Israël : Défense au Moyen-Orient

Une offensive majeure lancée par les forces syriennes soutenues par les Etats-Unis dans l'est du pays conduira probablement à la chute du dernier grand bastion de l'Etat Islamique, mais n'entrainera pas la fin du groupe terroriste, estiment les analystes.

Soutenues par la coalition américaine, les Forces Démocratiques Syriennes (FDS), dirigées par les kurdes, ont lancé une attaque contre les derniers poches du territoire de l'Etat Islamique dans les villages proches de la ville de Deir ez-Zor et de la rive orientale de l'Euphrate. On pense que les dirigeants du groupe terroriste, notamment Abu Bakr al-Baghdadi, s'y cachent.

Les FDS, composées de milices kurdes et arabes, sont engagées dans des affrontements intenses avec des milliers de combattants de l'Etat Islamique près de Hajin et d'autres villages voisins alors qu'ils accroissent la pression sur le groupe extrémiste en s'enfonçant plus profondément dans le territoire. La coalition américaine soutient l'offensive par des attaques aériennes et des frappes d'artillerie.

"Le soutien militaire américain aux FDS dans la lutte contre Daesh est assez vaste", a déclaré le professeur Ofra Bengio, chef du programme d'études kurdes au centre d'études Moshe Dayan. "Cependant, le grand point d'interrogation est de savoir combien de temps les américains vont continuer ce soutien et s'ils ne vont pas transformer les kurdes en monnaie d'échange avec la Russie et la Turquie."

La conquête de Hajin et des villages proches de la frontière irakienne marquerait une victoire importante dans la lutte en cours contre l'Etat Islamique en Syrie.

"Hajin est le dernier grand centre urbain que l'Etat Islamique contrôle encore et il est assez vaste", a déclaré Owen Holdaway, journaliste indépendant basé au Kurdistan irakien et en Syrie. "Beaucoup de ses dirigeants et combattants étrangers sont toujours basés là-bas, donc c'est leur dernière poche majeure."

"Les américains semblent avoir augmenté leurs attaques donc ils devraient probablement tomber," a-t-il poursuivi, ajoutant que "cela ne signifierait probablement pas la fin de l'Etat Islamique car le groupe contrôle toujours des zones dans le désert oriental et en Irak."

Le groupe islamique deviendrait simplement "une organisation de cellules dormantes aux tactiques impitoyables", a-t-il soutenu, ajoutant que plusieurs villages dans le désert, près de Hajin, continuent de soutenir fortement l'Etat Islamique.

Le Dr Bengio, qui dirige le programme d'études kurdes à l'université de Tel Aviv, convient avec Holdaway que Daesh ne devrait pas disparaître de sitôt. "Je ne pense pas que ce soit la fin du groupe, que ce soit idéologiquement ou militairement" a dit Bengio, notant que le premier ministre irakien Haider al-Abadi avait déclaré la victoire contre le groupe en décembre dernier, mais ISIS continuant de mener sporadiquement des attaques terroristes en Irak. Ce genre d'attaques se produiront probablement en Syrie, même si les forces syriennes parviennent à reprendre le dernier centre urbain du groupe.

Malgré la perte de la majeure partie de son territoire, l'Etat Islamique continue d'attaquer régulièrement les forces irakiennes et syriennes. L'observatoire syrien des droits de l'homme, basé en Grande Bretagne, a rapporté que dans le cadre de l'assaut actuel de la coalition contre les positions d'ISIS, des forces françaises ont bombardé la zone au cours de la semaine dernière.

Il a déclaré que l'Etat Islamique comptait sur un réseau de tunnels souterrains pour repousser et infliger de lourdes pertes aux soldats des FDS.

Bien que cette attaque ne doive pas signifier la fin de l'Etat Islamique, elle porterait un coup important au groupe et à ses ambitions territoriales qui, à son apogée en 2014, contrôlait de vastes étendues de l'Irak et de la Syrie.