Israël : Défense au Moyen-Orient

L'intérêt augmente à l'approche d'un discours annoncé par Hassan Nasrallah, prévu vendredi. Ce sera la première déclaration publique de Nasrallah depuis le début de la guerre entre Israël et le Hamas le 7 octobre, et les gens regorgent de théories sur ce qu'il va dire.

Alors que le Hezbollah était déjà impliqué dans des échanges de tirs discrets avec l'armée israélienne depuis près d'un mois, beaucoup ne peuvent s'empêcher de penser qu'il annoncera une extension de ce conflit, tandis que d'autres pensent que ce n'est pas possible, étant donné que le porte-avions S.S Ford est toujours en service en Méditerranée orientale, cherchant à voir si quelque chose déborde sur le front Israël-Hezbollah.

Le chef d'état-major Herzi Halevi a déclaré jeudi qu'Israël était prêt à se battre sur plusieurs fronts et le membre du cabinet de guerre, Benny Gantz, a déclaré qu'il ne recommandait pas au groupe terroriste soutenu par l'Iran de commencer une guerre avec Israël. Le porte-parole de Tsahal, le général de brigade Daniel Hagari, a averti que Tsahal était en état d'alerte et préparé à tout développement. « Nous répondrons avec force à quiconque tente de déstabiliser le front nord », a-t-il déclaré.

Les tirs de roquettes visant la Galilée se sont poursuivis jeudi, les militants du Hezbollah tirant un missile antichar vers un avant-poste de Tsahal, et les Israéliens ont répondu en attaquant une escouade du Hezbollah qui tentait de lancer ses propres roquettes dans un secteur voisin, y compris deux avant-postes à l’intérieur du territoire libanais. Le Hamas a revendiqué la responsabilité d'une attaque à la roquette visant la ville de Kiryat Shmona, dans le nord du pays, où quatre des roquettes ont explosé, blessant deux personnes et provoquant des dégâts et un incendie.

Il semblerait que le Hezbollah ait fait tout son possible pour accroître les attentes avant le discours de Nasrallah, probablement à sa demande. Une vidéo promotionnelle montre Nasrallah marchant dans un couloir, dos à la caméra, avec le symbole du Hezbollah défilant en arrière-plan. Il a annoncé que Nasrallah prendrait la parole lors d'une cérémonie célébrant les « martyrs morts sur la route de Jérusalem ».

Depuis, d’autres sources non affiliées ont inondé les réseaux sociaux de vidéos et d’images associées au Hezbollah, véhiculant des messages vagues destinés à attiser les tensions et à inciter les gens à spéculer sans fin sur ce qu’il dira, une tactique probablement destinée à augmenter l’audience du discours lui-même.

Il convient de mentionner que le Hezbollah a donné de nombreux indices sur ses intentions après le 7 octobre, et que Nasrallah a déjà rencontré plusieurs responsables du Hamas et du JIP pour souligner l’importance de l’unité entre leurs rangs et de la coopération continue de « l’Axe de la Résistance ».

Un nouveau document du Hezbollah, publié mercredi, déclare : « Cela fait partie de notre détermination en dehors de la Palestine. Pour soutenir al-Aqsa, nous avons pris les armes. La victoire est à nous et un nouveau matin nous attend. Peuple de Gaza, le meurtre de vos enfants, de vos femmes et de vos personnes âgées est important, mais votre détermination est plus grande. Vous avez montré au monde qu'ils sont plus faibles qu'une toile d'araignée et la libération est presque à nos portes.

Le Liban, par contre, craint d’entrer en guerre avec Israël. « Nous en avons assez des guerres au Liban et nous choisissons la paix, mais la décision d'entrer ou non en guerre appartient à Israël », a déclaré mercredi le Premier ministre Najib Mikati.

Alors que Mikati rencontrait des diplomates, il semblait évident que ce n’était pas lui qui déterminait ce qui allait se passer ensuite dans son pays. La semaine dernière, un membre de l'opposition libanaise a déclaré au journal a-Sharq el-Awsat, basé au Royaume-Uni, que la question de savoir si une guerre avec Israël aurait lieu ou non dépendait entièrement du Hezbollah, mettant en garde contre une « aventure militaire peu claire ». Mikati estime que le Hezbollah agirait de manière responsable plutôt que d’entraîner une population libanaise épuisée et découragée dans une guerre totale dans laquelle il n’a aucun intérêt direct.

La crise financière qui a frappé le Liban ces dernières années a eu des conséquences néfastes sur la population. Le Libanais al-Akhbar a déclaré jeudi que si la guerre éclatait, les institutions nationales seraient au bord de l'effondrement, obligeant le pays à compter sur l'aide de l'ONU pour l'assistance sociale, humanitaire et médicale à la population, tout comme ils l'avaient fait après l'explosion dévastatrice du port de Beyrouth en 2020.

Selon des informations parues dans la presse locale, les partis politiques et les organisations civiles prenaient des mesures pour se préparer à un exode de la région sud du pays, où la plupart des attaques israéliennes étaient attendues - en préparant des logements temporaires tels que des écoles et des lieux publics plus au nord. Alors que beaucoup ont déjà quitté le sud du Liban, d’autres sont tout simplement trop pauvres pour tenter un voyage similaire.

Le ministre libanais de l'Economie et du Commerce, Amin Salam, s'est rendu ce matin au port de Beyrouth et a déclaré que les autorités travaillaient sur des procédures d'urgence en cas d'éclatement d'une guerre avec Israël, précisant que le stockage des rations alimentaires d'urgence aurait également lieu dans les ports de Tripoli et le port de Saïda, au sud de la capitale. Le ministre a également lancé un appel au public, lui demandant d'éviter les « paniques » pour s'assurer que chaque famille achète de manière responsable, afin d'éviter une pénurie alimentaire.