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Hatsor : "la tête de tous ces royaumes"
Hatsor : "la tête de tous ces royaumes"

Situé en Haute-Galilée, à 14 km au nord du lac de Tibériade, le tell (tertre) de l'antique cité de Hatsor est le site archéologique le plus vaste et le plus riche d'Israël.

S'élevant au-dessus de la plaine fertile environnante, il se divise en deux parties : un tell inférieur couvrant une superficie de quelque 68 hectares et, au sud, une acropole qui s'étend sur 12 hectares environ.
 
Ces deux zones ont été largement investiguées au cours des saisons de fouilles menées entre 1955 et 1958, puis de 1968 à 1969. Renouvelées en 1990, les fouilles ont été limitées à l'acropole du site.
 
Hatsor était la principale cité cananéenne au deuxième millénaire avant l'ère chrétienne. Elle entretenait des relations commerciales avec Mari sur le Tigre, comme l'indiquent les archives datant du XVIIIe siècle avant JC.1 mises au jour dans cette ville. Les textes d'exécration de Tel El Amarna (Egypte), qui évoquent le rôle de premier plan joué par cette ville en Canaan, citent le nom de son roi, Abdi-Tirshi, qui avait prêté serment d'allégeance au pharaon. Ce personnage royal est le seul à qui le titre de roi est réservé dans ces documents. L'équipe d'archéologues qui travaille sur le site de Hatsor caresse d'ailleurs l'espoir de découvrir des archives semblables sur place.
 
Pour l'heure, seuls des fragments de tablettes en écriture cunéiforme ont été exhumés dans la ville haute de Hatsor. Par leur contenu et leur date, ils ressemblent aux tablettes de Mari et d'El Amarna. L'un d'eux mentionne un certain Ibni Addu, dont le nom apparaît dans un document de Mari. Dans les langues sémitiques, ce nom évoque celui du dernier roi de Hatsor, Yavin, mentionné dans la Bible. Les textes de nature administrative et économique découverts à Hatsor étayent la thèse selon laquelle le palais fouillé à l'heure actuelle sur l'acropole renfermerait une grande quantité de documents du même genre.
 
La cité cananéenne
 
La cité cananéenne fortifiée de Hatsor (XIXe-XIIIe siècles av.) était composée d'un tell supérieur (l'acropole) et d'un tell inférieur (la ville basse). La forme rectangulaire de la ville basse lui avait été donnée par un énorme rempart de brique érigé au début de cette période et qui cernait les confins ouest et nord de la ville. La limite est, dominant une pente abrupte, n'était protégée que par une muraille percée de deux portes à guérites. Ces portes étaient flanquées de deux tours rectangulaires reliées entre elles par un passage rétréci par trois paires de piliers sur lesquels s'articulaient les vantaux.
 
Dans la partie fortifiée de la ville basse se trouvaient des habitations et des édifices publics. Un temple cananéen de grandes dimensions a été mis au jour dans la partie septentrionale de la ville, vestige de quatre temples édifiés les uns au-dessus des autres entre le XVIIe et le XIIIe siècle av., le dernier atteignant sa superficie maximale au XIVe siècle. Ce temple est composé de trois grandes salles construites en enfilade, du sud au nord. L'entrée, au sud, menait à une pièce centrale derrière laquelle se trouvait le Saint des saints, la salle la plus septentrionale et la plus vaste du temple. Le mur nord de ce sanctuaire est percé d'une niche rectangulaire où était disposée vraisemblablement la statue d'un dieu. Ce temple cananéen rappelle celui de Salomon à Jérusalem, lequel, selon la description faite dans la Bible, comportait également trois salles en enfilade.
 
Une technique unique fut utilisée pour construire le temple cananéen de Hatsor : la partie interne des parois était renforcée par des orthostates - des blocs rectangulaires de basalte venant renforcer les parois de briques.
 
Un grand orthostate de basalte gravé en bas-relief d'un lion a été mis au jour : il s'agit probablement de l'un des dieux lions disposés de chaque côté de l'entrée. Dans les ruines de ce temple, détruit par le feu, ont été exhumés plusieurs statues, des objets de culte, des tables à offrandes et une profonde coupe de basalte décorée d'un motif en spirale. Particulièrement intéressant est un autel où était brûlé de l'encens, dont l'un des côtés est orné d'un bas-relief représentant une croix à l'intérieur d'un cercle - symbole du dieu cananéen de l'orage.
 
Dans la partie occidentale de la ville basse, a été mis au jour un petit temple datant du XIVe siècle av. construit dans le périmètre intérieur de la muraille de terre. A l'arrière de cette structure se tenait une rangée de stèles de basalte, dont l'une est décorée de deux mains élevées en prière au-dessous d'un croissant et d'un disque - vraisemblablement attributs de divinités. Autres vestiges de basalte découverts au même endroit : des statuettes de personnages assis et d'un lion.
 
La découverte la plus remarquable des dernières années est celle du palais cananéen sur l'acropole, le plus grand et le plus élaboré de cette période jamais mis au jour en Israël.
 
Au centre d'une vaste cour faisant face au palais se dresse une plateforme surélevée, vraisemblablement réservée au culte. Deux énormes socles de pierre soutenant des piliers massifs, en gardaient l'entrée. De là, plusieurs marches menaient à une salle carrée de 12 mètres de côté, probablement la salle du trône.
 
Les murs du palais, de quelque trois mètres d'épaisseur, étaient faits de briques et étayés de poutres en bois de cèdre, leurs soubassements ponctués d'orthostates de basalte. Le palais et le style de construction étant proches de ceux mis au jour au nord d'Israël, on peut considérer que pendant cette période Hatsor entretenait des relations culturelles et économiques avec les royaumes septentrionaux.
 
Le palais fut détruit en même temps que toute la ville, probablement au cours d'un formidable incendie qui transforma les briques en pierres d'une extrême dureté. Les ruines furent alors recouvertes de cendres et de débris contenant des fragments de sculptures égyptiennes, d'objets en ivoire, de bijoux, de figurines, de statues de bronze et d'autres objets. Une statue de pierre haute de plus d'un mètre, que le feu a fait éclater en pièces, est la plus grande datant de l'Age du Bronze jamais découverte en Israël.
 
Au nord-est du palais se dressait un temple cananéen présentant des influences syriennes manifestes, comportant une grande salle précédée d'un atrium. Il s'agit probablement d'un temple privé, réservé à l'usage du souverain.
 
Le dispositif perfectionné de fortification, le palais raffiné, les temples et les édifices, témoignent, à l'instar des documents écrits et des autres vestiges mis au jour sur le site, de l'importance de Hatsor parmi les cités-Etats cananéennes du second millénaire avant l'ère chrétienne. Hatsor était à l'évidence, comme l'indique la Bible (Josué XI, 10) la tête de tous ces royaumes, une cité florissante qui fut entièrement rasée par le feu à la fin de l'Age du Bronze (c. 1200 av.). L'incendie est mentionné dans la Bible, qui souligne la destruction totale de Hatsor pendant la conquête de Canaan par les Israélites : Toutefois, aucune des villes établies sur les hauteurs ne fut brûlée par Israël, à l'exception de Hatsor seule, que Josué livra au feu (Josué XI, 13).
 
La cité israélite
 
Deux cents ans après la destruction de la cité cananéenne, seule persistait sur les lieux une minuscule agglomération israélite. Une cité royale fut établie sur l'acropole au Xe siècle sous le règne de Salomon, comme le mentionne la Bible : Le but de l'impôt qu'avait levé le roi Salomon était de construire la maison de l'Eternel et sa propre maison, plus le Milo, la muraille de Jérusalem, Hatsor, Meggido et Guézer (I Rois IX, 15). Notons au passage que des systèmes de fortification et des édifices administratifs identiques à ceux découverts à Hatsor ont également été mis au jour à Meggido et à Guézer.
 
Une muraille à casemates entourait uniquement la partie occidentale de la ville haute. La porte de l'est consistait en trois paires de pièces et en deux tours saillantes. A l'extrémité ouest de la ville s'élevait une puissante forteresse qui servait probablement de résidence au gouverneur nommé par le roi pour administrer la province septentrionale de son royaume.
 
Au IXe siècle avant l'ère chrétienne, sous le règne d'Achab, Hatsor, aux mains des Israélites, devint une grande et belle ville royale, planifiée avec art. La partie orientale de la ville haute fut cernée d'une solide muraille et les casemates de la muraille ouest furent comblées par des pierres. Dès lors une enceinte massive et uniforme entourait toute la ville. Une nouvelle citadelle aux vastes dimensions - 25 x 21 mètres - et aux murs épais de deux mètres fut érigée dans la partie occidentale de la ville. Elle possédait deux grandes salles entourées de pièces sur trois côtés et d'un escalier fait de longues pierres taillées menant au deuxième étage. L'entrée principale de la citadelle, à l'ouest, consistait en deux piliers de pierre aux chapiteaux proto-éoliens soutenant le linteau. Ces chapiteaux aux deux grandes volutes sont l'une des caractéristiques de l'architecture royale israélite.
 
A l'intérieur des remparts et à proximité de la porte, se dressaient plusieurs édifices administratifs et privés. Particulièrement remarquable est un entrepôt comportant deux rangées de colonnes monolithiques soutenant une toiture. Cette structure, démantelée au moment de la reprise des fouilles sur le site, fut reconstituée à proximité afin de permettre la poursuite des travaux à des niveaux inférieurs d'occupation.
 
Un grand et impressionnant système d'adduction d'eau témoignant d'une grande habileté technique fut installé à Hatsor sous le règne d'Achab. Situé au sud de la ville, face aux sources naturelles de la vallée, sa composante principale est un puits rectangulaire taillé dans le rocher à une profondeur de 30 mètres. Un escalier de trois mètres de long, le long des parois, menait au fond du puits. Les derniers paliers se poursuivent en direction du sud-ouest et aboutissent à un tunnel abrupt de 4 mètres de large et 25 mètres de long menant à un bassin creusé dans l'aquifère. Etant dissimulé sous terre, cet étonnant système d'adduction garantissait l'approvisionnement régulier en eau même en temps de siège.
 
Au VIIIe siècle av. s'annonce le déclin de Hatsor, conquise par le souverain assyrien Teglath-Phalasar III en 732 av. (II Rois XV, 29). Les traces de destruction sont manifestes partout dans la ville. Hatsor ne devait plus recouvrer sa gloire passée : seule une petite population persista dans les lieux avant l'abandon définitif du site à la période hellénistique.
 
Les fouilles entreprises à Hatsor entre 1955-1958, puis en 1968, furent dirigées par le professeur Yigaël Yadin pour le compte de l'Université hébraïque de Jérusalem. Celles engagées depuis 1990 (parrainées par la Fondation Selz à la mémoire de Yigaël Yadin) sont dirigées par A. Ben Tor pour le compte de l'Université hébraïque et par M.T. Rubiato de l'Université Complutense de Madrid, conjointement avec la Société israélienne d'exploration et la fondation Rothschild.
M.F.A
Ministère israélien des affaires étrangères http://www.mfa.gov.il/MFA
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