En 1962, Ezer Weizmann, commandant de l’Armée de l’Air israélienne, avait déjà planifié une opération qui anéantirait toutes les forces aériennes ennemies. Afin d’être efficace, Tsahal a compris qu’il fallait tout d’abord frapper les pistes de décollage de l’aéroport afin de maintenir les avions ennemis au sol.

Pour réussir, la mission devait être une totale surprise pour les ennemis. Les ordres du commandant de l’Armée de l’Air étaient clairs : les pilotes voleraient à basse altitude et n’utiliseront en aucun cas les lignes de communication, ni pour le décollage, ni pendant le vol et ni en cas de problème technique. Ils ne pouvaient rétablir le contact qu’après avoir frappé la première cible.

En 1964, la mission de 24 heures était on ne peut plus secrète et portait le nom de “Moked”.

Le jour du lancement

Mordechai "Mottie" Hod, le commandant de l’Armé de l’Air et Yitzahk Rabin, le chef d’état-major à l’époque, ont décidé de lancer l’Opération Moked le 4 juin. Après avoir reçu l’autorisation des autorités gouvernementales dans l’après-midi, des officiers de l’Armée de l’Air ont été rassemblés pour recevoir les instructions de leurs commandants.

Aux alentours de 4h00 du matin, les pilotes ont reçu l’ordre d’attaquer simultanément 11 cibles en Égypte, à 7h45 précisément. L’ennemi a été pris par surprise. Après avoir détruit les pistes de décollage, les avions de Tsahal ont ouvert le feu sur les escadrons égyptiens coincés au sol.

La première vague offensive s’est prolongée pendant deux heures, durant lesquelles 197 avions égyptiens ont été détruits et 6 aéroports supprimés.

À la fin de cette offensive aérienne, Yitzhak Rabin a ordonné aux forces terrestres d’envahir le Sinaï, marquant le début de ce qui sera plus tard appelé la Guerre des Six Jours.

Quelques heures plus tard, une autre attaque a été menée contre des cibles égyptiennes afin de s’assurer que les cibles avaient été frappées et dans le but de détruire les radars et les infrastructures de guerre électronique.

À 11h30, à la suite d’une attaque aérienne syrienne, le commandant de l’Armée de l’Air israélienne a décidé d’envoyer les avions en Syrie et de détruire les aéroports syriens. En parallèle, le Roi Hussein de Jordanie, faussement alerté d’une victoire égyptienne, a décidé de rejoigne la guerre et de lancer des attaques contre Israël. Informée par le Corps des Renseignements de l’imminence de l’attaque, l’Armée de l’Air a détruit les aéroports et flottes aériennes jordaniens.

Plus tard en ce jour, des rapports des Renseignements ont dévoilé que l’Irak allait se joindre aux combats. Instantanément et avec la même méthode, Tsahal a détruit l’aéroport H-3 à l’ouest del'Irak.

Cette opération a été l’une des plus grandes victoires de l’histoire de Tsahal.

Environ 400 avions ennemis - égyptiens, jordaniens et syriens - ont été détruits.

Lors des cinq jours suivant, Tsahal a gagné du terrain sur tous les fronts, est sorti vainqueur face à quatre armées et a agrandi son territoire, marquant l’une des belles victoires d’Israël.