler sur la question, même si les négociations avec Téhéran sont pour le moins enlisées.

Le groupe P5+1 se réunira à New York dans les prochaines semaines, en marge de l'assemblée générale des Nations Unies, a dit Clinton.

"Nous ne fixons pas de délais. Nous suivons de très près ce qu'ils font, parce qu'il s'agit plus de leurs actions que de leurs paroles," a-t-elle dit, dans une interview accordée à Vladivostok durant les pourparlers Asie-Pacifique.