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Pollard : c’est le moment de crier !
Pollard : c’est le moment de crier !

Il y a peu de chances pour qu’une campagne publique permette d’obtenir la libération de Pollard. Mais si Israël veut vraiment faire quelque chose, ses actions doivent se concentrer dans le domaine public.

La nouvelle campagne appelant à la libération de l’agent israélien Jonathan Pollard emprisonné aux USA est de beaucoup de manières dans un drôle d’état. Pollard a été arrêté en 1985 et condamné pour un chef d’inculpation : le transfert d’information classifiée à Israël alors qu’il servait dans le renseignement de la marine américaine. Il plaida coupable pour cette accusation dans le cadre d’un accord de ‘plaider-coupable’ selon lequel le procureur des USA promettait de ne pas requérir une condamnation à perpétuité.

Malgré cela, Pollard fut condamné à perpétuité. Jusqu’à ce jour, il a purgé 25 ans, pour la plus grande partie à l’isolement et dans des prisons de très haute sécurité. Sa santé est médiocre. Il a exprimé de façon répétée du remords pour son crime.

La sentence de Pollard et le traitement qu’il reçu sont très disproportionnés par rapport aux condamnations appliquées à des agents d’autres gouvernements étrangers amis, pris à voler de l’information classifiée aux USA. Leur sentence moyenne est de sept ans de prison. D’ordinaire, ils accomplissent leur peine dans des prisons de sécurité minimale ou moyenne, et ils sont couramment libérés au bout de quatre ans. 

Les seuls coupables ayant eu des sentences similaires sont les espions soviétiques Robert Hanssen et Aldrich Ames. Alors que Pollard a transmis de l’information à Israël pendant 18 mois, Ames et Hanssen ont tous deux servi les Soviétiques – ennemi principal des USA – pendant des décennies. Leur travail d’espions a mené à la mort nombre d’agents américains opérant derrière le rideau de fer.

Pollard fut condamné à perpétuité parce que le secrétaire d’Etat à la défense d’alors, Caspar Weinberger, rédigea une note d’impact au juge en charge de l’affaire, dans laquelle il insinua qu’il avait transféré de l’information à l’Union soviétique ainsi qu’à Israêl. Weinberger aurait attribué la mort d’agents américains aux activités de Pollard.

On prouva que les accusations de Weinberger étaient fausses suite aux arrestations postérieures de Hanssen et Ames. Comme il s’avéra, le dommage que Weinberger avait attribué à Pollard était lié aux actes d’espionnage de ces deux-là.

Au cours des cinq dernières années, avec une pression accrue au cours des derniers mois, plusieurs anciens officiels américains de haut rang, qui avaient connaissance de première main des activités de Pollard, ont lancé un appel à sa libération immédiate. L’ancien directeur de la CIA, R. James Woolsey a déclaré que, contrairement aux allégations de Weinberger, aucun des documents volés par Pollard n’a été transféré aux soviétiques ou à un autre pays. Il y a quelques mois l’ancien sénateur Dennis de Concini, ancien président du Comité de sélection du renseignement au Sénat, envoya une lettre au  Président Barack Obama pour lui demander de libérer immédiatement Pollard de prison. Et en octobre, Lawrence Korb, qui servit comme secrétaire adjointe à la défense sous Weinberger, devint l’un des championnes les plus déclarées de la libération de Pollard. Korb travaille actuellement pour le ‘Center for American Progress’, étroitement lié avec la Maison Blanche d’Obama.

L’intérêt renouvelé pour la détresse de Pollard a recueilli beaucoup d’attention de la part des media locaux aussi. Après l’appel initial de Korb dans un éditorial de couverture publié dans le ‘Los Angeles Times’ en octobre, le journal Ma’ariv a publié un article important dans son supplément d’information de fin de semaine sur les souffrances de Pollard. Le journaliste Ben Kaspit a exigé que le Premier ministre Benyamin Netanyahou demande formellement à Obama de commuer la peine de Pollard et de libérer de prison.

L’article du Ma’ariv a provoqué un pic de couverture médiatique en Novembre. Ce mois-ci, Pollard était de nouveau dans les journaux quand le gouvernement est intervenu pour aider son ancienne épouse Ann et son père à faire leur aliya après que le consulat de New York eût découvert qu’ils étaient tous deux malades et vivaient pauvrement.

La pression du public sur Netanyahou semble fonctionner. Avant lundi, il refusait de faire des déclarations publiques concernant Pollard. Lors de sa récente rencontre avec Obama, il refusa de remettre une lettre signée par 109 des 120 membres de la Knesset demandant formellement la libération de Pollard. D’un autre côté, une forte pression publique a amené Netanyahou à donner son accord initial pour parler à la manifestation de lundi à la Knesset en faveur de la libération de Pollard. Cependant, il a annulé sa venue au  dernier moment, en insistant pour se contenter d’une rencontre privée avec Korb et Esther, la femme de Pollard. Evidemment, davantage de pression peut et doit être appliquée.

D’un côté, le moment est peu propice pour renouveler la campagne en faveur de Pollard. C’est vrai d’abord à cause de la nature du président actuel, seul à détenir le pouvoir de le libérer.

Aujourd’hui, il est évident qu’Obama est le dirigeant le plus hostile auquel Israël ait fait face. Il est difficile d’imaginer les circonstances dans lesquelles il serait d’accord pour faire quelque chose pour Israël, que ses prédécesseurs largement plus favorables, George W. Bush et Bill Clinton, ont refusé.

Selon l’attitude d’Obama, il y a plus de chance à première vue de tenter de faire avancer le dossier Pollard par la diplomatie silencieuse. C’est l’argument que le secrétaire de cabinet Zvi Hauser a utilisé en témoignant devant la Knesset au début du mois. Hauser a déposé devant le Comité de Contrôle de l’Etat, pour répondre à la recommandation du contrôleur d’Etat Micha Lindenstrauss pour la mise en place par Netanyahou d’un comité ministériel supervisant une campagne publique formelle appelant à la libération de Pollard. 

Mais à la réflexion, la campagne actuelle est éminemment sensible. Pour comprendre pourquoi, nous devons envisager les bénéfices d’une diplomatie silencieuse et discrète. 

La diplomatie silencieuse fonctionne bien quand toutes les parties ont des intérêts conjoints et si leur dévoilement peut changer cette perception. Par exemple, Israël et ses voisins arabes perçoivent un intérêt partagé à empêcher l’Iran d’acquérir des armes nucléaires. Mais suivant la nature de la politique arabe, cette perception, qui permet aux émules de l’Arabie saoudite, de l’Egypte et de Bahreïn de travailler avec Israël pour empêcher l’Iran de développer des armes nucléaires, disparaît dès le moment où la coopération est rendue publique.

De même, les sunnites et les chrétiens du Liban partagent le même intérêt qu’Israël à vaincre le Hezbollah. Mais leur capacité à travailler avec Israël dans ce sens est détruite au moment même où une telle entreprise devient publique.

La diplomatie silencieuse ne fonctionne pas quand il n’existe pas la perception d’intérêts partagés. Par exemple, les régimes qui répriment les droits de l’homme pour maintenir leur emprise sur le pouvoir ont peu d’intérêt à coopérer avec des sociétés libres, quand ces dernières exigent qu’ils libèrent des dissidents politiques de prison.

La diplomatie silencieuse dans le domaine des droits de l’homme entre les USA et l’Union soviétique pendant la Guerre Froide n’a jamais réussi, parce que les Soviétiques ont réalisé que s’ils ouvraient leur tyrannie à la critique intérieure, cela détruirait le système.

Et aujourd’hui, comme les élections parlementaires truquées au Caire et la répression continue à Téhéran contre les défenseurs de la démocratie le démontrent, la diplomatie silencieuse du gouvernement Obama dans le monde musulman au sujet des droits de l’homme et de la démocratie a totalement échoué.

C’est dans des cas comme ceux-là qu’une diplomatie publique bruyante devient pratiquable. Des campagnes publiques sont utiles quand un gouvernement souhaite en convaincre un autre de faire quelque chose dont celui-ci ne veut pas. La semaine dernière, nous avons eu un rappel de l’efficacité d’un tel comportement avec la publication des protocoles de réunions tenues par le président Richard Nixon dans le Bureau Ovale.

L’une de ces réunions comprenait une conversation entre Nixon et son secrétaire d’Etat Henry Kissinger, suivant un entretien avec le Premier ministre en Israël d’alors, Golda Meir. Elle avait demandé à Nixon de soutenir l’amendement Jackson-Vanek qui liait l’aide économique des USA à l’URSS à l’accord de celle-ci de permettre aux Juifs d’émigrer. Kissinger s’opposa à cette requête, déclarant à Nixon : « L’émigration de Juifs d’Union soviétique n’est pas un objectif de la politique étrangère américaine. Et s’ils mettent des Juifs dans des chambres à gaz en Union soviétique, ce n’est pas une préoccupation américaine. Peut-être une affaire humanitaire ». 

D’un côté, Kissinger avait raison. Utiliser des considérations humanitaires pour affaiblir la tyrannie soviétique ne concourait pas à aider les négociateurs américains du contrôle des armements, à marquer des points contre Leonid Brejnev. Mais à un niveau plus profond, il avait complètement tort.

L’amendement Jackson-Vanek ne fit pas qu’obliger les Soviétiques à permettre l’émigration de Juifs. Il entama un processus d’ouverture du système soviétique, qui se termina par la destruction du régime exactement une décennie plus tard.

Depuis sa prise de fonction, Obama a utilisé uniquement la diplomatie publique au Moyen-Orient, pour convaincre un seul gouvernement de prendre des mesures qu’il considérait opposées à ses intérêts. L’an dernier, il mena une campagne énergique de diplomatie publique, implacable, pour convaincre Netanyahou d’abroger les droits de propriété juive en Judée et Samarie. Et cela marcha.

Bien que cela affectât le sacro-saint pilier du sionisme qui veut que les droits juifs ne soient pas négociables, bien que cela affaiblît la position de Netanyahou dans son Parti et avec ses électeurs, bien que cela renforçât la guerre politique des Palestiniens contre Israël sur la scène internationale, Netanyahou céda. La pression publique qu’Obama exerça sur lui l’obligea à agir contre ses intérêts.

Les USA ne sont pas un empire du mal. Il est difficile de mesurer comment une demande ouverte de libération de Pollard sur des bases humanitaires peuvent retentir sur sa nature.

Et c’est bien ainsi. Mais le fait qu’Obama n’ait pas d’intérêt à libérer un agent israélien souffrant, qui fut expédié en prison par Weinberger et y demeure à cause des efforts de ceux qui haïssent Israël et prétendent à tort qu’il a causé un dommage indicible à la sécurité nationale des USA. De fait, beaucoup des détracteurs de Pollard sont membres du camp politique d’Obama.  

Israël ne peut pas attendre beaucoup de secours des Juifs américains, bien qu’ils s’avèrent être les bénéficiaires secondaires majeurs si Pollard est libéré. L’impact de ce dossier sur la communauté juive américaine a été démoralisant. Bien que les USA et Israël soient des alliés stratégiques qui partagent beaucoup d’intérêts communs, et combattent les mêmes ennemis, les détracteurs d’Israël dans la communauté de la politique étrangère des USA utilisent le cas Pollard comme excuse pour mettre en question la loyauté et le patriotisme des Juifs américains qui servent le gouvernement des USA et soutiennent Israël. Son maintien en incarcération jette une ombre prolongée sur la communauté juive américaine.

Il y a peu de chances pour qu’une campagne publique permette d’obtenir la libération de Pollard. Mais si Israël veut vraiment faire quelque chose, ses actions doivent se concentrer dans le domaine public. Comme nous l’avons vu, la diplomatie silencieuse, stratégie que le gouvernement de Netanyahou a choisie jusqu’à maintenant, ne le tirera jamais de prison.

Et Israël doit agir. La condamnation et le traitement injustes, injustifiés et discriminatoires de Pollard sont un symbole lamentable de la vulnérabilité juive. Sa souffrance personnelle est inhumaine, réelle et implacable. Il a besoin que nous nous dressions pour lui. Nous devons le faire. Et nous le ferons. Le moment est venu, avec tous les risques, de crier que Pollard doit être libéré. Maintenant.

Caroline Glick
Jerusalem Post
4 commentaires
"Pollard: c'est le moment de crier":

Quant on pense que de véritables "bombes contre l'humanité" comme ceux qui étaient enfermés à guantanamo ont été libérés et ont pu retourner à la "civilisation" qu'ils continuent à "véroler" en toute impunité, on ne peut qu'être atterrés de voir tant de "2 poids, 2 mesures" dès qu'il s'agit de juger un juif ou un israélien pour des "crimes" dix fois moindres que tous ceux perpétrés par ces hordes de barbares de terroristes muzz. C'est tout simplement HONTEUX.

AM ISRAEL HAY Choqué En colère ! Embarrassé Tire la langue Star Triste
Envoyé par Viviane_005 - le Lundi 3 Janvier 2011 à 09:50
Les communautés juives américaines et toute personne non-juive solidaire de la cause Pollard doivent bien s´organiser pour qu´une manifestation publique soit grandiose. Je souhaite son succès.
Envoyé par Nathalie_046 - le Lundi 7 Février 2011 à 18:23
Hay, je mal écrit son nom, voila que tant de criminel, terroristes, sont libérés, mais pour Pollard, rien,, voila leur justice, fourbe, et antijuive! Allez au diable, que la terre et la mer vous avale.
Envoyé par Julia - le Jeudi 11 Avril 2013 à 17:56
Ce pauvre homme ne sortira jamais de prison, vu le nombre de Juifs employés à des postes sensibles, il sert d'exemple à ceux qui pourraient aidés israël...et c'est sûrement pas hussein obama qui le libérera....

Prions pour qu'un jour, il puisse revoir sa Femme et la serrer dans ses bras ailleurs que dans une prison... Triste Triste Triste
Envoyé par Herve_015 - le Jeudi 11 Avril 2013 à 18:20
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