"A la sortie de Chabbath, à 2 heures du matin, proche de Rafiah, dans la bande de Gaza. Deux mois à peine que j’ai terminé mes "milouim" que me voilà rappelé pour participer à la « guerre contre le Hamas ».

45 hommes, divisés en trois sections de 15 hommes, chaque section occupant une maison.

Deux chars Merkava sont postés à 300 mètres de nous.

Contrairement aux deux autres maisons qui ont chacune quatre fenêtres, une sur chaque côté, la notre n’en possède qu’une. Cela nous oblige à faire des rondes à l’extérieur, 4 hommes dehors, 11 à l’intérieur en train de se reposer.

Les bulldozers de Tsahal ont bien fait leur boulot, chaque maison est entourée d’une tranchée précédent un mur de terre, protection supplémentaire contre les tirs de missiles antichars, roquettes RPG et même d’armes automatiques.

Deux hommes postés à un coin, deux autres postés au coin opposé.

C’est calme, même nous entendons des combats au loin.

Le Shabak a prévenu il y a une heure qu’un groupe de quatre terroristes se trouvaient dans le coin, nous, comme ceux dans les chars postés à 300 mètres, sommes sur nos gardes.

Et c’est ici qu’arrive une erreur monumentale.

Un des deux chars nous aperçoit, 4 hommes, tournant autour de la maison. Ils pensent évidement au groupe de terroriste et appellent notre officier, qui se trouve dans une des deux autres maisons, à une petite centaine de mètres, pour lui demander si tous les hommes se trouvent dans les « koubiot »… nom de code donné aux maisons.

Il nous sait à l’extérieur, mais répond que oui, vu que lui définissait la « koubia » comme étant l’ensemble, maison et périmètre compris dans la « muraille de terre ».

Moi je ne sais rien de cette conversation, la seule chose que j’entends est l’explosion sourde d’un obus tiré par le premier des chars. L’obus a atterri dans notre muraille de terre, et je comprends immédiatement que c’est un tir ami. Ca ne s’arrête pas la, vu qu’ils ouvrent le feu sur nous au 50, une mitrailleuse de très gros calibre.

Les balles volent, autant au sol qu’autour de moi. Je me jette par terre, mais ça ne me donne que très peu de protection. Je regarde mon partenaire, il est vivant, lui aussi pris sous le feu du char Merkava.

Cela durera près d’une minute. Une très longue minute. Minute pendant laquelle la maison, avec nos 11 camarades en train de dormir, aura été criblée de centaines de balles de gros calibre, en fait par les deux mitrailleuses des deux chars. Pas un endroit de cette petite maison n’était à l’abri.

Le calme revient. On court vers la maison, le cœur ne battant plus, s’attendant à y voir un véritable massacre.

Arrivés dedans, rien, tout le monde est là, certains debout, d’autres encore au sol, tout le monde va bien.

Notre radio avait prévenu les chars de l’erreur. On apprend aussi quelques instants plus tard qu’un hélicoptère Apache arrivait pour appuyer les chars… Il ne resterait plus rien de la maison et des hommes.

J’appelle, enfin, nous appelons ça un miracle. Vous me direz qu’il n’y a rien d’extraordinaire dans cette petite histoire, cette petite parenthèse dans nos vies. Peut être. Mais pas pour nous.

Comme je vous le disais, il y avait 4 hommes dehors, sans vraiment de protection, et 11 hommes à l’intérieur, en train de dormir sur les lits et les paillasses à disposition.

Regardez les quelques photos ci-dessous, regardez les impacts des balles et la position des lits. Dans ces lits il y avait des hommes… pas un n’a été touché… et tous ont été visés…"

> Photo n°1 : www.juif.org/docs/5/miracle-soldat_1.jpg

> Photo n°2 : www.juif.org/docs/5/miracle-soldat_2.jpg

> Photo n°3 : www.juif.org/docs/5/miracle-soldat_3.jpg

Par Rami XXX, traduit de l’hébreu par Juif.org. Exclusif.