L'Iran a lancé trois importantes volées de missiles balistiques sur Israël vendredi soir et tôt samedi matin, forçant les Israéliens à se réfugier dans des abris à travers le pays, le ciel étant éclairé par des traînées de lumière et des boules de feu provenant des projectiles et des interceptions israéliennes.
Près de 80 personnes ont été blessées lors de ces frappes, dont trois grièvement blessées qui ont succombé à leurs blessures dans les villes de Ramat Gan et Rishon Lezion. Selon le Magen David Adom, plusieurs autres personnes ont été grièvement blessées. Les autres souffraient de blessures légères à modérées ou d'anxiété aiguë.
Deux des trois victimes ont été identifiées samedi : Etti Cohen Engel et Yisrael Aloni.
Les médias iraniens ont affirmé que des centaines de missiles avaient été tirés lors du premier barrage vendredi soir, tandis que l'armée israélienne estimait le nombre total de ces attaques à environ 200.
Trois vagues d'attaques menées pendant la nuit ont chacune compté des dizaines de missiles, selon l'armée israélienne, qui a refusé de fournir un chiffre précis.
Plusieurs missiles ont touché le centre d'Israël, avec de fortes explosions entendues dans la région de Tel-Aviv et de la fumée visible au-dessus de plusieurs points d'impact.
Un barrage a touché un quartier résidentiel de Rishon Lezion aux premières heures de samedi matin, tuant Aloni et une femme dont l'identité n'a pas été immédiatement révélée, et faisant au moins 20 blessés.
Un bébé de trois mois figurait parmi les personnes secourues des décombres.
« Je l'ai prise dans mes bras, puis je l'ai confiée au premier policier que j'ai vu, puis j'ai commencé à sortir tous les autres membres de la famille », a déclaré le capitaine des pompiers Idan Chen au site d'information Walla.
« Pendant que nous faisions cela, des personnes étaient coincées dans la maison du dessus et d'à côté – et en face, il y avait un incendie – et j'essaie de gérer l'incident dans un environnement totalement détruit », a-t-il déclaré.
Le bébé a été légèrement blessé.
Un important fragment d'un missile intercepté a touché une ville du nord d'Israël, causant des dégâts, a indiqué la police.
Le porte-parole de Tsahal, le général de brigade Effie Defrin, a déclaré que la plupart des missiles avaient été interceptés par les défenses aériennes ou étaient tombés à court d'impact avant d'atteindre le pays.
« Il y a un nombre limité d'impacts sur les bâtiments, certains étant causés par des fragments d'interception », a-t-il précisé.
Un responsable américain a déclaré que les États-Unis aidaient Israël à se défendre contre les attaques de missiles.
« Je peux confirmer que les États-Unis aident à abattre les missiles visant Israël », a déclaré ce responsable à l'AFP sous couvert d'anonymat. Aucun détail n'a été fourni sur l'ampleur du rôle des États-Unis.
Tsahal a appelé le public à ne pas publier les lieux ni les images des impacts de missiles. « L'ennemi surveille les images pour améliorer ses capacités d'attaque », a déclaré l'armée.
Barrages dès vendredi soir
Des alertes téléphoniques ont été envoyées aux Israéliens peu après 21 heures, soit environ 10 minutes avant l'impact des premiers missiles, et les sirènes ont retenti peu avant leur arrivée dans les zones menacées.
Un missile a touché un bâtiment à Ramat Gan, tuant une femme.
Le commandement du front intérieur de Tsahal a conseillé à la population de rester dans les abris jusqu'à ce qu'on lui dise qu'elle peut sortir en toute sécurité, au lieu des 10 minutes habituelles lorsque des projectiles sont tirés depuis Gaza, le Liban et le Yémen. Le feu vert a finalement été donné vers 22h10.
Une autre salve de missiles a été tirée après 1 heure du matin samedi, et les Israéliens ont reçu le feu vert pour quitter leurs abris environ 25 minutes plus tard.
D'autres missiles ont été tirés plusieurs heures plus tard, déclenchant des sirènes dans le nord et, par la suite, des alertes dans tout le pays.
Un missile balistique de cette dernière salve a touché directement un immeuble à Rishon Lezion, dans le centre d'Israël, causant d'importants dégâts à de nombreuses habitations et blessant au moins 19 personnes, dont deux ont succombé à leurs blessures.
L'agence de presse officielle iranienne IRNA a affirmé que des centaines de missiles balistiques avaient été lancés en représailles aux plus grandes attaques israéliennes jamais menées contre l'Iran, détruisant l'immense site nucléaire souterrain de Natanz et d'autres sites nucléaires et militaires, et anéantissant ses principaux commandants militaires.
Les Gardiens de la révolution ont déclaré avoir mené des attaques contre des dizaines de cibles en Israël.
Le Guide suprême iranien, l'ayatollah Ali Khamenei, a déclaré dans un communiqué qu'Israël avait déclenché une guerre et qu'il ne serait pas autorisé à mener des attaques éclair sans conséquences graves.
« Le régime sioniste ne restera pas indemne des conséquences de son crime. La nation iranienne doit avoir la garantie que notre réponse ne sera pas à moitié mesurée », a déclaré Khamenei.
Le ministre de la Défense, Israël Katz, a déclaré que l'Iran avait « franchi la ligne rouge après avoir osé tirer des missiles sur des concentrations de population civile en Israël ».
« Nous continuerons à défendre les citoyens israéliens et à veiller à ce que le régime des ayatollahs paie un lourd tribut pour ses actes odieux », a-t-il ajouté.
Chanson 12 a cité une source politique israélienne anonyme menaçant l'Iran d'une escalade des frappes.
« L'Iran paiera un tribut extrêmement lourd pour ses tirs sur des zones civiles », aurait déclaré cette source. « Nous savons ce qu'Israël a touché [lors de ses attaques contre des cibles iraniennes aujourd'hui] », et nous savons ce qu'Israël a décidé de ne pas toucher. Et c'est la prochaine étape. »
Cette remarque semblait faire référence à d'éventuelles frappes israéliennes contre des cibles iraniennes dans le secteur énergétique et les infrastructures.
Plus tôt, Khamenei avait averti Israël qu'il risquait un sort « amer et douloureux » en réponse à l'attaque lancée dans la nuit contre le programme nucléaire de la République islamique.
Téhéran a lancé 100 drones vers Israël dans sa première riposte, mais tous ont été abattus en route par les défenses aériennes israéliennes et régionales.
Israël avait alerté ses citoyens vendredi matin que l'Iran avait lancé plus de 100 drones, dont l'arrivée prendrait plusieurs heures, et avait demandé à la population de rester à proximité des abris anti-bombes. Trois heures plus tard, le commandement du front intérieur de Tsahal a levé son ordre aux Israéliens de rester à proximité des abris sans qu'une seule sirène ne retentisse dans le pays.
Tsahal a déclaré vendredi en fin de matinée qu'elle « maîtrisait la situation ».
Israël « a ouvert sa main cruelle et sanglante à un crime dans notre pays bien-aimé, révélant plus que jamais sa nature malveillante en frappant des centres résidentiels », a déclaré Khamenei dans un communiqué diffusé par l'agence de presse officielle IRNA.
Ces propos font suite à une vague d'attaques meurtrières lancées par Israël, qui a tué le chef d'état-major des forces armées iraniennes, le chef des Gardiens de la révolution iraniens, de hauts responsables de l'aérospatiale et d'éminents scientifiques nucléaires.
« Avec ce crime, le régime sioniste s'est voué à un sort amer et douloureux, et il le subira sans aucun doute », a déclaré Khamenei.
L'Iran a déclaré que les actions d'Israël soulignaient la nécessité pour la République islamique de développer l'enrichissement de l'uranium et ses capacités de missiles.
« On ne devrait s'adresser à un régime aussi prédateur que par le langage de la puissance », a déclaré le gouvernement iranien dans un communiqué. « Le monde comprend désormais mieux l'insistance de l'Iran sur son droit à l'enrichissement, à la technologie nucléaire et à la puissance balistique. »
Les États-Unis ont souligné vendredi leur indépendance dans l'opération israélienne et ont averti Téhéran de ne pas attaquer son personnel ni ses intérêts.
Téhéran a toutefois déclaré que les États-Unis seraient « responsables des conséquences », l'opération israélienne « n'ayant pu être menée sans la coordination et l'autorisation des États-Unis ».
Le porte-parole des forces armées iraniennes, Abolfazl Shekarchi, a déclaré à la télévision d'État qu'Israël et les États-Unis paieraient un « lourd tribut » pour ces attaques.
Israël a déclaré tôt vendredi qu'il n'avait d'autre choix que d'attaquer l'Iran, ajoutant avoir recueilli des renseignements indiquant que Téhéran s'approchait du « point de non-retour » dans sa quête de l'arme nucléaire.
L'opération israélienne devrait durer au moins plusieurs jours, selon des responsables militaires. Ces derniers ont ajouté que les Forces de défense israéliennes se préparaient à des tirs nourris de l'Iran, mais ont affirmé qu'« à la fin de l'opération, il n'y aurait plus de menace nucléaire » de la part de la République islamique.
