Diplomatie : Israël & le Moyen-Orient

Le "guide suprême" iranien, l'ayatollah Ali Khamenei, a averti jeudi qu'il pourrait ne pas y avoir d'accord nucléaire avec l'Occident si les sanctions imposées à Téhéran ne sont pas levées.

Khamenei, qui a le dernier mot pour toutes les questions de politique, a également dit que le parlement iranien devrait donner sa propre opinion concernant l'accord signé le 14 juillet avec les "six puissances mondiales".

"Je crois… qu'il n'est pas dans l'intérêt du parlement d'être absent," a dit Khamenei.

"Je n'ai pas de recommandation pour le majlis (parlement) sur la façon dans il devrait l'examiner, il appartient aux représentants de la nation de décider de le rejeter ou de le ratifier."

Malgré sa déclaration, le parlement iranien est un organe purement symbolique, alors que c'est le guide/dictateur suprême qui exerce l'autorité absolue en Iran.

Les commentaires de Khamenei, publiés sur son site internet personnel, viennent alors qu'un débat fait rage en Iran pour savoir si le parlement devrait rejeter ou ratifier l'accord.

La plupart des législateurs américains s'y opposent, mais le président Barack Obama a assez de partisans au Sénat pour défendre son droit de veto contre toute résolution du Congrès rejetant l'accord.

Le parlement iranien a annoncé à la mi-août la composition d'un panel de 15 membres composé en grande partie de législateurs conservateurs pour examiner l'accord.

Mais le gouvernement et les négociateurs de l'accord croient qu'un vote du parlement n'est pas dans le meilleur intérêt de l'Iran, faisant valoir que cela transformerait une promesse volontaire faite par Téhéran en une obligation légale.

Le parlement iranien et le Congrès américain doivent voter, dans les semaines à venir, sur l'accord signé à Vienne avant qu'il ne puisse être mis en œuvre.

Mais la décision formelle sur l'accord incombe au conseil suprême de sécurité nationale de l'Iran, un puissant comité dirigé par le président Hassan Rouhani, qui lui-même relève de Khamenei.

Khamenei, qui a dit ces dernières semaines que le sort de l'accord sur le nucléaire reste incertain, a insisté jeudi que si des décennies de "sanctions ne sont pas levées, alors il n'y aura pas d'accord."

Il a noté que certains "responsables américains parlent très mal" de l'accord, sans identifier quelqu'un par son nom.

"Si le cadre des sanctions doit être maintenu, alors pourquoi avons-nous négocié ?", a-t-il demandé.

Mercredi, le secrétaire d'état américain John Kerry a dit que l'Iran devra respecter l'accord dans son intégralité avant de commencer à bénéficier d'allégements des sanctions.

L'accord signé entre l'Iran et les Etats-Unis, la Russie, la Chine, la Grande-Bretagne, la France et l'Allemagne vise à freiner le programme nucléaire de Téhéran en échange d'une levée progressive des sanctions imposées à son économie depuis 2006.