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Le président iranien sortant, Hassan Rouhani, a reconnu dimanche que son pays n’avait parfois « pas dit toute la vérité » à son peuple durant son mandat de huit ans.

« Ce que nous avons dit aux gens n’était pas contraire à la vérité, mais nous n’avons pas dit une partie de la vérité aux gens », a déclaré Rouhani lors de sa dernière réunion du cabinet en tant que président, selon AP. « Parce que je ne l’ai pas trouvé utile et j’avais peur que cela nuise à l’unité nationale. »

Rouhani n’a pas précisé ce qu’il voulait dire par ses remarques. Cependant, au cours de son mandat, les Gardiens de la révolution iraniens ont abattu par erreur un avion de ligne et tué 176 personnes à bord en janvier 2020, ce que le gouvernement a refusé de reconnaitre pendant des jours jusqu’à ce que les pays occidentaux rendent public leurs soupçons.

Le président sortant a insisté sur le fait que lui et ses responsables faisaient de leur mieux.

« Si nous avons un défaut, nous nous excusons auprès des gens et leur demandons pardon et miséricorde », a déclaré Rouhani selon AP.

Il a souligné l’accord nucléaire de 2015 avec les puissances mondiales, qui a vu l’Iran accepter de limiter son enrichissement d’uranium en échange de la levée des sanctions économiques. Cependant, cet accord est maintenant en lambeaux après que le président de l’époque, Donald Trump, s’en soit retiré en mai 2018.

Rouhani a imputé bon nombre des problèmes actuels de l’Iran à la décision de Trump, ajoutant que si l’Iran avait l’intention de moderniser ses forces armées après l’expiration d’un embargo sur les armes en octobre 2020, il ne le pouvait pas en raison de ses problèmes financiers.

« Nous n’avions pas d’argent pour acheter en raison des sanctions et de la non-vente de pétrole, mais le contrat est totalement prêt », a-t-il déclaré.

Rouhani sera remplacé jeudi par le président élu Ebrahim Raisi, élu lors de la récente élection présidentielle iranienne, avec 62% des voix.

Rouhani, qui a été élu pour la première fois en 2013, et réélu quatre ans plus tard, n’était pas éligible pour se présenter une troisième fois conformément à la loi iranienne.

Bien qu’il soit présenté comme un réformiste « modéré », l’Iran a établi de nouveaux records sous la présidence de Rouhani en nombre d’exécutions, dont beaucoup pour « crimes » politiques ou religieux.

Il a également peu fait pour libérer les dirigeants politiques réformistes qui ont été emprisonnés après avoir protesté contre les élections de 2009 et pour mettre fin aux restrictions à la liberté d’expression en Iran, bien qu’il l’ait ouvertement critiqué.