Israël : Défense au Moyen-Orient

Des milliers de soldats irakiens ont été bloqués dans un face-à-face armé avec les forces kurdes dans la province de Kirkouk, riche en pétrole, alors que Washington tentait d'éviter les combats entre ses alliés dans la guerre contre l'Etat Islamique.

Les kurdes ont déclaré samedi que Bagdad avait fixé une date limite pour que leurs forces abandonnent les positions qu'elles ont prises durant la lutte contre les djihadistes au cours des trois dernières années.

La date limite, fixée pour la première fois à 2h00 du matin dimanche (samedi 23h GMT) a été prolongée de 24 heures lors d'une réunion durant la nuit, a indiqué l'AFP citant un responsable kurde anonyme.

Hemin Hawrami, principal assistant du président Masoud Barzani du gouvernement régional du Kurdistan, a déclaré : "nous sommes un peuple pacifique et avons été victimes de l'histoire et de l'oppression. Nous n'avons jamais attaqué personne, avons toujours défendu notre peuple et notre terre. Pour protéger Kirkouk, chaque kurde est un Peshmerga. Ne testez pas notre volonté."

Samedi, des véhicules blindés portant le drapeau national irakien ont été postés sur la rive d'une rivière dans la banlieue sud de la ville de Kirkouk, a rapporté un photographe de l'AFP.

Sur la rive opposée, des combattants Peshmergas kurdes étaient visibles derrière un remblai en terre surmonté de blocs de béton, avec les couleurs rouge, blanc, vert et jeune du drapeau kurde.

"Nos forces ne bougent pas et attendent maintenant les ordres de l'état-major," a déclaré un officier de l'armée irakienne, demandant à ne pas être identifié.

Juste avant minuit (21h GMT), les forces irakiennes ont utilisé des mégaphones pour appeler les combattants kurdes à se retirer, a déclaré l'AFP.

Le premier ministre irakien, Haider al-Abadi, a déclaré qu'il ne pouvait y avoir aucune discussion sur les demandes de longue date des kurdes d'intégrer Kirkouk et d'autres régions historiquement kurdes dans leur région autonome jusqu'à l'annulation du vote d'indépendance.

Il a insisté jeudi sur le fait qu'il "n'allait pas… faire la guerre à nos citoyens kurdes."

Mais, rapporte l'AFP, des milliers de soldats lourdement armés et des membres de la force de mobilisation populaire (PMF), des unités paramilitaires composées en grande partie de milices chiites instruites par l'Iran, se sont massés autour de Kirkouk.

Ils ont déjà repris une série de positions au sud de la ville après le retrait des forces kurdes.

Les kurdes ont déployés des milliers de combattants Peshmergas dans la région autour de Kirkouk et ont promis de défendre la ville "à tout prix".

Quelques heures avant la date limite, un commandant Peshmerga sur le front occidental a déclaré que les combattants kurdes avaient "pris toutes les mesures nécessaires" et étaient "prêts pour une confrontation" si nécessaire.

Si "l'autre partie fait l'erreur d'avancer, nous leur donnerons une leçon qu'ils ne seront pas prêts d'oublier," a déclaré Kamal Kirkuki.

Jusqu'à présent, les lignes de front ont été calmes, mais les kurdes ont déclaré qu'ils avaient reçu un ultimatum pour se retirer.

"Le délai fixé pour que les Peshmergas reviennent à leurs positions d'avant le 6 juin 2014 expirera durant la nuit," a déclaré à l'AFP un haut responsable kurde.

Le président irakien Fouad Masum, qui est lui-même kurde, a tenu des entretiens de crise dans la ville kurde de Sulaimaniyah.

Les lignes de juin 2014 sont celles que les kurdes ont tenues avant que l'Etat Islamique ne déferle sur des vastes zones au nord et à l'ouest de Bagdad, entrainant la fuite et le désintégrèrent de nombreuses unités de l'armée irakienne et les forces kurdes à combler le vide.

Les kurdes contrôlent la ville de Kirkouk et trois grands champs de pétrole de la province, qui représentent une part importante des revenus pétroliers du gouvernement régional.