Israël : Défense au Moyen-Orient

Un nouveau cycle de négociations entre le Hamas et Israël en vue d'un cessez-le-feu et d'un accord sur la libération des otages à Gaza a débuté samedi au Qatar, après le lancement par l'armée israélienne de sa nouvelle offensive élargie dans la bande de Gaza, selon des responsables israéliens et du Hamas.

Le Hamas a confirmé qu'un nouveau cycle de négociations était en cours. Taher al-Nono, responsable du groupe terroriste, a déclaré à Reuters que les deux parties discutaient de toutes les questions sans « conditions préalables ».

Le ministre de la Défense, Israël Katz, a affirmé que c'était le début de la nouvelle campagne qui avait amené le Hamas à la table des négociations.

Des délégations israéliennes et du Hamas s'étaient rendues au Qatar plus tôt dans la semaine après la libération par le groupe terroriste du soldat américano-israélien Edan Alexander, pris en otage, dans le cadre d'un accord avec Washington n'impliquant pas Israël et en amont de la visite du président américain Donald Trump dans la région.

Cependant, selon certaines informations, ces négociations n'ont guère progressé, les deux parties campant sur leurs positions habituelles : Israël n'exigeant une trêve temporaire que tant que le Hamas demeure invaincu, et l'organisation terroriste exigeant la fin de la guerre.

Samedi matin, Katz a déclaré dans un communiqué : « Avec le lancement de l'opération « Les Chariots de Gédéon » à Gaza, menée avec force par le commandement de Tsahal, la délégation du Hamas à Doha a annoncé la reprise des négociations sur un accord de prise d'otages, contrairement à la position intransigeante qu'elle avait adoptée jusqu'alors.»

Il a ajouté : « L'héroïsme des soldats de Tsahal, l'unité du peuple et la détermination des dirigeants politiques augmentent les chances de rapatriement des otages.»

Nono, du Hamas, a déclaré que le groupe était « désireux de déployer tous les efforts nécessaires » pour aider les médiateurs à faire aboutir les négociations, ajoutant qu'« aucune offre sûre n'était sur la table ».

Le site d'information qatari al-Araby al-Jadeed a cité une source anonyme de haut rang du Hamas, affirmant que les négociateurs à Doha discutaient d'un accord de trêve de deux mois, au cours duquel des discussions seraient menées pour mettre fin à la guerre. Selon cette source, Washington s'engagerait clairement à garantir la mise en œuvre de l'accord.

Un responsable israélien a déclaré à Channel 12 que les négociations à Doha étaient « sérieuses », mais que « le Hamas doit comprendre qu'il doit accepter l'accord-cadre de Witkoff, faute de quoi l'offensive terrestre commencera bientôt » à Gaza.

En mars, l'envoyé spécial américain Steve Witkoff a proposé un cessez-le-feu temporaire d'environ 40 jours en échange de la libération d'environ la moitié des otages encore en vie, et Israël espère parvenir à un tel accord.

Le Hamas a jusqu'à présent rejeté les accords partiels, insistant plutôt sur un accord qui mettrait fin définitivement à la guerre.

Les groupes terroristes de la bande de Gaza détiennent 58 otages, dont 57 des 251 personnes enlevées par les terroristes du Hamas le 7 octobre 2023. Parmi eux figurent les corps d'au moins 35 personnes dont la mort a été confirmée par l'armée israélienne. Des responsables israéliens ont déclaré que le bien-être de trois autres personnes suscite de vives inquiétudes.

Le président de l'Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, a appelé samedi le Hamas à abandonner le pouvoir à Gaza et, avec d'autres groupes terroristes, à remettre les armes à l'Autorité palestinienne, lors d'un discours prononcé lors d'un sommet de la Ligue arabe à Bagdad.

Cité par l'agence de presse irakienne, M. Abbas a déclaré : « La cause palestinienne est confrontée à des dangers existentiels et les crimes génocidaires auxquels elle est confrontée aujourd'hui à Gaza s'inscrivent dans un projet colonialiste qui compromet le projet d'un État palestinien indépendant.»

« La vision palestinienne soutient l'adoption d'un plan arabe visant à mettre fin aux attaques sionistes et à instaurer la paix dans la région », a-t-il déclaré. « L'Autorité palestinienne poursuit un processus de réforme global impliquant toutes ses institutions. »

En 2007, le Hamas a pris violemment le contrôle de Gaza à l'Autorité palestinienne d'Abbas, soutenue par l'Occident, et les tentatives de réconciliation entre les deux rivaux ont échoué à plusieurs reprises.

Le Hamas s'est déclaré prêt à céder le contrôle de la bande de Gaza et à accepter une trêve d'un an avec Israël, assortie de garanties de sécurité. Cependant, il refuse depuis longtemps les exigences de désarmement permanent.

L'armée israélienne a annoncé vendredi soir le lancement des premières phases d'une offensive majeure annoncée précédemment dans la bande de Gaza, baptisée « Les Chariots de Gédéon », visant à « s'emparer de zones stratégiques ». Les autorités dirigées par le Hamas ont fait état de dizaines de morts lors d'intenses frappes aériennes israéliennes dans la nuit et samedi matin.

Israël avait averti le Hamas qu'il lancerait cette campagne si aucune avancée n'était réalisée dans les négociations d'ici la fin de la tournée régionale de Trump.

Dans un communiqué, l'armée a déclaré avoir « lancé des attaques de grande envergure et mobilisé des forces… pour atteindre tous les objectifs de la guerre à Gaza, y compris la libération des otages et la défaite du Hamas ».

Les médias palestiniens ont rapporté samedi que les troupes terrestres de Tsahal avaient progressé dans la nuit vers Deir al-Balah, au centre de Gaza. Selon ces informations, des tirs d'artillerie lourds et des frappes aériennes ont été menés dans la zone orientale de Deir al-Balah au fur et à mesure de l'avancée des forces.

Deir al-Balah est l'une des rares zones de la bande de Gaza où Israël n'a pas déployé de troupes terrestres depuis l'offensive du Hamas du 7 octobre 2023, qui a déclenché la guerre à Gaza. Les forces terrestres ont déjà opéré aux abords de la ville, mais pas en profondeur.

Selon des responsables israéliens, l'opération verrait Tsahal « conquérir » Gaza et conserver le territoire, attaquer le Hamas, empêcher le groupe terroriste de prendre le contrôle de l'aide humanitaire et déplacer les Palestiniens du nord de Gaza vers le sud.

Plus de 300 Gazaouis ont été tués dans des frappes israéliennes depuis jeudi, selon le ministère de la Santé de Gaza, dirigé par le Hamas, qui affirme que plus de 53 000 personnes dans la bande de Gaza ont été tuées ou sont présumées mortes dans la guerre à ce jour.

Les bilans ne peuvent être vérifiés et ne font pas de distinction entre civils et combattants. Israël a déclaré vouloir minimiser les pertes civiles et insiste sur le fait que le Hamas utilise les civils de Gaza comme boucliers humains, combattant depuis des zones civiles, notamment des habitations, des hôpitaux, des écoles et des mosquées.

Israël affirme avoir tué quelque 20 000 combattants au combat depuis janvier, et 1 600 autres terroristes à l'intérieur du pays lors de l'attaque du 7 octobre, au cours de laquelle des milliers de terroristes dirigés par le Hamas ont tué quelque 1 200 personnes et pris 251 otages.