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Pourquoi les Orthodoxes se mêlent-ils de politique
Pourquoi les Orthodoxes se mêlent-ils de politique

Quand des députés orthodoxes pénètrent l'arène parlementaire et y font preuve d'une grande activité  politique, le public français a quelques difficultés à  les imaginer aux prises avec les arcanes de la vie politique israélienne. 

Rav Mena'hem Eli'ezer Moses Il nous a paru intéressant de tenter de comprendre comment un Juif orthodoxe tel que le rav Mena'hem Eli'ézer Moses, engagé tout entier dans l'une des grandes 'Hassidouth de notre temps, celle de Wizhnitz, comprend sa mission de représentation de la communauté orthodoxe à la Knesseth. 

Certainement peu connu du public français, sa carrière a été celle d'un 'Asqan Tsibouri (une personne qui se dévoue pour la cause publique) au sein de sa communauté, puis dans le cadre du ministère de l'Education Nationale - et le voici plongé depuis quelques mois à la Knesseth, à l'âge de 63 ans, au centre de la vie politique du pays. 

«Je vis tranquille au sein de mes concitoyens » (Melakhim/Rois II 4,13) - voilà la définition que l'on aimerait accorder au rav Moses, à l'image de ce que répond la femme de Chounam au prophète Elicha' ! Et ce, malgré la vie trépidante qu'il mène. Il habite, malgré le poste parlementaire qui lui a été attribué, au cour de l'ancien quartier 'Habad à Jérusalem (re'hov Elkana), et n'est pas prêt de le quitter.  

Il se sent heureux de continuer à  ouvrer pour les autres. Bien au contraire, nous confie-t-il, c'est ainsi qu'il estime donner au mieux un sens à sa vie ! De plus, il est né dans un foyer où tant son père que sa mère n'ont cessé d'ouvrer pour le public, rappelle-t-il.  

Outre l'aide aux personnes dans la difficulté  qu'il est amené à apporter - depuis quelque 7 mois qu'il siège à la Knesseth, il a secouru près de 2.000 personnes -, il voit dans la présence d'un député orthodoxe un élément d'importance capitale autant pour préserver les intérêts de la communauté orthodoxe que pour défendre le respect de la Tora dans cette enceinte, et, partant, dans tout le pays. 

Défendre les intérêts de la communauté toranique 

« Ce que l'on voit d'ici, on ne le voit pas de l'extérieur », nous déclare le rav Moses, paraphrasant l'expression d'un autre homme politique : « Le fait que les partis religieux fassent à présent partie de la coalition parlementaire a des incidences positives dont le public n'a pas idée ! Actuellement, il est question d'une compression des budgets dans tous les domaines de la vie publique. On parle de 2 %. Sauf dans le domaine des Yéchivoth : il a été question de supprimer 315 millions de shékels du budget qui leur a été accordé, à savoir 775 millions. C'est plus que dans tous les autres secteurs ! C'est un tiers du budget qui a été accordé à nos institutions pédagogiques. Le budget du ministère de l'Education Nationale est de 27 milliards, dont il n'a été supprimé que 25 millions de shékels. Ceci n'est pas sans rappeler l'histoire du capitaine du bateau qui se voit obliger de lâcher du lest et de jeter des affaires lourdes par-dessus bord, afin de sauver son navire : la première chose qu'il fit fut de jeter son Talith et ses Téfilin.  

« Nous avons réussi à faire comprendre qu'une telle conduite était impensable. Le sujet doit être discuté  à présent dans l'enceinte de la Knesseth. J'ai pris la parole durant dix minutes devant tout le monde, présentant l'absurdité d'une telle compression des budgets des Yéchivoth, et l'injustice criante qui s'y dévoilait. Le fait est que le ministre des Finances n'avait pas d'arguments à présenter contre ce que je disais. Tous les députés présents, même non religieux, étaient d'accord avec moi. 

« Même dans les questions concernant les transports publics nous avons notre mot à dire : je répète sans cesse que le public le plus concerné par la qualité des transports publics est le nôtre, qui n'a pas de voitures. Voyez les lettres dans nos médias : la plupart d'entre elles concernent les problèmes de transports. » 

Lutter pour la Tora 

A cet exemple de défense des intérêts de la communauté religieuse, le rav Moses ajoute des cas où  la présence de députés orthodoxes dans la coalition gouvernementale a permis de combattre de l'intérieur des projets de loi pouvant aller à l'encontre des lois de la Tora. 

« Cette semaine, soudain, un projet de loi de référendum a été déposé. Or depuis toujours, les Grands de la Tora se sont opposés à ce que les grandes questions puissent être réglées de telle manière : si demain on demande aux citoyens israéliens de se prononcer par référendum pour décider si les étudiants de Yéchivoth doivent se rendre à l'armée ou pas, le danger est grand que la réponse soit positive ! Même chose si l'on demande qu'il soit permis aux moyens de transport public de fonctionner le Chabbath ! Or le système démocratique fonctionne autrement : il y a des élections, suivis de tractations entre les groupes politiques pour arriver à l'érection d'un gouvernement, et c'est lui qui prendra les décisions, en fonction des sensibilités particulières de chaque composante du pouvoir. De la sorte, il faut le dire, les intérêts des minorités sont de loin mieux respectés. 

« Pour nous, accepter que certaines questions soient résolues par voie de référendum est totalement exclu. C'était déjà la position clairement définie des dirigeants de la génération précédente, avec rav Schakh zatsal. à leur tête. Notre opposition à ce projet de loi a fait que le gouvernement l'a totalement abandonné. 

« Il en sera de même pour le projet de loi de référendum concernant le Golan ! 

« Les conversions : heureusement que l'un des paragraphes des accords de coalition prévoit que toute discussion concernant des lois sur les conversions doit avoir l'accord du rav Amar, du rav Eliachiv et du rabbi de Belzh. Mais ces jours-ci, une proposition de loi allant à l'encontre de ces accords a été présentée à la Knesseth, et nous avons pu la faire rejeter grâce à ces accords. 

Le groupe parlementaire Yahadouth haTora (le rav Moses est le premier à gauche) « Car les accords de coalition sur lesquels nous avons tant travaillé nous permettent à présent de nous dresser contre toute tentative de remise en question du fameux statu quo (accord datant du temps de Ben Gourion, fixant certains éléments religieux que l'Etat laïc acceptait de respecter : le fait que le statut personnel, mariages et divorces, reste entre les mains de la Rabbanout, le respect du Chabbath dans les institutions officielles, etc.). Voici peu, une initiative quelconque a été présentée, visant à remettre en question l'engagement des filles à l'armée. La direction de la coalition a décidé de s'y opposer, mais plusieurs individus ont donné leur accord en dernière minute. Nous avons pris à part le premier Ministre, qui fait très attention à être présent quand il y a des votes, et lui avons montré que la discipline prévue n'avait pas été respectée. Il a de suite admis que nous avions raison, et a sommé les contrevenants à se rétracter. 

« A partir de ces accords, aucune proposition de loi allant à l'encontre de la Tora ne peut passer actuellement, puisque telles sont les conditions que nous avons exigées avant de rentrer dans la coalition actuelle ! 

« Et, en effet, quand nous ne faisions pas partie de la coalition gouvernementale, nous ne pouvions pas faire grand-chose dans tous ces domaines importants. » 

Ceci semble devoir obliger les députés religieux à une attention sans fin. 

« Il est clair que l'ensemble des députés religieux est tout le temps sur la brèche, à garder les yeux ouverts et à observer toutes les tentatives de changement qui peuvent se préparer dans cet immense vivier qu'est la Knesseth. Il peut arriver que nous nous retrouvions au lendemain d'un vote avec un problème grave que nous n'avions pas anticipé auparavant, mais je dois dire que c'est rare. Ainsi nous nous sommes arrangés avec ce problème, concernant la conversion : l'ensemble du groupe des députés orthodoxes est très rompu à cette entreprise de surveillance. »  

De vos paroles il ressort que l'influence de députés religieux sur ce qui se passe à la Knesseth est bien plus importante que ce que nous pouvions nous imaginer. 

« C'est incontestable : ne serait-ce que le fait que nous ayons de ce fait nos entrées chez le Premier ministre, ou chez n'importe quel ministre, nous avons moyen d'agir sur de très nombreux sujets. 

« Il faut aussi savoir que nos relations avec les députés, même les plus extrémistes, sont excellentes. En privé, vous pouvez parler avec les plus gauchistes de parmi eux, et ils s'ouvrent à vous. Mais quand ils interviennent en public, leur discours ne peut que correspondre aux attentes de leurs électeurs. » 

L'aide aux problèmes personnels 

Le rav Moses parle avec beaucoup d'enthousiasme de l'aide qu'il peut apporter à toute personne dans la difficulté. 

« Depuis mon entrée à la Knesseth, j'ai déjà traité de 2.000 demandes de cet ordre. Savez-vous quel travail cela représente ? Et je ne suis pas seul : n'importe lequel de mes collègues est soumis à un déluge de demandes privées.  

« La différence entre un député orthodoxe et un autre, habitant à Dimona ou à Qiriyath Chemona, est que nous, nous allons à la synagogue le matin - or déjà avant la prière les gens qui ont besoin de nous nous abordent ! C'est le cas avant et après le Miqwé (un Juif 'Hassid qui se respecte s'y rend au quotidien, avant d'aller prier le matin), c'est aussi le cas avant et après la prière, à Min'ha comme à 'Arvith, de jour et de nuit. Nous sommes de loin plus en contact avec le public qu'un député non religieux. 

« Les sujets sont les plus divers, et presque toujours justifiés : certaines demandes relèvent de soucis médicaux, quand par exemple un malade a besoin de médicaments non compris dans la liste des produits que les caisses de maladie remboursent. Le public, du fait de la dégradation terrible des allocations familiales, se trouve souvent en grande difficulté, en particulier dans les cas de parents qui se sont engagés dans des emprunts bancaires pour acheter des appartements à leurs enfants. » 

Qu'est-ce qu'un député  peut faire dans de tels cas ? 

« Nous pouvons nous adresser aux directeurs de banque concernés et leur demander des aménagements financiers. N'oubliez pas que je fais partie du comité préposé aux services bancaires, et je connais par là tous les directeurs de banque. Il s'agit là d'empêcher que des familles ne s'effondrent sur le plan économique, qu'on leur prenne leur logis et qu'ils se retrouvent dans la rue. » 

S'ajoute à cela l'immense crise du logement en Israël, non ? 

« La situation dans ce domaine est catastrophique ! Mais ceci ne concerne pas que le seul public religieux - et c'est ainsi que j'ai pu créer un lobby se consacrant au problème de manque d'appartements qui rassemble les députés de l'ensemble de l'échiquier politique qui se sentent concernés par ce problème.  

« Dans ce domaine spécifique, il est plus qu'évident que la réforme qui est actuellement envisagée au niveau de la gestion des terrains appartenant à l'Etat pourra aider à résoudre ce problème : les terrains appartenant à l'Etat ne seront plus confiés à la gestion du Minhal (la direction des territoires d'Israël), mais seront inscrits au nom de la personne qui y habite au cadastre (« Tabou »). Dès lors, toutes les procédures concernant les changements et la construction seront allégées, et le Minhal sera plus disponible pour dégager des terrains pour la construction. 

« Mais attention, le changement ne sera sensible que dans quelques années, trois ou quatre ans au plus tôt. On ne sait jamais d'où peuvent se lever des oppositions. Prenez l'exemple du projet immobilier de 'Harich, où l'on semblait pouvoir construire 10.000 appartements pour le public orthodoxe. L'Etat a déjà investi des centaines de millions de shékels pour préparer le terrain. Mais non, les gens du Qibouts ouvrent main dans la main avec les arabes de Wadi 'Ara ('Harich est situé en face du « Mechoulach », un secteur qui compte de nombreux bourgs arabes, tels que Oum el Fa'hem) afin de faire front commun contre l'installation d'une ville orthodoxe dans leur région ! 

« Je pose à la Knesseth une question parlementaire concernant les affiches que l'on voit dans la région de 'Harich : « 150.000 orthodoxes dans la région, c'est trop pour nous ! » Est-ce que, si l'on écrivait cela à propos d'Arabes ou d'Ethiopiens, le public l'aurait toléré ?  

« Ou à Beth Chémech, où le maire a invité des promoteurs pour faire avancer la construction des nouveaux projets de la ville avec 2.750 appartements - mais ce sont des Juifs qui là encore se sont élevés contre ces projets. » 

En conclusion de tout cela, la présence de députés orthodoxes à la Knesseth semble pour vous une nécessité  absolue, n'est-ce pas ? 

« Je crois que celui qui a le mieux exprimé l'importance de la présence de délégués orthodoxes dans l'arène politique a été le 'Hazon Ich, qui disait que de nombreux pans de la Tora en dépendent ! Que dire de plus, si telle a été la position de cette autorité, le décisionnaire le plus important de sa génération ?  

« Les années où nous n'étions pas à la Knesseth ont été catastrophiques, alors qu'à présent, nous avons dans nos rangs le responsable du comité des Finances, un vice-ministre à l'Education Nationale, un responsable de la Santé, un ministre de la Construction orthodoxe, et le ministre de l'Intérieur qui l'est également - c'est le ministère dont dépendent les plans de développement urbains, ne l'oublions pas. Non, c'est clair : le nombre de sujets où nous pouvons intervenir et avoir de l'influence est tel que la présence de députés orthodoxes à la Knesseth est indispensable. »

5 commentaires
cela faisait bien longtemps que je voula
Envoyé par Victor_005 - le Lundi 14 Décembre 2009 à 19:31
quand le religieux se mele de politique il ne peut que nuire a la democratie ; israel est freine dans son developpement par l'influence croissantez du ouvoir religieux ; chaque gouvernement est oblige de 'allier avec les partis religieux pour obtenir une majorite et de ce fait est oblige de faire des concessions sur le plan social ou economique et meme sur le plan de la politique etrangere
israel n'est pas un etat laic et cela est tres dommageable ; que les religieux se contentent de s'occuper d'oeuvres sociales
Envoyé par Victor_005 - le Lundi 14 Décembre 2009 à 19:39
Le jour où enfin on s'occupera des pauvres et des indigents selon la loi de la Torah, IL N'Y AURA PLUS DE PAUVRES DANS LE MONDE ! Ce sont les orthodoxes qui connaissent au mieux toute la vie nationale et mondiale à tous les niveaux ! Mieux que quiconqque ! Ils n'ont pas besoin de rester plantés devant la télé comme vous pour être au courant de tout pauvre naze ! Les laïcs vous croyez savoir ? Mais vous ne savez que dale !!! En colère ! En colère ! En colère ! Qui doit diriger le monde ? La Torah et donc Dieu seulement !
Envoyé par Sandrine_007 - le Mardi 15 Décembre 2009 à 01:46
pourquoi un non religieux pourrait se meler des interets du peuple alors qu'un religieux ne le pourrait pas?
Envoyé par Dardour - le Dimanche 20 Décembre 2009 à 14:32
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Envoyé par Abraham_013 - le Jeudi 24 Décembre 2009 à 23:48
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