Diplomatie : Israël & le Moyen-Orient

Un groupe de législateurs démocrates propose une résolution officielle du Congrès en faveur du mouvement de protestation israélien contre la réforme judiciaire, a rapporté Haaretz.

La résolution, qui ne serait pas contraignante pour le gouvernement américain, refléterait si elle était acceptée l'opinion publique parmi les électeurs du Parti démocrate, et pourrait encourager le président Joe Biden à poursuivre son opposition à la refonte judiciaire.

Cette déclaration de soutien a été initiée par la députée juive Jan Schakowsky, qui a été rejointe par un certain nombre de législateurs éminents du parti, dont Jerry Nadler, ancien président de la commission de la Constitution à la Chambre des représentants, et Jamie Raskin, qui a mené l'enquête sur l’insurrection du 6 janvier à Washington, selon Haaretz.

Schakowsky a déclaré que la résolution de soutien aux manifestants vise à renforcer le public en Israël qui se bat pour les valeurs partagées d'Israël et des États-Unis.

« Le programme antidémocratique du gouvernement Netanyahou menace le cœur même de la relation spéciale entre les États-Unis et Israël », a-t-elle déclaré, exprimant l'espoir que la résolution obtiendrait un large soutien au Congrès et servirait de « signe d'avertissement » au Premier ministre Benjamin Netanyahou.

La résolution devrait gagner un soutien important au sein du Parti démocrate. Plusieurs organisations juives en ont fait la promotion et exhortent les législateurs à signer, selon Haaretz. On ne sait pas si le lobby pro-israélien AIPAC et l'ambassade à Washington tenteront de s'opposer à la résolution ou d'encourager l'opposition des républicains au Congrès.

L'administration Biden a insisté sur le fait que la réforme judiciaire devait être adoptée avec un large consensus.

La semaine dernière, avant le vote à la Knesset sur le projet de loi visant à limiter l'utilisation de la norme du caractère raisonnable, Biden a appelé Netanyahou à ne pas aller de l'avant avec le vote prévu.

Du point de vue des amis d'Israël aux États-Unis, « il semble que la proposition actuelle de réforme judiciaire soit de plus en plus source de division », a déclaré Biden dans une déclaration à Barak Ravid d'Axios.

« Compte tenu de l'éventail des menaces et des défis auxquels Israël est confronté en ce moment, cela n'a pas de sens que les dirigeants israéliens se précipitent - l'accent devrait être mis sur le rassemblement des gens et la recherche d'un consensus », a ajouté le président.

Il y a deux semaines, Biden a eu une conversation téléphonique avec Netanyahou. Après cette conversation, l'analyste principal Thomas Friedman a publié un article d'opinion dans le New York Times, dans lequel il écrivait que Biden implorait Netanyahou de ne pas faire avancer la législation de la réforme judiciaire sans même un semblant de consensus national.

Selon Friedman, il a été invité par le président au bureau ovale pour « s'assurer que la position de Biden est parfaitement claire pour tous les Israéliens ».

Plus tard, le porte-parole du Conseil de sécurité nationale des États-Unis, John Kirby, s'est adressé à la Douzième chaîne israélienne et a posé des questions sur la chronique de Friedman.

Kirby a refusé de répondre si l'affirmation de Friedman selon laquelle Biden avait demandé à Netanyahou d'arrêter complètement la législation sur la réforme judiciaire est exacte, bien qu'il ait ajouté que la colonne reflétait fidèlement « où se trouve la tête du président ».