Un soldat de Tsahal, membre d'une compagnie de combat dans la bande de Gaza, a envoyé cette semaine un message à son commandant de bataillon, présentant une situation préoccupante sur le terrain et critiquant sévèrement la politique de sécurité actuelle dans le secteur.
Le message, également partagé sur le groupe de discussion du peloton, a reçu le soutien de ses camarades.
« Au cours de la semaine écoulée, la situation dans notre secteur s'est intensifiée de jour en jour », a écrit le soldat. « Une ligne, qui constituait le périmètre de sécurité rapproché et un principe clair établi par le commandant de brigade, a été violée. Chaque jour, des centaines de terroristes, voire plus, l'ont franchie. »
Il a ensuite critiqué les perceptions sécuritaires plus générales entourant les opérations de Tsahal à Gaza : « À partir de là, chaque mot est superflu, car nous vivons dans un pays qui a passé un an et demi à débriefer la façon dont nous nous sommes convaincus que les terroristes nazis n’étaient que des “Gazovoisiniens innocents” qui voulaient simplement vivre en paix. Et maintenant, lors de missions d’escorte d’aide humanitaire ou d’opérations de sécurité visant à protéger ces escortes, nous nous trouvons parfois à seulement 50 mètres (!) d’une foule en délire.»
Le soldat a établi un parallèle entre la situation actuelle sur le terrain et les événements passés qui ont fait des victimes parmi les forces : « Pendant le chaos des émeutes de 2023 à la barrière frontalière, le Hamas a organisé des plans d’infiltration dans les communautés autour de Gaza. Aujourd’hui, nous avons parlé entre nous de Barel Hadaria, l’agent infiltré de la police des frontières tué par un terroriste qui, en une fraction de seconde, a quitté une manifestation avec une arme de poing. Peut-on exclure que cela puisse se reproduire ici ? Peut-on exclure la possibilité que, sous le couvert de la foule, quelqu’un envisage d’exploiter la brèche ? »
Il a également souligné les défaillances potentielles du renseignement : « Comment se fait-il qu’il n’y ait pas d’avertissement concret menant à une action décisive ? Comment gérer une situation déjà écrite ? Nous travaillons sans relâche avec des postes d’observation et des drones, et ils font du bon travail. Mais chacun sait que ce n’est pas infaillible. C’est une règle bien connue : la ligne défensive sera toujours percée.»
En conclusion de sa lettre, il a cité le commandant du bataillon : « Je cite votre message au bataillon lorsque nous avons été affectés à la mission d’escorte : “Nous nous alignons et exécutons les ordres en privilégiant la sécurité de nos forces..” La sécurité de nos forces a été compromise, et c’est ce contre quoi je mets en garde.»
Il a signé la lettre : « Soldat de la compagnie C. Écrivant au nom de nombreux camarades qui partagent mon avis. »
