Diplomatie : Israël & le Moyen-Orient

Un président d'université arabe a averti mardi que les tensions entre le Qatar et plusieurs de ses voisins arabes pourraient nuire au Hamas.

"En supposant que les états arabes continuent de faire pression sur le Qatar, le Hamas pourrait perdre les différentes formes de soutien politique, financier et logistique qu'il reçoit du Qatar," a déclaré le vice-président de l'université Bir Zeit, Ghassan Khatib. "Ce serait vraiment une mauvaise nouvelle pour le Hamas."

"Si la pression continue, le Qatar devrait probablement apporter des ajustements concernant son soutien au Hamas."

Khatib a également déclaré que la position des pays contre le Qatar "jouait indirectement entre les mains des dirigeants palestiniens."

L'Arabie Saoudite, les Emirats Arabes Unis, l'Egypte et le Bahreïn ont officiellement coupé leurs liens avec le Qatar dimanche, tandis que la Jordanie a annoncé un changement similaire mardi.

Le Qatar est considéré comme l'un des alliés les plus forts du Hamas, accueillant les politiciens du Hamas et offrant un refuge pour ses terroristes à l'étranger. Le pays a dépensé des millions de dollars pour soutenir le gouvernement terroriste de Gaza. En janvier, lorsque l'autorité palestinienne a refusé de fournir au Hamas une électricité fiable, le Qatar a envoyé 12 millions de dollars au groupe terroriste.

Selon le site d'information arabe Asharq Al-Awsat, "le Hamas, un mouvement sœur de la Fraternité (frères musulmans), craint maintenant de payer le prix des futures réconciliations Qatar-Arabes, d'autant plus que le soutien de la Fraternité est l'une des principales raisons énumérées par les puissances arabes lundi pour avoir rompu leurs relations diplomatiques avec le Qatar."

"Les inquiétudes se sont répandues dans les rangs du Hamas… lorsque le mouvement a commencer à témoigner des changements dans le soutien politique du Qatar, en particulier lorsque Doha a officiellement demandé au Hamas de ne pas utiliser ses territoires pour diriger toute activité contre Israël, une information mise en avant dimanche par Asharq Al-Awsat.

"Lundi, des sources palestiniennes et israéliennes ont confirmé que al-Arouri (un chef du groupe) et un autre responsable, Moussa Doudine, ont été expulsés du Qatar. Le Hamas a néanmoins nié ce rapport."

L'ancien conseiller en politique étrangère israélien Nimrod Novik a déclaré : "nous ne savons pas qui a été incité à partir et si quelqu'un a été autorisé à rester. Mais je ne serais pas surpris sur la pression ne produit pas une réduction plus significative du soutien (aux groupes terroristes). Mais il pourrait revenir à l'avenir lorsque le Qatar sera plus au calme."

"Le Hamas ne pourrait pas survivre à Gaza ou financer ses guerres contre Israël sans le financement du Qatar," a déclaré lundi l'ancien représentant d'Israël au Qatar, Eli Avidar. Il a également noté que même si le Hamas survivait, "ce serait un Hamas très différent".

"Afin de fournir au Hamas quelque chose, vous avez besoin de la coopération de l'Egypte ou d'Israël, ou les deux, et vous n'avez rien ici. La probabilité que la Hamas obtienne quelque chose de significatif a diminué."

"L'Iran… n'a pas d'accès a Gaza, et il sera très difficile de combler les pertes (de fonds) du Qatar. L'apport d'argent à Gaza est très difficile alors qu'Israël et l'Egypte ne le permet pas. En conséquence, le Hamas est probablement dans l'une des pires situations de son existence, et ce dont ils s'inquiètent le plus, c'est un soulèvement comme le printemps arabe dirigé contre eux."

"Nous commençons à voir des indications que c'est ce qu'ils font et c'est très risqué pour eux. Ils encouragent les jeunes de Gaza à se rapprocher de la frontière israélienne en signe de protestation, et nous voyons leur nombre augmenter chaque jour dans le but de provoquer une réaction israélienne qui se nomme 'le caporal stratégique"… Cela fait référence à un caporal sur le front qui déclenche le tir lorsque des centaines de manifestants menacent de traverser la frontière… et cela devient un développement stratégique."