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L’Art et le deuxième Commandement
L’Art et le deuxième Commandement

Le deuxième Commandement offre à la méditation une substance esthétique plus riche que ne le pensent nos artistes, même les plus avisés et les plus sensibles. Il dit : « Tu ne te feras point d’idole, ni une image quelconque de ce qui est en haut dans le ciel ou en bas sur la terre ou dans les eaux au-dessous de la terre. Tu ne te prosterneras pas devant elles, tu ne les adoreras pas. » Ce qui ne condamne évidemment point n’importe quel art, car l’art étant une des manifestations essentielles de la nature humaine, il serait naïf de soupçonner la Parole de vouloir supprimer, ou même rétrécir la créature, l’homme.

« Ne pas faire d’image de ce qui est » ne condamne qu’une part de l’art - celle précisément que le classicisme hellénique a exaltée par-dessus tout, l’imitation de la nature... En effet, quoi de plus stérile que toute photographie, que toute imitation, que toute répétition de la nature, de ce qui existe déjà, de ce qui déjà a été fait ?...

Le vrai problème ne se pose pas entre l’art figuratif et l’art non figuratif, mais entre la capacité d’imprimer un mouvement à un ensemble plastique ou à l’absence d’une telle capacité. Si l’artiste se contente de reproduire exactement un objet visible, s’il recherche l’objectivité, la dépersonnalisation hellénique, c’est alors qu’il tombe dans la stérilité, frappée par le deuxième commandement. Le fait d’arrêter l’œuvre au stade de l’arabesque, des schémas ne s’organise pas d’une façon musicale. Tout aussi bien, le fait de fignoler les objets jusqu’aux moindres détails ne risque pas d’entamer le rythme d’un élan réellement vivant, mais permet plutôt d’augmenter le charme de l’ensemble...

Ce que le deuxième commandement flétrit, c’est la paresseuse reproduction, le manque d’imagination, de fougue, la tiédeur méfiante, c’est à dire l’idolâtrie. Mais notre art contemporain est loin de manquer de flamme, de vie, d’audace, d’originalité - toutes ces qualités que notre tradition a toujours estimées et suscitées. Le monde extérieur ne leur sert que de répertoire de signes pour exprimer leur âme musicale et leur personnalité vivante. Et là-dessus nous saluons nos grands artistes figuratifs et non figuratifs (vivants). Chagall, Pascin, Chana Orloff, Zarfin, Kolnik, Pressman, Gleb ou Lifschitz. Aussi bien que nos grands morts : Pissaro, Modigliani, Soutine ou Szrajer. Ils sont tous également dans la tradition juive, aux antipodes du timoré, du conformisme, de l’idolâtrie, car adorer le Dieu d’Israël, c’est vivre et oser être soi-même, ne pas avoir d’autres modèles que le Créateur. » (Emmanuel Rais, dans Le Monde Juif, juin 1950)


Source : Anthologie Juive, de Edmond Fleg, éd. Flammarion, 1951.

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Dernière mise à jour, il y a 19 minutes