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Communauté Juive

« LES JUIFS D’ALGERIE ONT DE NOMBREUX MESSAGES A FAIRE PASSER EN ISRAEL »

Me Jean Charles BENICHOU, PRESIDENT DE L’ASSOCIATION MORIEL : «  LES JUIFS D’ALGERIE ONT DE NOMBREUX MESSAGES A FAIRE PASSER EN ISRAEL »
 
L’association Moriel ( Mémoire et Traditions des Juifs d’Algérie) organise son 5ème colloque et son premier Congrès Mondial des juifs originaires d’Algérie. Celui-ci s’inscrit dans le cadre des manifestations organisées en Israël pour le 60ème anniversaire de la création de l’Etat d’Israël. Ce Congrès aura lieu le mardi 18 mar3 dans le cadre prestigieux du « Biniané Haouma » ( le Palais des Congrès ) à Jérusalem.
Nous avons rencontré Me Jean Charles Bénichou, le président de l’association pour en savoir davantage sur cette manifestation qui va drainer des Juifs originaires d’Algérie venus de tous les pays du monde et notamment de France, des USA, du Canada et d’Europe.
 
– Me J.C. Bénichou, «  Moriel organise son 5ème colloque et son premier Congrès Mondial des Juifs originaires d’Algérie. Mais qui est Moriel ? quel est son rôle ? »
 
Me Jean Charles Bénichou
L’association Moriel a été créée par des anciens arrivés en Israël au moment de la création de l’Etat d’Israël. Ils  se sont rendu compte dans les années 1985/1990 que la communauté des Juifs originaires d’Algérie n’était pas du tout représentée en Israël. C’était une dias0ora complètement méconnue car ces personnes s’étaient totalement détachées de la France puisqu’elles sont en Israël depuis 1948. D’autres personnes sont ensuite venues nous rejoindre, notamment ceux qui avaient fait leur alya en 1967 et enfin ceux qui sont « montés » en 1990.
 
 – Quelle est la spécificité de Moriel ?
 
Moriel a pour but de défendre la mémoire et les traditions des Juifs originaires d&2squo;Algérie et pour ce faire nous organisons tout un ensemble de colloques et   avons beaucoup à dire pour justement faire connaître cette diaspora
 
- Est-ce le simple fait du hasard ou une volonté délibérée de faire coïncider ce Congrès Mondial avec le 60ème anniversaire de l’Etat d’Israël       
   
                             
Le 60ème anniversaire de l’Etat d’Israël nous permet de mieux comprendre l’engagement des Juifs d’Algérie en 1962. En effet, cette année là on leur a reproché de ne pas être montés en masse en Israël. Seuls des individus ont fait leur alya et les Juifs d’Algérie ont été choqués par ce procès  alors qu’aucun reproche n’avait  été fait à d’autres communautés.
En fait, on estimait que si les Juifs quittaient l’Algérie, il fallait qu’ils viennent tous en Israël et vers aucun autre pays. Il y a du vrai dans cette démarche mais il faut voir d’une manière plus profonde les événements pour comprendre ces choses et nous nous attacherons lors du prochain Congrès de Moriel à expliquer tous les aspects de ce problème. Je pense que les professeurs qui viendront s’exprimer à notre manifestation donneront tout un ensemble d’éléments et je ne veux pas, aujourd’hui, déflorer le sujet.
 
– Il sera question de quoi lors de ce Congrès ?
 
En ce qui concerne ce Congrès, nous aurons droit à des conférences historiques qui ne remonteront pas à l’origine de l’histoire mais essentiellement à l’époque où la France a colonisé l’Algérie, à savoir : la colonisation de l’Algérie par la France, l’intégration des Juifs d’Algérie dans ce qu’a été la République Française et ensuite ce qui en a découlé, notamment le décret Crémieux puis l’abrogation de ce même décret. Ensuite l’année 1962, date à laquelle les Juifs ont quitté l’Algérie.
En parallèle, nous étudierons les rapports existant entre les Juifs d’Algérie et l’Etat d’Israël pendant toute cette période et notamment de 1962 à aujourd’hui.
 
– Avoir choisi Jérusalem pour organiser ce Congrès, n’est-ce pas un symbole ?
       
Jérusalem est, bien entendu, la capitale de notre Etat. C’est la capitale spirituelle, c’est la capitale pour tous les Juifs du monde entier qui ont fait référence à Jérusalem au cours de 2000 ans : «  Si je t’oublie Jérusalem ». Je crois que pour chacun d’entre nous Jérusalem est le point d’ancrage en Israël, c’est le phare, c’est de Jérusalem que sortira la Loi et tout notre avenir est Jérusalem.
 
-Pourquoi ce thème « Difficile choix des Juifs d’Algérie : l’Hexagone
 ou la Terre d’Israël (1948/1962) ?
                                                                 
Les Juifs d’Algérie, je le crois sincèrement et il faut le dire, pensaient que l’Algérie resterait française et ils ont commencé à assimiler le fait que la révolution algérienne était inéluctable dans les années 1960/1961, surtout au moment des accords d’Evian. Ils n’étaient donc absolument pas préparés. D’autre part, ils  avaient pris leurs distances par rapport à la communauté musulmane et ils se sentaient proches, à cette époque là, ce qui n’a pas toujours été le cas, de tous les français vivant en Algérie. Ils ont donc suivi. Ajoutez à cela que l’Etat d’Israël n’a pas fait ce qu’il fallait faire au moment de l’alya pour sa préparation, n’a pas envoyé de chlihim, n’a pas préparé la jeunesse, ce qui fait que naturellement la plus grande partie des juifs d’Algérie s’est retrouvée en France, d’autant que, il ne faut surtout pas l’oublier, beaucoup de gens étaient  fonctionnaires. Or, par exemple, un professeur était naturellement réintégré dans ses fonctions en France, la Métropole à cette époque.
 
– Vous voulez dire que l’Agence Juive n’a pas fait son travail à l’époque alors    qu’elle l’a fait au Maroc ?
       
Je ne veux pas la aussi déflorer le thème de notre colloque, mais il faut bien dire qu’on a le sentiment que l’Agence Juive n’a pas voulu s’investir pour les Juifs d’Algérie, estimant peut être que la cause était perdue d’avance. Je vous donnerai à ce sujet un exemple que m’a raconté le professeur Chouraqui : « Dans les années 1960, un chaliah venu d’Israël est arrivé à Aïn Témouchent et toute la communauté est venu l’écouter. C’était la moindre des choses. Et le chaliah a commencé à parler un français qui était plutôt du yiddish La salle a pouffé de rire et il est évident que ce n’est pas avec ces moyens que l’on pouvait convaincre les Juifs d’Algérie de ‘ monter’ en Israël.
D’autre part, il y a des choses qu’il faut dire, peut être n’avait-on pas voulu des Juifs d’Algérie, car s’ils étaient venus en Israël, ils auraient été alors un pont naturel entre Orient et Occident, askenazes et shépharades, de par la culture qu’ils avaient acquise.
Et d’autre part, aussi, tout ce qui a été la souffrance des Juifs originaires du Maroc leur aurait  été intolérable et ils auraient été très militants à ce niveau là.
 
- Dans la session de ce Congrès j’ai relevé le « Faux procès du judaïsme Algérien à Jérusalem en 1963 » Qu’en est-il exactement ?

En 1963, en effet, s’est tenu  un simulacre de procès fait aux Juifs originaires d’Algérie à qui l’on reprochait de n’être pas « montés » en Israël lors de l’exode vers la France.
 
– Mais qui faisait ce procès ?
 
Je pense que c’était l’Agence Juive qui faisait cette critique. Il y avait un défenseur, l’accusateur et quelques témoins lors de ce « faux procès ».En fait, tout cela a été très mal organisé puisque des amis qui se trouvaient à Beer Sheva, une vingtaine de personnes en vérité, ont été absolument stupéfaits de cette chose et se sont précipitées pour assister à cette espèce de procès.
Nous voulons rouvrir ce procès pour voir réellement les tenants et les aboutissants de cette parodie de procès, expliquer finalement que si, en 1962 les Juifs originaires d’Algérie n’avaient pas fait leur alya à cette époque,  actuellement, une grande partie de l’alya qui provient de France est composée en, majeure partie, de Juifs d’Algérie.
 
– Vous allez évoquer le judaïsme algérien au cours de ce Congrès, ne faut-il
    pas aussi associer le judaïsme tunisien et marocain ?
 
Les Juifs originaires de Tunisie ou du Maroc sont très bien structur&e!cute;s. Ils ont fait beaucoup fait parler d’eux, et de très bonne manière, et les Juifs d’Algérie ne l’ont pas fait assez ou ne l’ont pratiquement pas fait. Donc il est grand temps de se préoccuper des Juifs d’Algérie, mais à travers eux  c’est, bien entendu, de tous les Juifs d’Afrique du Nord qu’il est question car il existe énormément de points communs entre toutes ces communautés.
 
– De nombreuses personnalités viendront assister à ce Congrès, pouvez-vous en citer quelques unes ?
  
 Nous avons lancé de nombreuses invitations : le Président de l’Etat d’Israël, le Ministre de l’Intégration, le Grand Rabbin de l’Etat d’Israël, des généraux de l’armée et bien d’autres encore, afin que nous puissions faire connaître et découvrir ce judaïsme d’Algérie. Nous avons aussi invité les journalistes de tous les grands quotidiens israéliens afin qu’ils puissent couvrir cet  événement .
 
--Il n’y aura pas que des débats au cours de ce Congrès, alors quoi d’autre ?
       
Ce Congrès c’est aussi les retrouvailles pour beaucoup, c’est le fait de se retrouver, d’échanger des souvenirs, des souvenirs profonds qu’il ne faut pas négliger car la nostalgie c’est quelque chose d’important dans la vie d’un être. Il y aura encore un dîner et une activité que beaucoup vont certainement apprécier :de la musique andalouse avec notre ami Maurice El Médioni, un très
grand  virtuose connu dans le monde entier et qui nous fera certainement passer une soirée exceptionnelle.
 
- Le point culminant de votre Congrès se situera le mardi 18 mars, mais le
 le programme ne s’arrêtera pas là ?
 
Oui, nous poursuivrons   nos activités durant les jours qui vont suivre, notamment pour les personnes qui viendront de l’étranger et nous clôturerons notre manifestation par un chabat plein qui aura lieu à Netanya, au cours duquel nous parlerons alors de culture juive, de la spécificité des rabbins originaires d’Algérie, de leur enseignement et nous terminerons par de la musique et des chants qui nous remettront en mémoire bien des souvenirs.
 
- Y a-t-il un message particulier que vous souhaitez faire passer à ce Congrès ?
        
Le message que nous souhaitons faire passer, c’est le message des Juifs originaires d’Algérie. En définitive, ce sont des gens qui ont été happés par la modernité, en ce sens que, en 1870, on leur a attribué une nationalité, une nationalité prestigieuse qui est la nationalité française. Le fait d’acquérir cette nationalité leur a donné la possibilité d’accéder à la culture, à l’université, etc.. et de quitter ou d’être à cheval entre la tradition qu’ils ont toujours connue et d’autre part cette modernité. A partir de là, le débat est difficile car cette difficulté a été contournée en définitive par les Juifs d’Algérie. Certes, des personnes se sont assimilées, mais finalement le judaïsme d’Algérie n’a pas donné de judaïsme réformé, c'est-à-dire qu’on n’a pas, en Algérie, supprimé un iota de la Halakha ( la Tradition).
Les rabbins, eux, ont continué  à être des gens, des hommes honorés par toutes les couches de la population, c'est-à-dire que,  religieux, moins religieux ou non religieux, ont continué à avoir beaucoup de respect pour nos rabbins  et ces derniers, de leur côté, se sont toujours considérés comme des rabbins de tous les membres de la communauté sans aucune restriction.                                                                                                                                                                        6
 
Or, lorsque l’on compare cela avec les problèmes soulevés en Israël, où la société est cloisonnée, on a l’impression que ce pont n’existe pas et  nous, nous avons quelque chose à dire à ce niveau là.
Je voudrais encore insister sur un point qui me paraît très important : « le Juif d’Algérie est quelqu’un de très fier et il faut rappeler, cela est indispensable, ce qu’a été l’opération «  Torche. »
Lorsque les Américains avaient envisagé  de débarquer en Afrique du Nord, ils décidèrent d’abord de le faire en Algérie, avant de le faire au Maroc pour pouvoir poursuivre leur poussée et attaquer les Allemands par le sud. A ce moment là, au lieu de se fonder sur les hommes du Général de Gaulle ou je sais trop quelle autre personnalité, ils vont s’adresser à de jeunes Juifs, et c’est cela qui est stupéfiant.
Ces jeunes juifs vont préparer le terrain et auront une attitude héroïque en ce sens que la veille du débarquement ils vont, avec les quelques armes qu’ils ont récupérées, arrêter toutes les personnes qui auraient pu contrecarrer le projet. Et c’est sur eux que les Américains vont s’appuyer pour cette opération héroïque, je le répète,  dont on ne parle pas assez dans le monde juif. On parle du Ghetto de Varsovie, alors que  l’attitude de cette jeunesse juive de 1942,  elle, est complètement occultée dans nos manuels d’histoire. C’est aussi quelque chose dont nous voulons parler et faire connaître ici en Israël pour montrer qu’il existe une  certaine fierté dans le coeur du judaïsme d’Algérie.
 
– Enfin, pour clore cet entretien comment les personnes intéressées peuvent-elles s’inscrire ? (*)
 
 Le public va découvrir dans les jours qui viennent des publicités dans la presse. Tous les détails d’organisation de ce Congrès seront donnés. Des affiches seront apposées partout et je demande à toutes les personnes intéressées par notre manifestation de s’adresser rapidement aux responsables, de s’inscrire à l’avance ce qui nous permettra de parfaire l’organisation de ce Congrès ce qui facilitera notre tâche.   
          
                                                                  Propos recueillis par
                                                                  Jacques Bisraor
 
( *) Tous renseignements concernant ce Congrès Mondial des Juifs originaires d’Algérie peuvent être obtenus en téléphonant à :

A.   Pinto 052 540 66 75
L Bénichou 054 998 30 13
J Zénouda  050 941 88 90 – ou par email – zenouda@netvision.il

3 commentaires
Si j'avais su, en1962 j"avais 20ans. A20ans je ne s'avais pas l'histoire de la rafle du vel d'iv. Jene s'avais pas les pogrommes qui ont eu lieux en algérie fait pars les pieds noirs crétiens.Je ne s'avais pas toutes ces caricatures des juifs dans les jouneaux français. SI J'AVAIS SU je me serais pas battu pour l'algérie française. apres la trahison de DE GAULE jene srais pas rentré en france. C'est ISRAEL que j'auris rejoint. Et qu'importe si j'avais etait fonctionnaire. D'ailleurs D.... nous avais envoyé des signeux que nous avons pas su reconnaitre; indépendance de l'algérie :libération du maroc de la tunisie tout cela pour que l'on REVIENNE en ISRAEL.
Envoyé par Alain_009 - le Mercredi 27 Février 2008 à 19:04
En 1961, j'ai compris que pour nous, il n'y avait pas d'autre patrie qu'Israel. J'ai bien fait mon Allya, et j'ai vécu avec ma famille à SDEROT Malheureusement, ma famille et celle de mon épouse, non pas voulues nous rejoindre, et nous nous sommes tous retrouvés en France. Bien sur, je le regrette amèrement, malgré ma réussite en france, Mais, dans mon coeur, ma patrie est et restera Israel. Inutile de vous dire, ce que je ressens, quand je vois ce qui se passe à Sdérot J'en suis mortifié. Que D'ieu fasse pour que tout celà cesse, et vite, afin qu'Israel vive enfin en paix AmenShalom à tous Gerard.David.
Envoyé par Gerard.david - le Mercredi 27 Février 2008 à 20:32
je suis né apres le depart de la france d algerie,pandant notre enfance ont vouler nous imposser une edée que les guifs sonts des mechants et qu il faut pas aimer un guifs .
quand jai grandit jai compris les chosses.jai compris que les guifs sonts des gents biens et que israel est le seul pays democrate du moyen orient ,jai compris aussi que les regimes arabes sont des dictatures,et les islamistes sonts des menteurs ,des voleurs et des tueurs.
depuis 1962 on voulait effacé l histoire des guifs algeriens c comme ils n ont jamais exister.
jai fait des recherche depuis plusieurs anneé sur l origine de ma famille ,et jai trouvé que mon avant arrierre grand pere eté un guif ,d ailleurs il ya boucoups de gents qui porte le meme nom de famille que moi sont des guifs,soit en france ou en israel.
alors je dit a M BENICHOU faite quelque chose pour nous .
vous savez la persecution que je subue si jamais je dit ca devant les islamistes.
Envoyé par Abdou_001 - le Vendredi 30 Janvier 2009 à 11:21
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