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Lors de l’ouverture de son procès à Nuremberg, Julius Streicher a fait plusieurs déclarations amicales inhabituelles sur les Juifs – un peuple qu’il avait consacré sa vie professionnelle à diaboliser.

Streicher, rédacteur en chef de l’hebdomadaire antisémite Der Sturmer, a affirmé qu’il avait toujours considéré les juifs allemands comme des compatriotes légitimes et qu’il avait longtemps soutenu le sionisme.

« Donc la question juive a été pour moi résolue en Allemagne, mais je croyais qu’une autre solution internationale viendrait, que nous devrions rencontrer les sionistes, écouter leurs demandes », a-t-il déclaré le 26 avril 1946 devant le tribunal militaire que le jugeait avec d’autres responsables nazis pour crimes contre l’humanité.

Ses équivoques, qui contrastent fortement avec sa ligne éditoriale génocidaire reflétée dans des slogans comme « L’Allemagne vivre aussi longtemps qu’elle verra les Juifs comme l’ennemi mortel de l’humanité », sont maintenant disponibles en ligne pour la première fois avec des centaines d’heures supplémentaires d’enregistrements vidéo et audio des procès de 24 nazis qui se sont terminés en 1946, il y a près de 75 ans.

Cette semaine, le Musée Mémorial de l’Holocauste des Etats-Unis a mis en ligne plus de 700 heures d’enregistrements audio des procès, ainsi que 37 bobines de film présentées comme preuves. Les procès, menés devant un tribunal militaire avec des juges des pays alliés, y compris l’Union Soviétique, ont été une étape décisive dans la création du droit international moderne en général et la poursuite des crimes contre l’humanité en particulier.

L’article de Streicher était un symbole de la façon dont la propagande nazie déshumanisait méthodiquement les juifs et utilisait les médias de masse pour préparer les allemands non juifs à mener l’Holocauste. Streicher a été exécuté en 1946 par pendaison avec neuf autres nazis, dont Hans Frank, l’officier nazi le plus haut gradé de la Pologne occupée. Deux des 24 accusés sont morts au cours des procès, dont Herman Goring, commandant de l’armée de l’air allemande, qui s’est suicidé. Un autre homme a été condamné à mort par contumace. Trois ont été acquittés et les autres ont été condamnés à de longues peines de prison.

Les enregistrements, dont beaucoup en allemand sans traduction, offrent un aperçu de l’humeur, de l’état d’esprit et de l’histoire de personnes comme Frank et Streicher, qui a longuement parlé de son histoire personnelle en grandissant dans un petit village de Bavière comme le plus jeune de neuf enfants.

Il se souvent également comment, pendant un certain temps, il a suivi les traces de son père pour devenir directeur d’école avant de se radicaliser politiquement et de rejoindre le parti nazi d’Adolf Hitler, qui, selon lui, offrait le meilleur moyen de récupérer l’économie en difficulté de l’Allemagne et d’améliorer son statut international après sa défaite dévastatrice lors de la Première Guerre mondiale.