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![]() Prendre soin de ses proches
« Un homme doit respecter sa femme plus que lui-même, l'aimer comme lui-même, et s'il a beaucoup de biens, la combler selon sa fortune. Il ne doit pas répandre une trop grande crainte autour de lui. Il doit parler d'une voix douce, sans tristesse ni énervement. «La femme doit s'éloigner de tout ce qu'il déteste, agir selon sa volonté. Elle devra le considérer comme un roi.» En ces quelques mots, le Rambam décrit l'expression des différents aspects du respect mutuel qui doit régner dans un couple. Le respect est la base sur laquelle repose tout l'édifice du foyer. Le point initial où se voit concrétiser cette notion aux yeux des enfants se situe au niveau des relations entre les parents. De même qu'à l'intérieur du couple, toute action doit être générée par ce sentiment, de même doit-il en être avec les rapports parents/enfants, et enfants/parents. Le respect est la clef de toute réussite. Mais en matière d'éducation, il est plus que jamais déterminant. Il est la valeur qui va façonner personnalité, réflexion et relations humaines de l'enfant. Il est l'élément indispensable à l'élaboration de l'édifice qui est la constitution de la personnalité en devenir. Comme le respect s'étend sur tous les domaines de la personnalité de l'individu, les incidences positives ou négatives sont incommensurables. Elles pénètrent les parties de l'être les plus profondes, elles laissent ses empreintes dans les parties les plus insoupçonnées de l'individu. L'enfant qui grandit dans un cadre où prime cette notion est un enfant qui s'épanouira dans le bien-être et la joie de vivre. Car le respect exprime d'une part considération et déférence, et d'autre part acceptation des limites d'autrui. On ne peut effectivement dissocier le sentiment de respect de celui de considération et d'estime. On respecte réellement celui que l'on estime. Cette marque de considération elle-même peut être le reflet d'une admiration éveillée par une qualité exceptionnelle, une grandeur d'âme ou par une certaine personnalité. Le respect est alors une conséquence automatique qui ne nécessite aucun effort. Chacun d'entre nous connaît, ou a connu, pour le moins une personne dont les qualités ont suscité ce sentiment d'admiration ou de déférence. Ces sentiments eux-mêmes sont générateurs de la volonté d'aller au-delà de soi, faire plaisir et d'accepter même la supériorité d'autrui. Mais le respect implique aussi de savoir cerner les limites d'autrui, savoir ne pas outrepasser de manière excessive son seuil d'acceptation. Outrepasser trop souvent les possibilités de l'enfant enclenchera une série de réactions dont il est difficile de déterminer les répercussions et pourra conduire l'enfant à la révolte et à la destruction de l'image de soi. Le respect est donc le témoignage de la compréhension d'autrui dans ses besoins et ses limites. Dans ses besoins, lorsqu'il répond aux besoins moraux, psychiques et physiques d'autrui. Dans ses limites, lorsqu'il sait ne pas exiger le dépassement des facultés d'autrui. Le respect est le sentiment dont la manifestation se fait sentir au quotidien à chaque pas, à chaque geste. On peut le discerner dans chaque loi qui ressort des relations humaines («Ben Adam le'Havéro»). Toutefois, nous focaliserons notre analyse à partir des paroles du Rambam, car elles permettent de relier le comportement et les obligations des parents, et leurs influence au niveau de l'éducation. Il est pratiquement impossible de dissocier les relations parentales de l'éducation quand il s'agit de transmettre la notion de respect et de limites aux enfants. Les paroles du Rambam impliquent les parents, mais leurs contenus se réaliseront essentiellement en leurs enfants. Il est impressionnant de constater qu'en quelques mots le Rambam a englobé la manifestation du respect sur tous les plans humains. Il répond aux besoins vitaux de l'être en général et de l'enfant en particulier. Le respect se joue à deux niveaux: parents/enfants ; enfants/parents. L'obligation des parents est double : il s'agit d'une part d'éduquer leurs enfants d'une manière respectueuse et d'autre part, de leur apprendre à se conduire respectueusement à leur égard et à l'égard de tout être. Le présent écrit et ceux à venir seront consacrés essentiellement à l'expression du respect qui devrait caractériser les parents vis-à-vis d'eux-mêmes et de leurs enfants selon les points soulevés par le Rambam : - Le respect envers sa femme et ses enfants. - Le rôle de la peur - La manière de parler - Considération des sentiments d'autrui - Considération et déférence envers son prochain. Reprenons les mots du Rambam dans les Hilkhoth Ichouth : « L'homme doit respecter sa femme plus que lui-même.» Le Maharcha ('Houlin 84b) explique que le mot respecter ici a le sens de vêtir. Il rapporte rabbi Yo'hanan (Chabbath 113a) : « Mes habits sont mon honneur.» Il en ressort que le mari a l'obligation de revêtir sa femme plus que ses moyens ne le lui permettent (il est quand même question de ses moyens, en fonction de ses moyens). Cette même obligation s'adresse également par rapport à ses enfants, comme il est dit (Hilkh. Chabbath 5,10) : « Les Sages ont ordonné et disent : un homme doit toujours manger et boire moins que ses moyens, s'habiller selon ses moyens et respecter (vêtir) sa femme et ses enfants plus que ses moyens ». Le premier témoignage de considération et de respect que nous donne le Rambam est celui de subvenir aux besoins physiques élémentaires et basiques de la femme et des enfants. Cette marque de considération ne relève pas du spirituel mais de l'humain. La Tora enjoint au père de se soucier du bien-être matériel de ses proches, de se préoccuper de pourvoir aux besoins vitaux de sa famille. On aurait tendance à penser de nos jours que cela est évident. Ce rôle, que l'on pourrait prendre à un premier degré de compréhension - comme celui de subvenir tout simplement aux besoins de sa famille - révèle en fait d'un niveau d'exigence tout à fait différent. Respecter l'autre dans ses besoins vitaux, c'est respecter l'autre en tant qu'être humain. Cette injonction, qui, pour nous va de soi, est si fondamentale qu'elle est réitérée plusieurs fois dans différents traités du Talmud. Si l'on remarque bien, il est question de respecter sa femme et ses enfants plus que soi-même, de pourvoir à leurs besoins alimentaires et vestimentaires plus que soi-même ! La femme et les enfants sont sous la dépendance totale du père/mari (en tout cas, à l'époque de la Guemara). Ils ne peuvent subvenir à leurs propres besoins. Que se passerait-il si pour une raison ou pour une autre le père jugeait nécessaire de s'«offrir» des habits élégants et coûteux, des repas copieux, et ne laissait à sa femme et à ses enfants que ce qu'il lui reste ? N'est-ce pas lui qui travaille, lui qui gagne l'argent - pourquoi ne pourrait-il pas en disposer à son gré ? A ce sujet, la Guemara dit, ainsi que le cite le Rambam rapporté plus haut : « Un homme doit toujours...» («Le'olam»). Le rav Dessler explique qu'à chaque fois que nos Sages emploient dans la Guemara le mot Le'olam, cela signifie que c'est la seule manière d'agir (Mikhtav MéEliyahou I, p. 24). L'exemple du père est primordial, il ne peut agir autrement sans entraîner une destruction certaine de son entourage. Si le père dilapidait pour ses propres besoins les quelques sous de la maison face aux yeux désemparés de ses enfants et de sa femme, pourrait-on jamais décrire les sentiments de frustration, d'humiliation, de désarroi et de souffrance intérieure qu'ils ressentiraient ? Pour le père, La seule manière intelligente d'agir consistera à prendre pour lui le minimum (selon ses moyens) et d'accorder à sa femme et à ses enfants le maximum. Il montrera alors l'exemple d'une personne qui a pour souci exclusif le bien-être de sa famille. C'est ce que dit la Guemara ('Houlin 84b) : « Il doit honorer sa femme et ses enfants plus que lui-même, parce qu'ils dépendent de lui, et lui dépend de Celui Qui a dit que le monde soit ! » L'enfant qui sait que son père se préoccupe et se soucie de lui procurer ce dont il a besoin est un enfant qui peut grandir heureux, confiant. Il développe en lui un sentiment de sécurité et de bien-être qui l'accompagneront tout au long de sa vie, et lui donneront à lui aussi la force de pourvoir aux besoins de ses propres enfants. Au-delà de la satisfaction matérielle des besoins, ce comportement enseignera et renforcera en l'enfant le sentiment de la foi en D. Il ancrera la conviction que D. l'aidera et continuera à l'aider à pourvoir à ses besoins et à ceux de sa famille. Cette même idée est développée dans la lettre que le Gaon de Vilna écrivit à son épouse alors qu'il pensait se rendre en Erets Israël. Il lui demande de veiller à pourvoir aux besoins des enfants sans peur et de s'en remettre entre les mains du Créateur : « Surtout veille à leur santé, et que la nourriture ne leur manque jamais.» Le premier niveau est de pourvoir aux besoins matériels de l'enfant en tant que respect de l'individu. Rachi (Yevamoth 62b) donne une autre raison. Pour le Maharcha (op. cité) en rapportant rabbi Yo'hanan : « Mes habits sont mon honneur », c'est-à-dire que l'habit doit honorer celui qui le porte. Si l'habit a le pouvoir d'honorer, il peut exercer aussi l'effet inverse. C'est l'explication de Rachi : les femmes et les enfants sont plus sensibles au sentiment de la honte. C'est pourquoi le mari est tenu de les vêtir et de les nourrir mieux que lui. L'expression «la honte de la faim» prend maintenant un sens d'autant plus significatif. Le Gaon de Vilna exprime cette idée sous une autre forme, lorsqu'il enjoint à son épouse de ne pas laisser sa fille se rendre à la synagogue de peur qu'elle n'en vienne à envier les beaux habits de ses camarades. Le Beth haKnesseth est l'endroit idéal pour vérifier ce que chacun porte, pour aiguiser l'envie de telle tenue ou au contraire de trouver ridicule celle de tel autre, et d'en arriver au Lachon haRa'. Il n'est pas besoin d'exacerber les défauts et les faiblesses de l'être humain. L'habit est donc sujet d'honneur - ou de son contraire -, car il est en quelque sorte le reflet de la personne. Il témoigne de ses moyens, de son degré de pratique religieuse et même de sa philosophie et de sa manière de penser. Les hippies, pour exprimer leur révolte, s'habillaient de manière effrontée, révolutionnaire. Les femmes, pour enlever l'image de la femme soumise, ont inauguré le port du pantalon. Le président, pour impressionner et inspirer respect et noblesse, porte le costume, etc. L'habit est donc l'expression de soi - et il ouvre la porte à la catégorie sociale à laquelle on appartient. En fait, au-delà de l'habit se reflète le social. La femme et l'enfant vivent au sein d'une société, d'un cadre social. Leur acceptation - ou leur rejet - s'affirme bien souvent par leur apparence vestimentaire. L'attention que porte la Tora à l'habit n'est pas pour l'habit en tant que tel, mais en tant que représentation de soi à son entourage. Et la représentation de soi ne doit pas faire honte. La sensibilité que porte la Tora aux besoins vitaux matériels et psychiques de l'être humain est d'une acuité que Seul Celui Qui a créé l'être humain pouvait percevoir. La femme et l'enfant n'ont pas suffisamment de force intérieure pour faire face à ce sentiment qu'est la honte. Et ce sentiment est d'autant plus violent et plus frustrant qu'il provient d'une perception de désarroi et de dépendance. Plus une personne se sent dépendante de l'autre, plus celle dont elle dépend devra veiller à ne pas réveiller cette sensibilité. La honte que ressent une personne est en quelque sorte l'expression qu'une partie intérieure d'elle-même a été meurtrie. Cette même idée se retrouve en plus fort dans « celui qui fait honte à son prochain en public, c'est comme s'il l'avait tué » (Baba Metsi'a 58b). N'imaginons pas qu'il faille acheter des habits somptueux ou d'une élégance outrageuse. Au contraire, les grands Maîtres et les grands éducateurs de notre époque - et de tout temps - invitent à la sobriété, à la décence et à la simplicité. Le Gaon de Vilna tout en prônant la confiance en D. à pourvoir aux besoins des enfants met en garde de ne pas rentrer dans une course effrénée à l'apparence, à l'extérieur. On dit bien vêtir certes, mais surtout ne pas rentrer dans le jeu de la compétition. Le Talmid 'Hakham représente en fait l'équilibre : « Il doit être vêtu décemment sans exagération et sans négligence » (Rambam, Hilkh. Dé'oth). C'est ainsi que l'on doit habituer les enfants à être à la fois respectables mais aussi humbles. Le regard de nos Sages à travers un acte simple en apparence comme celui de s'habiller suscite l'étonnement. Ils ont mis à jour les sentiments profonds qui motivent l'être humain. Loin de les blâmer, ils les prennent en considération et en ont même établi une règle de vie. C'est exactement le sens du respect. C'est exactement le sens de la réussite. « Celui qui aime sa femme comme lui-même, qui la respecte plus que lui-même, qui dirige ses enfants dans le droit chemin et qui les marie jeunes, à son sujet, le verset dit : Et tu sauras que paix est en ta demeure » (Yevamoth 62b). Par H. Guetta pour Kountrass News 126 - http://www.kountrass.com Kountrass www.kountrass.com 3 commentaires
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Le rav qui nous parle du visage et des mains a le visage caché parce qu’il ne respecte pas les règles sur la barbe. Comment son message peut-il être reçu ? Vous avez lancé vos abonnés vers la délation. Cela ne fera qu’augmenter l’antipathie et le racisme ? Vous voulez interdire Internet ! Seul un très minuscule nombre d’entre-nous est appelé réellement à étudier la Thorah et « ses commentaires ». Ceux qui le font avec amour et passion. Au plus grand nombre, d’autres études en particulier le contexte et l’environnement des gens de l’Ancien Testament, l’archéologie, la paléontologie, l’histoire ( Egypte, Mésopotamie, Babylone, Sumer, Hittites, Akkadiens, ... ) l’irrigation, les divinités (La création de l’humain par la divinité Tiamat (divinité mésopotamienne, mère de tous les dieux, même de son époux Apsû à qui l’on doit les citernes de récupération d’eau de pluie, les ablution avant les prières, le baptême, etc.)
et aussi les exégèses modernes qui me permettent de dire que Jacob devenu boiteux est un homme maudit, voir David avec les mains ensanglantées tout comme Esaü et sa bande qui tuent plus qu’il ne faut d’animaux, Salomon l’homme à femme tellement détesté qu’à sa mort les hébreux se divisent à Hébron : le peu qui restent pour Jérusalem, la majorité pour d’autres dieux et pour capitale Samarie. Ce merveilleux lever de soleil renvoie aux magnifiques « hymnes à Ŝhamaŝh » que vous ignorez et qui pourtant sont si proches de nos Psaumes !
Qui, parmi vous sait que le mot םימ : les eaux est un Yod entre deux mem différents. Le premier מ indique les eaux d’en haut et le ם terminal, les eaux d’en bas. (Il semblerait que le vocable aille de paire avec l’orthographe !). Que les scribes qui ont précisé cela pensent que les voûtes ont été créées de main d’hommes (forgerons) avec des trous pour laisser passer la pluie. Ils étaient de leur époques. Voilà pourquoi les mains ont tant d’importance : elles aussi créent. Il y a une part de D.IEU en chacun de nous !
Certains parmi vous veulent apprendre l’hébreu, commencez par lire l’A.T. dans le texte. Vous apprendrez beaucoup de choses et l’hébreu ! « Moi, je suis pour tel rav, il ne mange pas de viande ! ». Le seul chemin, c’est D.IEU et non l’homme, surtout s’il dit des conneries. IL nous demande de LE suivre dans l’humilité. La foi est là. Réjouissons-nous quant il le faut
(Il y a des juifs en Pologne. Ceux qui se cachaient se découvrent et reviennent au judaïsme. Mieux, ils en parlent avec leurs enfants.) et non pas à contre temps quand du sang est versé : qu’Israël n’aient pas les mains d’un David qui a tué par ignorance en faisant transporter l’arche de l’Alliance sur un char tiré par des bœufs alors qu’il y avait des anneaux pour qu’elle soit transportée par épaules d’hommes, Uri, par concupiscence, par « maléducation » Absalon, etc.
Vous me faites peur et nos dirigeants aussi : la délation, la censure, … vous rappellent quoi ? Je préfère être traité de « juif » à l’hôpital et de rendre Gloire à D.IEU par la Vie (pour laquelle je fais tout ce qui est possible), dans la joie, malgré tous les handicaps imaginables !
Celui qui nous a enseigné la lecture de la Bible en hébreu ( nous étions quatre à aimer ses cours et à l’aimer) a plus de 85 ans, aveugle. Il vient de perdre, pour la seconde fois un fils (il y a quelques années son puîné) ces temps ci, son aîné, des trois enfants adoptés quand il terminait sa philosophie. Il est très éprouvé, le « Job ». Voilà ! David