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Ces erreurs historiques commises par les Arabes contre Israël
Ces erreurs historiques commises par les Arabes contre Israël

Que d’erreurs historiques commises par les Arabes contre Israël !

Par Fred Maroun

  • Nous Arabes avons géré notre relation à Israël en dépit du bon sens ; le pire étant aujourd’hui la situation faite aux Palestiniens. La plus monumentale de nos erreurs a été de ne pas accepter le plan de partition de l’ONU en 1947.
  • Il ne faut pas déclarer la guerre si l’on n’est pas prêt à accepter les conséquences d’une éventuelle défaite.
  • Contrairement à nous, les Juifs n’enferment pas les arabes dans des camps.
  • La Jordanie n’a intégré qu’une partie des réfugiés. Nous aurions pu saisir l’occasion de prouver au monde que les arabes sont un grand et noble peuple. Au lieu de cela, nous prouvons – et continuons de prouver – que les haines qui nous divisent, et celle que nous portons aux juifs, sont plus fortes que n’importe quel concept de prétendue solidarité arabe.

Ce texte est le premier d’une série de deux articles. La deuxième partie étudiera en détail comment nous, les Arabes, pouvions agir différemment.

La relation que le monde arabe entretient avec Israël se caractérise par un patchwork de situations qui vont de l’hostilité à la paix froide en passant par une coopération limitée, le calme et la violence. Nous Arabes, avons géré notre relation à Israël en dépit du bon sens ; le pire étant la situation faite aujourd’hui aux Palestiniens.

La faute originelle

La première de nos erreurs a duré des siècles, et a été commise bien avant la déclaration d’indépendance de l’Etat d’Israël en mai 1948. Nous avons refusé de traiter les Juifs en égaux.

Comme le démontre Mark R. Cohen, spécialiste américain de l’histoire juive dans le monde musulman, « les Juifs ont, avec d’autres non-musulmans, partagé le statut de dhimmis [non-musulmans soumis à une taxe pour leur protection et qui pour être tolérés sur un sol islamique, acceptaient d’être régulés par une série de lois spécifiques]… nul ne pouvait construire de nouveaux lieux de culte et les anciens ne devaient pas être réparés.

En présence d’un musulman, le comportement des Juifs devait être humble. Dans leur pratique liturgique, ils devaient reconnaître et honorer la prééminence de l’islam. Ils devaient en outre se différencier des musulmans par leurs vêtements et renoncer à porter des signes honorifiques. Ils étaient évidemment exclus de toute fonction en rapport avec l’exercice d’un pouvoir ».

Le 1er mars 1944, alors que les nazis massacraient six millions de Juifs, et bien avant qu’Israël ait déclaré son indépendance, Hadj Amin al-Husseini, Grand Mufti de Jérusalem, a déclaré à l’antenne de Radio Berlin, « Arabes, levez-vous comme un seul homme et combattez pour vos droits sacrés. Tuez les Juifs partout où vous les trouverez. Cela plaît à D’, à l’Histoire et à la religion. Sauvez l’honneur ! D’ est avec vous ».

Si nous n’avions pas commis cette erreur, deux conséquences bénéfiques auraient pu se produire.

Les Juifs auraient probablement continué de vivre nombreux au sein d’un Moyen-Orient musulman, et auraient joué un rôle d’accélérateur culturel plutôt que de partir dynamiser les sociétés où ils ont trouvé refuge, l’Europe et plus tard les États-Unis.

Deuxièmement, si les Juifs s’étaient sentis en sécurité et acceptés par les Arabes du Moyen-Orient, ils n’auraient probablement pas ressenti le besoin de créer un Etat indépendant, ce qui nous aurait épargnés bien des erreurs ultérieures.

La pire erreur

La seconde et la pire de nos erreurs a été de ne pas accepter le plan de partition des Nations Unies de 1947. La résolution 181 des Nations Unies fournissait la base légale pour la création de deux Etats, un pour les Juifs et l’autre pour les Arabes, sur le territoire de ce qui fut la Palestine mandataire britannique.

Comme l’indique la BBC, cette résolution prévoyait : « Un Etat juif couvrant 56,47% de la Palestine mandataire (hors Jérusalem) et doté d’une population de 498.000 Juifs et 325.000 Arabes. A côté, un Etat arabe était institué sur 43,53% de la Palestine mandataire (hors Jérusalem), avec 807.000 habitants arabes et 10.000 habitants juifs. Une gouvernance internationale était prévue pour Jérusalem où la population était composée de 100.000 Juifs et 105.000 Arabes ».

Les Juifs héritaient certes d’un territoire plus vaste, mais essentiellement désertique avec le Néguev et la ‘Arava. Le territoire arabe était certes plus petit mais regroupait l’essentiel des terres fertiles. En fait, le plan était à l’avantage des arabes pour deux raisons supplémentaires :

  • Les Juifs ne disposaient que d’une majorité relative sur le territoire qui leur était attribué, ce qui aurait donné à la minorité arabe une grande influence dans la gestion des institutions. Le territoire arabe était lui homogène au plan ethnique, les Juifs étant trop minoritaires pour prétendre exercer une quelconque influence.
  • Chaque Etat se composait de trois morceaux plus ou moins bien connectés entre eux, ce qui générait une forte interdépendance géographique. Si les deux Etats avaient décidé d’entretenir des relations cordiales, ils auraient fini par former une fédération ou les arabes auraient été majoritaires.

Plutôt que d’accepter ce cadeau, nous les Arabes avons décidé que l’existence d’un Etat juif était intolérable.

En mai 1948, Azzam Pacha, secrétaire général de la Ligue arabe, a rejeté la partition et annoncé « une guerre d’extermination, un massacre mémorable, qu’on comparera plus tard aux massacres perpétrés par les Mongols ou contre les Croisés ». La guerre destinée à tuer dans l’œuf le tout jeune Etat juif a été lancée… et perdue. Résultat, nous avons eu à la place un Etat juif beaucoup plus fort :

  • La majorité juive d’Israël a augmenté de façon spectaculaire à la suite d’un échange massif de populations. En grand nombre, les arabes ont fui la guerre avec Israël tandis que de nombreux Juifs, contraints de quitter leur patrie arabe, ont rejoint le nouvel Etat juif.
  • Les Juifs ont élargi leur territoire en prenant le contrôle d’une partie des terres précédemment allouées à l’État arabe. Et l’Etat d’Israël a été redéfini par des lignes d’armistice (appelées aujourd’hui ligne verte ou frontières d’avant 1967). L’Etat juif est aussi devenu plus homogène au plan géographique, alors que les parties arabes (Gaza et Cisjordanie) sont distantes l’une de l’autre de presque 50 kilomètres.

Moralité : il ne faut pas déclarer la guerre si on n’est pas prêt à gérer les conséquences d’une éventuelle défaite.

Plus de guerres et plus d’erreurs

Après la Guerre d’indépendance (du nom que les Juifs ont donné à la guerre de 1947/1948), Israël s’est retrouvé confiné à l’intérieur de la ligne verte sans aucune autorité – ni prétention – sur Gaza et la Cisjordanie. Si nous, Arabes, avions à ce moment-là choisi de faire la paix avec Israël, deux options s’offraient à nous :

  • Nous aurions pu incorporer Gaza à l’Egypte, et la Cisjordanie à la Jordanie, fournissant aux Palestiniens une citoyenneté au sein de l’un ou l’autre de ces deux pays arabes, chacun plus puissant qu’Israël tant au plan démographique que géographique.
  • Nous aurions pu créer un nouvel Etat à Gaza et en Cisjordanie.

Au lieu de cela, nous avons opté pour la poursuite des hostilités.

Au printemps 1967, nous avons formé une coalition pour attaquer Israël. Le 20 mai 1967, le ministre de la défense syrien Hafez Assad a déclaré : « Le temps de l’annihilation est venu ».

Le 27 mai 1967, le Président Abdel Nasser a déclaré : « Notre objectif fondamental est la destruction d’Israël ».

Six jours seulement ont été nécessaires à Israël pour nous vaincre et nous humilier à la face du monde. Nos pertes en territoires ont été encore plus importantes, y compris la bande de Gaza et la Cisjordanie.

Après la guerre de 1967 (que les Juifs appellent la guerre des Six Jours), Israël a proposé de restituer les terres en échange de la paix, nous offrant ainsi une chance de corriger l’erreur de la guerre des Six Jours. Nous avons répondu avec les résolutions de Khartoum : « Pas de paix avec Israël, pas de reconnaissance d’Israël, et pas de négociations avec Israël ».

Faute d’avoir tiré les leçons de 1967, nous avons formé une nouvelle coalition en octobre 1973. Cette troisième tentative de détruire Israël a commencé par des gains préliminaires mais le vent a tourné et nous avons perdu la guerre à nouveau. A la suite de cette troisième défaite humiliante, la coalition contre Israël s’est rompue, l’Egypte et la Jordanie ayant décidé de signer la paix avec Israël.

Les autres pays arabes sont demeurés obstinément hostiles à l’existence d’Israël, y compris la Syrie qui, à l’instar de l’Egypte et de la Jordanie, a perdu une portion significative de son territoire en 1967.

Aujourd’hui encore, Israël contrôle le Golan et aucune perspective d’une éventuelle rétrocession à la Syrie ne se profile. « Israël ne rendra jamais les hauteurs du Golan » a récemment déclaré le premier ministre d’Israël.

La tragédie des Palestiniens

La plus répréhensible et la plus tragique de nos erreurs demeure le traitement que nous Arabes avons infligé aux Palestiniens depuis la déclaration d’indépendance d’Israël.

Les Israéliens ont fait le choix d’accueillir les réfugiés juifs des pays arabes et musulmans sans se poser la question du coût, ni se laisser rebuter par les difficultés d’assimilation de personnes en provenance de cultures et d’ horizons aussi différentes que l’ Ethiopie, l’Inde, le Maroc , le Brésil , l’Iran , l’Ukraine et la Russie.

En agissant ainsi, ils ont fait la preuve du lien puissant qui unit les Juifs les uns aux autres.

Sur la même période, nous avons eu l’occasion de montrer qu’un lien unit tous les Arabes, mais au lieu d’accueillir les réfugiés arabes de la guerre 1947-1948, nous les avons confinés dans des camps et multiplié les contraintes sur leur vie quotidienne.

Au Liban, comme l’a rapporté Amnesty International, « les Palestiniens continuent de souffrir de discriminations qui les marginalisent sur le marché du travail, maintiennent un niveau élevé de chômage, tirent les salaires vers le bas sans parler des mauvaises conditions de travail. Bien que les autorités libanaises aient récemment levé les interdictions à l’exercice de 50 professions (sur 70 métiers initialement protégés), les Palestiniens sont toujours en butte aux mêmes obstacles sur le marché de l’emploi. La difficulté de trouver un emploi correspondant à ses compétences conduit un nombre élevé d’élèves palestiniens à quitter l’école d’autant que l’accès au secondaire leur est également limité. La pauvreté qui en résulte est exacerbée par un accès limité aux services sociaux ».

Le Liban et la Syrie n’ont pas intégré ces réfugiés qui vivaient auparavant à quelques kilomètres des frontières de leurs pays et dont ils partageaient la culture, la langue et la religion. La Jordanie a intégré une partie des réfugiés, mais pas tous. Nous aurions pu saisir l’occasion de prouver au monde que les arabes sont un grand et noble peuple. Au lieu de cela, nous prouvons – et continuons de prouver – que les haines qui nous divisent, ainsi que celle que nous portons aux Juifs, sont plus fortes que n’importe quel concept de prétendue solidarité arabe. Il est honteux de constater que sept décennies après la fuite des premiers réfugiés palestiniens, leurs descendants sont toujours étiquetés du statut de réfugiés.

Le pire est que même en Cisjordanie et à Gaza, la distinction entre réfugiés palestiniens et Palestiniens autochtones se poursuit. Selon les statistiques 2010 établies par le Palestinian Refugee Research Net de l’Université McGill, 37% des Palestiniens de Cisjordanie et de Gaza vivent dans des camps ! Gaza a huit camps de réfugiés palestiniens, et la Cisjordanie en a dix-neuf . Les Juifs n’ont pas enfermé les Arabes dans des camps, nous nous l’avons fait. Le président palestinien Mahmoud Abbas revendique un Etat en Cisjordanie et Gaza, mais comment le prendre au sérieux quand il maintient dans des camps les réfugiés palestiniens qui dépendent de son autorité et n’entreprend pas les intégrer aux autres Palestiniens. Le ridicule de la situation n’a d’égal que sa dureté.

Où sommes-nous maintenant

La somme de nos erreurs fait que toute relation avec Israël est aujourd’hui dans l’impasse. La seule force de nos économies repose sur le pétrole, une ressource périssable et dont la valeur diminue en raison des nouvelles capacités d’extraction du pétrole de schiste. Nous n’avons pas assez préparé l’avenir, alors que le besoin de créativité et de productivité se fait sentir. Selon Foreign Policy Magazine, « les gouvernements arabes savent depuis longtemps qu’ils doivent rompre avec leur dépendance excessive aux hydrocarbures, mais aucun tournant significatif n’a été entrepris. … Même l’économie des Emirats Arabes Unis, l’une des plus diversifiées, est fondamentalement dépendante des exportations de brut ».

En 2015, Business Insider a classé Israël au troisième rang des pays les plus innovants de la planète. Tous les pays du monde profitent de la créativité d’Israël, y compris des pays aussi éloignés et avancés que le Japon. Mais nous, nous continuons de snober Israël, un centre d’innovation de classe mondiale situé à notre porte.

Nous nous sommes donc également privés du génie militaire d’Israël qui pourrait nous aider à combattre des ennemis aussi dévastateurs que l’Etat islamique.

Le pire demeure que notre propre peuple, les Palestiniens, sont aujourd’hui dispersés – divisés, désabusés, et tout à fait incapables de relancer un projet national que nous avons dérobé sous leurs pieds en 1948 et que nous avons depuis défiguré au point de le rendre méconnaissable.

Dire que nous devons modifier notre approche d’Israël est un euphémisme. Nous devons trouver le courage et la force morale d’opérer des mutations sur nous-mêmes par nous-mêmes.

Les Juifs ne placent pas les Arabes dans les camps, nous oui.

 

Fred Maroun est un Arabe de gauche basé au Canada. Il publie des tribunes pour New Canadian Media et autres publications. Il a vécu au Liban de 1961 à 1984.

Ce texte date de juillet 2016. Mais nous avons estimé important d’en parler

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