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![]() Témoignage de Cynthia : une femme revenue à la Torah
Au départ réticente, Cynthia a fini par se laisser séduire par "un nouveau concept", qui, elle l'a découvert ensuite, n'était pas si nouveau. En quelques confidences, elle nous livre ses impressions sur l'une des traditions les plus anciennes du peuple juif. « Quand j'ai commencé à m'intéresser au judaïsme, j'avais capté, grosso modo, que nous avions reçu la Thora au Mont Sinaï, que nous y avions accepté 613 commandements, et que je devais transmettre des valeurs vraies à mes enfants. Mais quand on m'expliqua que je devais troquer mon jean pour une jupe longue, je ne voyais pas vraiment le rapport avec le spirituel. Au contraire, je trouvais ça terriblement ringard et ça me donnait la mauvaise impression d'entrer dans une secte de mormons... Je préférais me dire que tout cela était très loin de moi et que je pouvais être une fille très bien sans ressembler à une bonne soeur. Nous en parlions souvent avec des amies, qui ressentaient la même chose que moi et qui voulaient bien se lancer dans l'aventure de la « techouva » sans pour autant jeter leurs minijupes ou leur « pattes d'eph », bref, sans changer de look du tout au tout. Et puis, au fur et à mesure de mes discussions avec des femmes branchées, et malgré tout portant jupes/collants/col ras de cou, je commençais à discerner une petite nuance : s'habiller d'après la Thora n'était pas une contrainte supplémentaire mais au contraire une libération de la personnalité. » « Et pourtant, mes vieux démons féministes étaient en train de s'en donner à cœur joie. Ils remuaient mes sentiments dans une grande marmite bouillante, en me susurrant à l'oreille : " ne te laisse pas avoir… Tu vas devenir une vraie serpillière. De quoi auras-tu l'air devant tes copines ? Et ton mari ? Tu crois qu'il aimera que tu ressembles à un sac de pommes de terres ? " C'est là que je me jetais sur le dernier magazine Elle pour me ressourcer et voir des femmes " libres ", grandes mannequins à l'air dégingandé et au regard trouble qui semblaient s'ennuyer à cent sous de l'heure. Elles étaient libres, elles, de porter des petits bouts de tissus de 3 cm, un peu déchirés, de chez Hermès, et de siroter une glace dans une usine désaffectée avec trois autres copines en hauts talons trônant sur une échelle de peintre en bâtiment. Et c'est là que je me suis posée une question pour le moins existentielle : est-ce qu'il y avait eu mai 68, est-ce que des générations s'étaient battu pour un monde plus libre, pour arriver à ÇA ? Est-ce que c'était vraiment ÇA être libre, porter des jeans troués sous des mini jupes fuchsia, au bord d'une route californienne avec un sac en croco, des tongs et un anti-ride Chanel à 56 euros le mini tube ? »
Le regard de l'autre « Donner une bonne image à l'autre était pour moi une priorité et un plaisir. Je découvrais, au fur et à mesure de mon cheminement, que la manière de m'habiller ne donnait pas seulement une idée de moi aux autres mais m'offrait aussi une perception de moi-même.
La culture, la pub, le cinéma, nous donnent des modèles. Et l'on choisit l'un de ses modèles en fonction de ce que l'on veut jouer comme rôle dans la vie, en fonction de l'image que l'on veut donner : exécutive woman, séductrice, fille super cool toujours un peu adolescente, jeune branchée ou un peu tout ça à la fois. Et l'on se conduit, on parle, on réagit et on…. s'habille en fonction de cette image. Du coup, les autres me perçoivent de cette manière-là, ce qui renforce mon image. Cette interaction va me donner une contenance vis-à-vis des autres, et m'oblige à conserver et à cultiver cette image, ce personnage qui n'est pas vraiment moi mais qui m'a été dicté par des modèles socioculturels étrangers, résultats de choix qui ne sont pas vraiment les miens. En effet, les raisons qui font que de nos jours, les créateurs proposent par exemple des robes transparentes et moulantes me dépassent et les dépassent eux-mêmes. Il y a derrière ces options esthétiques des raisons idéologiques. Depuis les années 70, il a été établi qu'une femme libre est une femme qui s'offre. C'est une option, une pensée philosophique qu'on ne m'a pas demandé d'avaliser. Mais c'est ainsi. Je subis la pensée de la société dans laquelle je vis. Et c'est avec cette prise de conscience que j'ai décidé de me libérer de cette pensée qui m'était imposée : je décidais de devenir libre pour de vrai. Si je m'habille "corps", j'aurais un accueil différent de celles qui s'habillent "âme". Je me renforce dans ce cycle et je deviens corps, malgré moi. Une femme appréciée pour son physique, va se voir non plus comme une intériorité à part mais comme un joli minois, et non comme une intériorité. Elle existera uniquement par l'effet qu'elle a sur les autres. Et on s'enferme dans ce cycle. Cultiver son physique est forcément prendre des références dans les standards de la mode. Or, notre intérieur est spécifique, donc authentique. Mon physique doit témoigner de mon authenticité et non pas de ma similitude formatée afin de faire correspondre réellement l'intériorité et l'extériorité. C'est la seule façon de parvenir à l'équilibre et à l'épanouissement personnel. » Qu'est-ce que le corps ? « Avant le pêché d'Adam, le corps était l'expression de l'âme. Mais après, le corps est devenu l'expression de la matérialité, et même un écran à l'âme. Ce corps-là devait être recouvert afin que l'on voie autre chose que le corps seul, et que l'on puisse comprendre que le corps est aussi le réceptacle de l'âme. Grâce à ce nouvel échelon que j'avais gravi, je comprenais que le corps n'avait plus a être mis en valeur pour lui-même puisqu'il avait un rôle bien supérieur : soutenir l'âme, la porter sans devoir forcément avoir une existence pour lui-même. En le dénudant, je lui donnait une importance fondamentale, je montrais que j'étais seulement deux jambes, deux bras, une bouche... Et pourtant… Je savais que je n'étais pas seulement ça ! Je commençais donc à adopter un autre style, pour que l'on ne me réduise plus à ce corps, qui n'est qu'une partie de ma personnalité. Au-delà du physique, me disais-je, je suis aussi une femme avec un nom, un passé, une culture, des désirs, des ambitions, une richesse intérieure. « L'être masculin, par nature, s'intéresse au physique de la femme. Celle-ci, sentant obscurément ce phénomène, tente de gagner l'amour d'un homme en mettant son corps en avant. Mais en prenant conscience que ce message est superficiel, elle change d'optique et commence à ne plus vouloir être seulement appréciée pour son physique. Elle met donc l'accent sur son intériorité et couvre son corps, afin d'être appréciée pour ses vraies valeurs. » Sandrine BEN DAVID
Yael ANCRI
Yael ANCRI
Drzz
01informatique
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Pourquoi cette caricature qui parle de toute nue ou presque à jupe longue ? du transparent à l'opaque combien de nuance ratent-on ?