Israël : Défense au Moyen-Orient

Le groupe terroriste Hezbollah au Liban a tiré samedi un barrage de dizaines de roquettes sur Israël, dans une démarche qu’il a qualifiée de « première réponse » à l’assassinat par Israël du chef terroriste du Hamas Saleh al-Arouri au Liban la semaine dernière. Aucun blessé n’a été signalé.

L'armée israélienne a déclaré qu'une quarantaine de roquettes avaient été tirées depuis le Liban sur la région du mont Méron, dans le nord d'Israël. Le Hezbollah a déclaré avoir ciblé une installation militaire israélienne dans la région avec 62 « différents types de missiles ».

Le groupe terroriste soutenu par l’Iran a déclaré dans un communiqué que l’attaque faisait « partie de la réponse initiale au crime d’assassinat du grand dirigeant Cheikh Saleh al-Arouri ».

La salve de roquettes a déclenché des alertes de roquettes et de drones dans 90 communautés du nord d’Israël, mais l’armée israélienne a déclaré que seule la région du mont Meron était visée.

Une vidéo circulant sur les réseaux sociaux semble montrer de la fumée dans plusieurs zones du parc national.

On ne sait pas si la fumée a été causée par des impacts ou des interceptions.

Une heure plus tard, des sirènes se sont à nouveau déclenchées dans 40 communautés du nord d’Israël. Plusieurs autres projectiles ont été tirés par le Hezbollah sur les régions frontalières de Metula et Margaliot.

L'armée a déclaré avoir frappé une cellule terroriste dans le sud du Liban, responsable de certains tirs de roquettes.

Dans un communiqué ultérieur, Tsahal a déclaré avoir mené des frappes aériennes sur une série de sites du Hezbollah au Liban en réponse aux attaques contre le nord d’Israël.

Les cibles à Ayta ash-Shab, Yaroun et Ramyah comprenaient des positions de lancement de roquettes, des sites militaires et d’autres infrastructures utilisées par le groupe terroriste, selon Tsahal.

L’armée israélienne affirme qu’un drone a frappé la cellule à l’origine de l’attaque de Metula.

Ce barrage, l'un des plus importants depuis le début des escarmouches à la frontière nord liées au déclenchement de la guerre entre Israël et le Hamas le 7 octobre, est intervenu un jour après que le chef du Hezbollah, Hassan Nasrallah, a menacé que les habitants du nord d'Israël seraient « les premiers à payer » le prix si une guerre à grande échelle devait éclater sur le front.

Nasrallah a également utilisé ce discours pour répéter bon nombre des mêmes menaces contre Israël qu’il avait proférées plus tôt cette semaine, promettant une fois de plus de venger l’assassinat du chef adjoint du Hamas, Arouri, à Beyrouth, tout en restant vague sur les détails.

Nasrallah a déclaré que tout le Liban serait exposé à de nouvelles frappes israéliennes si le groupe ne réagissait pas à l'assassinat d'Arouri à Beyrouth, prétendument perpétré par Israël.

« La réponse arrive. La décision a déjà été prise. L’affaire dépend désormais de ce qui se passera sur le terrain et d’Allah », a déclaré Nasrallah.

« Nous ne pouvons pas rester silencieux face à une violation de cette ampleur car cela signifie que l’ensemble du Liban serait exposé », a-t-il affirmé, ajoutant que permettre à Israël de réussir ses opérations à Gaza conduirait Tsahal à emboîter le pas au Liban.

L’attaque contre Arouri a fait craindre une conflagration plus large parce qu’il s’agissait de la personnalité la plus en vue tuée depuis le 7 octobre et parce que sa mort est survenue lors de la première frappe contre la capitale libanaise depuis le début des hostilités.

Le Liban a déposé une plainte auprès du Conseil de sécurité de l’ONU concernant le meurtre d’Arouri, le qualifiant de « phase la plus dangereuse » des attaques israéliennes contre le pays.

La plainte, datée du 4 janvier mais consultée par Reuters vendredi, indique qu'Israël a utilisé six missiles lors de l'attaque qui a tué Arouri et ajoute qu'Israël utilise l'espace aérien libanais pour bombarder la Syrie.

La plainte semble largement symbolique et il est peu probable qu’elle conduise à une action concrète contre Israël.

Nasrallah a affirmé vendredi que le Hezbollah avait mené 670 opérations à la frontière depuis le 8 octobre, détruisant un « grand nombre de véhicules et de chars israéliens », ainsi que du matériel technique et de collecte de renseignements, « épuisant Israël » sur le front.

« Aucun site le long de la frontière n'a été épargné » par les attaques, a-t-il déclaré, ajoutant que 48 positions frontalières israéliennes et 11 bases arrière ont été ciblées.

Certains experts étaient sceptiques quant à ces affirmations, estimant que les chiffres étaient destinés aux partisans du groupe terroriste au Liban pour justifier les pertes subies par l’organisation depuis le début de ses attaques.

Depuis l’attaque meurtrière du Hamas du 7 octobre, au cours de laquelle quelque 1 200 personnes ont été massacrées, pour la plupart des civils, et environ 240 ont été prises en otages, le Hezbollah et ses factions terroristes palestiniennes alliées se sont engagés dans des affrontements transfrontaliers quotidiens avec les troupes israéliennes le long de la frontière libanaise. Les terroristes libanais ont également pris pour cible des civils israéliens et leurs maisons, obligeant des dizaines de milliers de personnes à évacuer la zone.

Les combats le long de la frontière ont fait quatre morts civiles côté israélien, ainsi que la mort de neuf soldats de Tsahal.

Le Hezbollah a nommé 148 membres qui ont été tués par Israël lors des escarmouches en cours, principalement au Liban mais aussi en Syrie. Au Liban, 19 autres membres d'autres groupes terroristes, un soldat libanais et au moins 19 civils, dont trois journalistes, ont été tués.

Nasrallah a ajouté dans son discours que ses opérations actuelles aux frontières sud ouvraient une « opportunité historique » pour le Liban de libérer ses terres occupées par Israël.

Les dirigeants politiques et militaires israéliens ont répété à plusieurs reprises depuis le 7 octobre que le Hezbollah devra retirer ses forces de la zone frontalière au nord du fleuve Litani, comme l’exige la résolution 1701 de l’ONU de 2006, et que cela se fera soit par la diplomatie, soit par la force.

Le ministre de la Défense Yoav Gallant a réitéré cette position vendredi lors d'une visite à la frontière nord et a averti que le temps presse pour une solution diplomatique.

« Nous préférons la voie d’un règlement diplomatique convenu, mais nous nous rapprochons du point où le sablier va se retourner », a déclaré Gallant lors d’une évaluation de la situation à la base du commandement nord de Tsahal.

Le territoire que le Liban revendique comme restant occupé après le retrait israélien du sud du pays en 2000 comprend la région contestée du mont Dov, également connue sous le nom de fermes de Chebaa, les collines de Kfar Shouba et la partie libanaise du village de Ghajar.

Israël et les Nations Unies affirment que ces zones ont été conquises en Syrie et non au Liban.

On estime que le Hezbollah possède quelque 150 000 roquettes et missiles, dont des milliers ou des dizaines de milliers ayant une portée suffisante pour atteindre le centre d’Israël et des centaines de missiles à guidage de précision.