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Obama pousse Israel à la guerre
Obama pousse Israel à la guerre

Le président Obama ne saurait sous-traiter un problème de sécurité intérieure auprès d’un autre état. Les événements sont en train de précipiter Israël vers une frappe préventive sur les installations nucléaires iraniennes. Elle aura probablement lieu au printemps prochain. Il est possible que cette frappe échoue. Ou qu’elle réussisse au prix d’un baril de brut à 300 dollars, une guerre au Moyen Orient, et des soldats américains au milieu du terrain.

Pourquoi alors le gouvernement Obama fait-il tout son possible pour accélérer le processus de guerre ?

 

 

Lors du dernier G-8 en Italie, il avait été décidé que l’Iran aurait jusqu’au 1er octobre pour commencer des négociations sur ses programmes nucléaires. L’Iran a donné sa réponse la semaine dernière. C’est non.

 

Par contre, ce que Téhéran nous a offert, c’est un document de cinq pages en guise de pied de nez diplomatique. Il commence en regrettant « les manières de penser impies qui prévalent dans les relations internationales » et continue on suggérant des discussions approfondies sur une variété de sujets : la démocratie, les droits de l’homme, le désarmement, le terrorisme, le « respect du droit des nations , » et d’autres domaines dans lesquels brille l’Iran. Y manque seulement la moindre mention du programme nucléaire de l’Iran, qui se trouve maintenant au point de bascule – et là-dessus, insistent Mahmoud Ahmadinejad et son chef Ali Khamenei, il n’y a rien à discuter.

 

Que doit donc faire le président des Etats-Unis face à ce document qui voue la négociation à l'échec ? Eh bien, prétendre qu'il n'en n'est rien. Les discussions commenceront donc le 1er octobre.

 

Cette position permet de persuader les dirigeants israéliens – qui sont loin d’être rassurés – que lorsque le Président Obama déclare qu’un Iran possédant l’arme nucléaire est « intolérable », c’est à peu près aussi sérieux qu’une remontrance salée à un adolescent difficile. Cette impression se trouve renforcée par sa décision de retirer l’Iran de l’ordre du jour de la réunion du Conseil de Sécurité de l’ONU qu'il dirigera le 24 septembre ; ou quand le ministre de la défense Robert Gates s’est publiquement opposé à des frappes militaires sur les installations nucléaires de l’Iran ; ou quand la Russie a annoncé qu’elle ne soutiendrait pas d’autres sanctions contre l’Iran.

 

Bref, les Israéliens en concluent que le gouvernement Obama ne lèvera pas le petit doigt pour arrêter l’Iran, même chose pour la « communauté internationale ». C’est la raison pour laquelle Israël poursuit une stratégie totalement différente – elle cherche dans les faits à pousser les Etats-Unis à empêcher, ou au moins à retarder une attaque israélienne, en imposant de sévères sanctions à l’Iran, voire en lançant des frappes militaires de sa propre initiative.

 

Ainsi, contrairement aux frappes aériennes contre le réacteur irakien en 1981 ou le réacteur syrien en 2007, qui avaient été planifiées dans le secret le plus absolu, les Israéliens ont fait tout leur possible pour faire connaître leurs craintes, leurs désirs, et leurs capacités militaires. Ils ont fait traverser le canal de Suez par des bâtiments militaires au vu du monde entier, ils ont conduit des exercices de combat aérien à longue portée qu’ils ont largement contribué à faire connaître. Contrairement à leur habitude, ils se sont montrés très diserts dans leurs réunions avec la presse, ne manquant pas une occasion pour exprimer leur confiance sur la capacité de leur pays à faire le boulot.

 

Or, le problème est que gouvernement Obama ne mord pas à l’hameçon, et l’on peut se demander pourquoi. Peut-être pense-t-il que sa diplomatie réussira, ou qu’il a tout le temps, ou qu’il peut convaincre les Israéliens à ne pas attaquer l’Iran. Ou bien il désire qu’Israël attaque l’Iran sans donner l’impression qu’il est d’accord avec eux. Ou encore il ne se préoccupe pas vraiment du problème

 

Mais Israël, elle, est très préoccupée. Et à force de retarder le moment où il faudra que les Etats Unis montrent les dents, les Israéliens seront bien capables de sentir qu’ils doivent procéder à ces frappes. Un rapport publié aujourd’hui par le Bipartisan Policy Center (un groupe de réflexion réunissant Républicains et Démocrates), et signé par le démocrate Chuck Robb, le républicain Dan Coats, et le général (à la retraite) Charles Ward, fait remarquer qu’avant l’année prochaine l’Iran sera « capable de produire suffisamment d’uranium enrichi pour fabriquer une bombe… en moins de deux mois. » Autre point critique qui va déterminer le calendrier israélien : la livraison attendue à l’Iran de batteries anti-aériennes russes S-300. Il est alors pratiquement certain qu’Israël aurait à frapper avant qu’elles soient livrées, peu importe qu'une bombe iranienne puisse être fabriquée dans les deux mois ou les deux ans.

 

Une attaque d’Israël est sans doute dans leur intérêt, mais cela dépendra totalement de la réussite ou non de leur frappe. En tout cas, il est de l’intérêt supérieur de l’Amérique que l’Iran n’accède pas à une véritable capacité nucléaire, quel que soit le niveau de sa technicité. C’est également vrai pour le Moyen Orient, qui n’a certes pas besoin d’une course aux armements nucléaires que déclencherait inévitablement la possession de la bombe par l’Iran.

 

Et là encore, il n’est pas de l’intérêt des Etats Unis qu’Israël soit l’instrument du désarmement de l’Iran. D’une part, il n’est pas sûr qu’Israël en soit capable. Les stratèges israéliens ne se gênent pas pour nous rappeler qu’il faudra sans doute procéder à d’autres frappes dans quelques années si l’Iran reconstruit ses installations. Et d’autre part, l’Iran pourrait répondre à une frappe israélienne non seulement par une frappe contre Israël, mais aussi contre les objectifs américains en Irak et dans le Golfe Persique.


Mais le plus grave, c’est qu’il s’agirait de l‘abandon par une super puissance d’une prérogative majeure : celle de décider de la guerre ou de la paix, et la faire sous-traiter par un autre état, fût-il un allié privilégié. Le Président Obama vient de céder au Premier Ministre Netanyahou le siège du conducteur dans le cas de l’Iran. Ce serait bien qu’il reprenne le volant et qu’il se rende compte que l’Iran n’a que faire de ses grands talents d’orateur. Et qu’il n’oublie pas la formule romaine, qui est parfaitement appropriée, Si vis pacem, para bellum.

par Bret Stephens, Wall Street Journal, le 15 septembre 2009 (Traduction Patric Choffrut)

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Dernière mise à jour, il y a 26 minutes