Israël : Défense au Moyen-Orient

Un rapport du ministère israélien des affaires étrangères a révélé que des milliers de musulmans chinois se battent dans les rangs des organisations terroristes en Syrie. La Chine est très préoccupée par le retour de ses citoyens et l'influence qu'ils pourraient avoir sur ses intérêts sécuritaires, raison pour laquelle les chinois ont récemment renforcé leur implication en Syrie et ont été poussés à renforcer leurs liens avec le régime d'Assad.

Rationnellement, la Chine attribuait peu d'importance à la Syrie, mais les circonstances actuelles changent la situation. Le rapport d'un des trois organes d'évaluation du renseignement d'Israël, ainsi que du renseignement militaire et du Mossad, dit : "l'arrivée de dizaines de milliers de citoyens chinois qui combattent et vivent dans le pays soulève la nécessité de les surveiller. La Chine est intéressée par toutes les données qui peuvent être recueillies sur eux, et nous croyons comprendre qu'ils préféreraient les liquider sur le sol syrien, afin d'empêcher leur retour dans la région."

Pour atteindre ces objectifs, la Chine doit être assistée par ceux qui sont actifs sur le terrain et avec lesquels elle entretient des relations amicales : les russes, l'Iran, et le régime d'Assad.

Les chinois qui combattent en Syrie sont membres de la minorité musulmane ouïghour, une minorité sunnite parlant un dialecte turc et résident principalement dans la province nord-ouest du Xinjiang.

Le dictateur Assad a récemment déclaré que les services de renseignement syriens et chinois travaillent ensemble pour combattre les ouïghours en Syrie, qui sont entrés par la Turquie, et ont accusé les turcs pour la crise.

Un porte-parole du ministère chinois des affaires étrangères a déclaré que la Chine est prête à coopérer avec les parties concernées, y compris la Syrie, pour lutter contre les activités transfrontalières des ouïghours.

En outre, la Chine est intéressée à s'impliquer dans la reconstruction de la Syrie chaque fois que cela devient possible. Assad lui-même a également dit que de nombreux experts chinois sont déjà en Syrie, aidant à la reconstruction.

Selon le rapport israéliens, les chinois ont fait de grands efforts pour mettre un terme aux départ illégal des ouïghours du pays, mais en dépit du blocage de la plus courte route par le Pakistan, des dizaines de milliers de musulmans chinois ont fui par la frontière sud et traversé une route sinueuse pour atteindre la Turquie.

Afin de financer le voyage, les familles ouïghours ont vendu leurs biens dans le Xinjiang. Grâce à leurs origines turques, la Turquie aide ceux qui veulent atteindre son territoire, ce qui crée des tensions entre Ankara et Pékin.

En juin 2013, le TIP (Parti islamique du Turkestan) a commencé à distribuer des vidéos de ses combattants en Syrie, qui appellent au djihad. Le TIP est une organisation ouïghour séparatiste opérant principalement en dehors des frontières de la Chine, et les vidéos ont conduit à une augmentation significative du nombre de combattants musulmans chinois au cours des trois dernières années.

Selon le rapport israélien, 3 000 ouïghours se battent dans les rangs de Jabhat Fateh al-Sham, la branche d'Al-Qaïda en Syrie (anciennement connue sous le nom de Front al-Nursa) et plusieurs centaines de combattants sont chez ISIS. La Chine estime que le nombre de combattants est d'environ 5.000. Beaucoup de familles ouïghours se sont installées dans des villages en Syrie, rendant les combattants ouïghours encore plus déterminés à défendre la région.

Dans les premières années de la guerre civile syrienne, la Chine a fait un principe de ne pas choisir de partie dans la guerre, mais à la mi-2015, un changement de direction devenait évident. Des délégations chinoises, y compris des délégations militaires, ont commencé à arriver à Damas pour entendre l'aide à la Syrie. Le ministère chinois de la défense a annoncé au cours de l'été qu'il aiderait à former le personnel en Syrie, en plus de fournir une aide humanitaire.

"La participation militaire de la Russie en faveur du régime d'Assad, et le changement de l'équilibre du pouvoir sur le terrain ont conduit la Chine à reconnaître que les chances de survie du régime s'étaient considérablement améliorées, et qu'il serait donc approprié de renforcer ses relations avec le régime, prenant en compte le scenario du jour d'après. Mais la Chine a aussi un intérêt personnel, puisque le régime d'Assad peut également fournir à la Chine des informations significatives sur ses citoyens qui combattent sur son territoire," dit le rapport.

L'auteur du rapport a déclaré que "la principale menace pour la Chine n'est pas le retour des ouïghours en Chine, mais plutôt des activités terroristes ouïghours opérant contre des cibles chinoises en dehors de la Chine."