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Le jour du vote du partage en 1947 : ils se souviennent...
Le jour du vote du partage en 1947 : ils se souviennent...
Retrouvez deux témoignages reçus par email. La source est inconnue, mais la véracité de ces deux textes semble plus que probable…
 
Deux personnes témoignent, plus de 60 ans après, de la manière dont Israël a vécu le vote de l’ONU partageant la « Palestine » entre juifs et arabes.
Aouva Reguev, 73 ans, institutrice
 
Tandis qu'on danse à l'ouest de Jérusalem, dans les rues de Jaffa ou King-George, les habitants du quartier juif de la Vieille Ville, ghetto au cœur de la cité arabe, restent cloîtrés chez eux. « Un ami arabe avait prévenu ma mère qu'il valait mieux ne pas sortir. Un grand rassemblement était prévu devant la porte de Jaffa. Et comme lors de chaque manifestation arabe, les Anglais disparaissaient.» Aouva habite la «rue aux juifs» dans une maison plus que modeste. Sa famille est assez politisée, avec des cousins dans la Haganah, d'autres à l'Irgoun, le groupe clandestin dirigé par Menahem Begin. «Pendant plusieurs jours, deux des auteurs de l'attentat contre le quartier général anglais de l'hôtel King David se sont cachés dans l'école de garçons du quartier. Les élèves ont fait le guet.»
 
Ce soir du 29 novembre, son père, qui travaille à l'ouest, ne peut rentrer à la maison. Le lendemain matin, sa mère décide d'aller aux nouvelles. «Les ruelles étaient vides. A l'extérieur de la Vieille Ville, les autobus ne fonctionnaient plus. Nous sommes allés à pied jusqu'au marché de Mahane Yehuda. C'est là que nous avons appris que les Arabes étaient en train d'incendier toutes les maisons et les échoppes juives de la principale rue entre l'est et l'ouest de la ville. Nous ne pouvions plus rentrer chez nous.» Après plusieurs heures de démarches, une escorte britannique accepte de convoyer un autobus bondé de juifs de la Vieille Ville. Pour contourner la porte de Jaffa, il doit faire un détour par la porte de Sion. Mais il est aussitôt bombardé de pierres. La mère d'Aouva est légèrement blessée. «A partir de là, il n'a plus été possible d'entrer ou de sortir sans escorte. Les Arabes nous attaquaient sans cesse. Il y avait chaque jour des fusillades, des blessés.»
 
Un mois plus tard, avec ses plus jeunes enfants, sa mère décide de rejoindre son époux à l'ouest. Aouva reste auprès d'une tante et de sa grand-mère. «Il y avait mes copines, l'école, où presque toutes les institutrices étaient de la Haganah. Elles nous montraient leurs armes. Nous n'étions pas vraiment conscientes du danger. Et puis, à l'ouest de la ville, la situation n'était guère meilleure.» En mars 1948 cependant, elle part avec le dernier convoi sous escorte anglaise. La reddition à la Légion arabe jordanienne du quartier juif de la Vieille Ville, l'une des rares défaites israéliennes de cette guerre, interviendra peu après. Aouva ne reverra les ruelles de son enfance qu'en juillet 1967, au lendemain de la guerre de Six-Jours. «J'étais émue, mais tout avait beaucoup changé. Et ma maison n'existait plus.»
 
David Rubinger, 83 ans, photographe
 
Ce soir du 29 novembre 1947, il y a foule dans les rues de Jérusalem. Assis sur les trottoirs, près des cafés, les gens écoutent la retransmission de la session de l'Assemblée générale de l'ONU à New York en comptant et recomptant les votes, comme pour se persuader de la réalité de ce qu'ils entendent. David Rubinger passe la soirée chez lui, avec sa femme qui berce leur fille âgée de 11 jours. Puis ils sortent, se mêlent à la foule de cette Jérusalem juive qui danse et chante jusqu'à l'aube. «Au coin de b rue King-George, ma femme a voulu acheter un paquet de cigarettes Empire. Le vendeur le lui a offert en expliquant que c'était un soir de fête, il ne voulait pas gagner d'argent.»
 
C'est le 30 novembre au matin que David aperçoit un groupe de jeunes juifs radieux, hissés sur un véhicule militaire britannique. Vision ahurissante : ils brandissent le drapeau blanc et bleu, avec l'étoile de David, et le soldat anglais au volant ne fait rien pour les déloger. David lève son appareil et appuie sur le déclic. Sa photo sera publiée dans le monde entier. «J'étais magasinier aux services vétérinaires de la ville pour 27 livres anglaises par mois, un très bon salaire d'alors. Vivre de mes photos, ce n'était pas possible.»
 
Le jour suivant déjà, la joie s'efface comme au lendemain d'un rêve et la peur déchire la ville. «En face de la porte de Jaffa, des groupes d'émeutiers arabes ont incendié toutes les boutiques tenues par des juifs. Les jeunes de la Haganah qui ont voulu s'y rendre pour les protéger ont été stoppés par la police britannique, qui a bloqué le passage.» Emeutes, combats de rue, attentats, la guerre de Jérusalem a commencé.
 
Volontaire dans l'armée britannique en juillet 1942 - «mon numéro de matricule : Pal 32074» -, David Rubinger a combattu à Tobrouk et à Benghazi avant de rejoindre la Brigade juive formée en 1943 à la demande de l'Agence juive. Bari, Ravenne, la plaine du Pô, la campagne d'Italie dans la VIIIe armée du général Montgomery le mèneront jusqu'à la frontière autrichienne. Drôle de parcours pour ce juif des Jeunesses sionistes socialistes, parti de Vienne en 1939 pour un kibboutz de la vallée du Jourdain. «A la gare de Vienne, dans l'excitation de ce départ en groupe, j'avais à peine dit au revoir à ma mère. Elle a disparu dans un camp, sans doute en Ukraine.»
 

Démobilisé en 1946, il rentre en Palestine avec sa femme, une «DP», personne déplacée, c'est-à-dire déportée : «Seules les épouses juives des anciens soldats sous uniforme britannique étaient autorisées à émigrer en Palestine. Beaucoup d'entre nous ont ainsi contracté des mariages fictifs. Mais le mien a duré cinquante-quatre ans...»

Henri Guirchoun

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Dernière mise à jour, il y a 52 minutes