La Personnalité de la semaine

Robert Adout : Je suis titulaire d’un Doctorat en Informatique et Mathématiques appliquées, matières que j’ai enseignées pendant vingt ans à l’Université Paris-Dauphine.

J’ai également dirigé plusieurs établissements scolaires, tels que Chaaré Torah dans le 19ème arrondissement de Paris.

R.A : Depuis longtemps déjà, j’avais conscience qu’un vide existait, parmi les écoles juives, au niveau du Supérieur agréé.

En effet, nos structures éducatives sont développées jusqu’à la fin du Secondaire, ce qui est déjà fondamental, toutefois elles n’offrent rien au-delà, en dehors du BTS pour quelques-unes d’entre elles.

Par ailleurs, bien que certains établissements d’enseignement supérieur privé proposent une formation préparant à la Licence, au Master ou au Doctorat, il leur est formellement impossible, selon le Code de l’Education nationale, de délivrer eux-mêmes un diplôme universitaire. C’est donc la conscience de ce vide qui m’a donné l’idée d’importer en France un diplôme américain de valeur, reconnu auprès des plus grandes universités.

Et c’est ainsi que j’ai créé, à Paris, Ran University qui est devenue la branche française de l’université américaine Touro College, fondée en 1970 et comptant aujourd’hui près de 24000 étudiants de par le monde.

Nous délivrons, avec l’accord des instances françaises, des diplômes universitaires dûment accrédités par les Etats-Unis.

R.A : Touro College France en possède plusieurs ! D’abord, hormis la spécificité de nos diplômes que je viens de souligner, notre université permet d’acquérir cet atout indispensable aujourd’hui qu’est la maîtrise de l’anglais.

En effet, les cours sont dispensés par des professeurs anglo-saxons qui possèdent une expérience de premier ordre de la discipline enseignée. L’acquisition de la langue se fait naturellement, puisqu’on « baigne » dans ce milieu, et ce d’autant plus volontiers que l’atmosphère est à la fois studieuse et très chaleureuse. Une autre particularité de Touro College est que les échanges internationaux sont facilités, puisqu’il s’agit d’un réseau de grande envergure, avec des branches en Europe et en Israël. Il est donc possible de débuter des études en France, puis de les terminer à New York, par exemple, ou à Miami, à Rome, à Moscou ou à Jérusalem.

Enfin, une particularité majeure de notre établissement est qu’il intègre les études juives dans le cursus, et prend même en compte l’expérience précédemment acquise en séminaire ou en yéchiva pour la validation du diplôme.

R.A : En plus des Bachelors de Finance, de Management/Marketing et d’Informatique que nous proposons déjà, nous comptons augmenter le nombre de nos filières en 1er et 2ème cycles universitaires, avec, à court terme, Psychologie et Web design.

R.A : L’un de nos « grands » moments, et l’un des plus gratifiants, a été l’inspection favorable de la Middle States Association of Colleges and Schools, autorité américaine habilitée à décerner la reconnaissance du diplôme universitaire.

Nous devenions ainsi l’un des très rares établissements d’enseignement supérieur d’Europe qui aient pu satisfaire à de tels critères d’exigence, grâce à la qualité de nos enseignants et à notre niveau académique.

Nous attendons maintenant avec impatience la remise des diplômes à nos premières promotions, en mai 2010 à New York, avec la majorité des autres campus américains de Touro.

R.A : Sur le plan académique, c’est, là encore, l’anglais qui fait déjà la différence au niveau des stages (plusieurs de nos étudiants se sont déjà vus proposer des CDI grâce à leur aisance dans cette langue).

Sur le plan humain, je suis sûr que la réussite tient au fait que nous n’œuvrons pas dans un but lucratif ; notre motivation est de servir la communauté et, au-delà, la société dans son entier.

Le secret, si secret il y a, réside dans la « Yirat Chamayim », dans les principes moraux et éthiques qui sont notre constante référence sous l’égide de la Rabbanit Rebibo, et, bien entendu, dans la bénédiction des Grands de notre génération.

R.A : Je citerai la direction de l’UPJF, notre partenaire privilégié, notamment Edward Amiach, Président-Délégué, Richard Portugais, Président, et Claude Barouch, Vice-Président et ancien Président ; Jean-Paul Amoyelle, Président d’Ozar Hatorah, notre soutien de toujours ; le Grand Rabbin de France Joseph Sitruk, qui nous a aidés à donner l’impulsion de départ, et Pierre Besnainou, qui a su se montrer à notre écoute.

R.A : La communauté juive française, pleine de ressources et en perpétuelle évolution, figure parmi les plus entreprenantes.

C’est une communauté où il est possible de bâtir, de créer, d’innover.

Elle a démontré son dynamisme au cours du demi-siècle passé et continuera à le prouver dans les décennies à venir, pour le plus grand bien de tous.

R.A : En remerciant l’ensemble de nos partenaires dont Juif.org, et en souhaitant une grande hatsla’ha (réussite) à tous nos étudiants, ainsi qu’à toute la communauté.