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![]() Le premier voyage en Israël de Saïd
Ce rêve, je l’ai longtemps caressé. Je l’ai redouté aussi et, fini par le considérer comme irréalisable. Aller en terre sainte, reposer ma tête sur le Kotel, me retrouver avec des hommes et des femmes qui seraient mes frères, mes sœurs, mes cousins, mes cousines. Et si ce n’était qu’une illusion, un délire identitaire longtemps étouffé ! Au moment où j’ai commencé à y croire fermement, un vilain nuage venu des contrées glacées a failli le réduire en cendres. Et puis, je me suis retrouvé à Marignane, la joie et l’angoisse se disputant mon ventre noué. Dans l’avion, une logorrhée aigue s’est emparée de moi. Les victimes, un couple ; l’homme, une kippa auréolant sa tête brune geai, la femme, les grands yeux écarquillés par la surprise ; tous deux ont prêté une oreille bienveillante à mon récit intarissable sur mes ancêtres juifs, sur le judaïsme marocain, sur Lalla Soulika. Les mots les plus sophistiqués, les plus précis, les plus nuancés ne sauraient décrire le bouleversement, paisible, qui m’a saisi durant ce séjour en Israël. Entre l’instant où Victor Aflalo, l’homme, le vrai, m’a accueilli à l’aéroport Ben-Gourion et celui où il m’a ramené dans ce même lieu, il s’est écoulé des temps immesurables, des temps compacts qui résument les siècles et amplifient les instants les plus brefs. Comment parler de la durée des discussions sur la terrasse de la maison « Mishpahat Afflalo », des évocations tendres et tumultueuses à Ashdod, face au bleu intense de l’éternelle Méditerranée ! Et ce jeudi du barbecue, quelle longueur aura-t-il dans ma mémoire ? Celle d’une journée ou celle de l’histoire, toute l’histoire du Maroc, condensée, exilée, mais renouvelée dans les accents insolites où se nouent le français, l’arabe, l’hébreu, la joie, la nostalgie, l’espérance dans une scène prophétique, biblique. Et ce vendredi à Jérusalem, entre Yad VaShem et le Kotel ! J’avais imaginé des centaines de fois la scène où je réunirais toutes mes plaintes, protestations, reproches, invectives accumulés depuis de années. Tout d’un coup, apaisé, j’ai glissé mon petit mot, sans effusions, dans une proximité avec l’Insondable, presque familière, qui libère la raideur de la nuque et nettoie un abcès endurci. Les noms et les prénoms résonnent encore une ritournelle entêtée : Dany, Shosh, Ygal, Dikla, Kfir, Danielle, Jean-Pierre, Judith, Ran, Shaï, Aviv, Joseph, Raphy, Arrik, Thérèse, Betzalel, Salomon, Nimrod, Shira, David, Itsik, Manolo, Gilbert, Coco, Haviv,…Bentolila, Bitton, Knafo, Chetrit, Ruimy, Knizou, Afflalo, Delouya, Zrihen, Ouazana, Bar Kokhba, Dahan, Bensoussan, Abitbol, Lasry… Comment décrire un premier Shabbat de rire, de communion et de festin en présence de jeunes qui assument avec sérieux l’héritage et le lendemain. Comment dire que je me suis senti chez moi ! J’en voudrais presque à Arrik d’avoir déclenché tant de questions, mais je lui en aurais voulu plus de ne pas l’avoir fait. (par Said Sayagh) 16 commentaires
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On a l'impression d'assister au réveil du sang et de la mémoire !
Ce phénomène est apparu, pour ne parler que de la zone méditerranéenne, de la même façon en Espagne où, au lendemain de la mort de Franco et à l'avènement de la démocratie, ont fleuri des milliers d'étoiles de David sur des poitrines de gens dépositaires de l'histoire de leurs familles !
Que D. fasse que ce phénomène soit, avec d'autres, annonciateur de tout proches temps messianiques !
J’ai rêvé…
Je suis un petit garçon. Je m’appelle Saadoun fils de Shalom Sayagh le bijoutier. Mon père, inquiet, m’explique plusieurs fois comment aller de la maison à sa petite boutique où il s’entasse avec ses outils, ses œuvres, ses caisses, ses babouches... Il insiste pour que je ne dévie pas d’un pas du chemin qu’il me montre.
Il me réprimande dans un mélange d’hébreu et d’arabe lorsque je désigne la canne alléchante du marchand de nougat et réclame un morceau de la délicieuse pâte blanche aromatisée à la fleur d’oranger.
Il m’explique, pour la centième fois, le chemin à suivre pour aller à la petite synagogue du Mellah. Il me fait répéter ce que je dois faire au cas où quelqu’un que je ne connais pas me propose du nougat ou m’invite à l’accompagner quelque part.
Je courrai à toute allure laissant tomber mes petites babouches noires faites par mon oncle Messaoud le chrabli toujours assailli par les jolies femmes du Mellah et même d’au-delà de mon petit monde clos, me réfugier dans la boutique de l’un de mes oncles paternels ou maternels. A défaut, il faut que je courre à la maison...Depuis, J’ai l’impression d’avoir pour métier indicible, fou et inavouable, même pas à ma mère, celui de ramener tous les juifs pris, convertis, blessés à une joie de se dire totalement héritiers de leurs juifs d’ancêtres, et fiers de leur judéité sans entrave ni condition.
Neshikot
Arrik