Politique Israël

L'ancien ambassadeur des États-Unis en Israël, David Friedman, devrait publier ses nouveaux mémoires la semaine prochaine, avec un contenu qui s'avérera aussi choquant aujourd'hui que les événements eux-mêmes l'ont été à l'époque.

« Sledgehammer : comment rompre avec le passé a apporté la paix au Moyen-Orient » est un récit captivant du mandat de Friedman en tant que personne nommée par l’ancien président américain Trump, qui a fait face et peut-être même courtisé la controverse tout au long de son mandat. Friedman était perçu par beaucoup à gauche comme un « ailier droit pro-colons pur et dur », écrit The Guardian, et a même fait un commentaire notoire qualifiant l’organisation juive progressiste J Street de « kapos » – parce que, a-t-il expliqué plus tard, il « sentait que J Street avait trahi le peuple juif ».

Il a ensuite été contraint de se rétracter partiellement lorsqu'il a justifié son aptitude au poste d'ambassadeur, expliquant que : « Dans le feu de l'action politique, j'ai laissé ma rhétorique prendre le dessus sur moi. Je regrette ces propos et vous assure que si je suis confirmé, mes propos seront mesurés et diplomatiques. »

Selon Friedman, Trump, un président qui restera dans l'histoire comme fortement pro-israélien, n'a pas nécessairement commencé de cette façon. Son récit de la première rencontre de Trump avec le président israélien de l'époque, Reuven Rivlin, est surprenant, Trump accusant le Premier ministre de l'époque, Benjamin Netanyahu, de ne pas vouloir parvenir à un accord de paix avec les Palestiniens à un moment où Mahmoud Abbas aurait été "désespéré" de le faire.

Ce commentaire « a fait tomber tout le monde de sa chaise », écrit Friedman.

« Bien que la réunion ait été privée et officieuse, nous avons tous envisagé un gros titre demain disant que Trump aurait fait l'éloge d'Abbas et critiqué Netanyahu – la pire dynamique possible pour la popularité du président ou pour les perspectives du processus de paix », poursuit-il, ajoutant : « Heureusement, et incroyablement, l'événement n'a pas été divulgué ».

Friedman décrit ensuite comment lors de la prochaine rencontre de Trump avec Netanyahu, il a montré à tout le monde une compilation vidéo – « une collection de deux minutes des discours d'Abbas qui, à mon avis, valait la peine d'être regardée… deux minutes d'Abbas honorant les terroristes, prônant la violence et jurant de ne jamais rien accepter moins que la défaite totale d'Israël. »

« Après la fin de la bande », écrit Friedman, « le président a dit : Wow, est-ce le même gars que j'ai rencontré à Washington le mois dernier? Il avait l'air d'être un gars tellement doux et paisible ».

Si Trump a été impressionné, ses conseillers l'ont été moins.

« Ils pensaient que c'était un truc de propagande bon marché », écrit-il à propos de Tillerson et McMaster. Mais Friedman n'a pas été découragé, rétorquant : « Je travaille pour le président, et personne d'autre... Je vais m'assurer qu'il est bien informé afin qu'il mette au point la politique israélienne. »