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Y a-t-il un flic pour sauver la police israélienne ?
Y a-t-il un flic pour sauver la police israélienne ?

Le prochain commandant devra regagner la confiance du public après de multiples scandales. Le nombre de candidats appropriés reste pourtant mince

Les défaillances de la police israélienne ont été trop visibles depuis deux ans, les dernières années de mandat de Yohanan Danino en tant que commandant : des dossiers célèbres mal traités, des allégations de racisme, des soupçons de corruption parmi les officiers supérieurs et d’innonbrables accusations d’harcèlement sexuel.

Certains de ces scandales peuvent être expliqués comme des anomalies pas nécessairement representatives d’une question d’organisation, ou – dans le cas des allégations d’harcèlement sexuel – un problème qui affecte l’ensemble de la société israélienne.

 

D’autres, cependant, ne sont pas si faciles à justifier.

Le traitement catastrophique par le district de Tel-Aviv de la tuerie du Bar Noar en 2009 a conduit la police à renoncer en 2013 à toutes les charges portées contre le suspect Hagai Felician pour l’assassinat de deux personnes et 11 autres blessés lors d’une réunion gay, bien que Felician ait avoué le crime.

Les mois de mai et de juin de cette année ont vu une vague de manifestations parfois violentes dans tout le pays par la communauté éthiopienne d’Israël, accusant la police de brutalité et de racisme institutionnel.

Et de nombreuses accusations de corruption sont apparues dans le cadre l’affaire Ronel Fisher actuellement en cours, qui ont impliqué, entre autres, l’ancien contrôleur général Bruno Stein pour avoir accepté des pots de vin de celui qui fut un avocat réputé.

Au début de cette semaine, le contrôleur général Ephraïm Bracha s’est suicidé dans sa voiture suite à des accusations que lui aussi avait reçu des pots de vin du rabbin Yoshiyahu Pinto tombé en disgrâce.

Des 18 contrôleurs généraux de la police israélienne – le rang juste en dessous de celui d’inspecteur général – un tiers ont quitté ou ont été limogés suite à un scandale.

En conséquence, les niveaux de confiance du public dans la police, mesurés par le ministère de la Sécurité publique, qui ont oscillé entre 40 % à 55 % au fil des dernières années – par opposition à entre 60 % à 80 % il y a tout juste une décennie – révèlent maintenant un grave problème avec les forces de police israéliennes et comment il est perçu par les gens qu’ils servent.

Danino a quitté son poste il y a quelques semaines, et Bentzi Sau assure pour l’instant l’interim, mais un remplaçant à temps plein n’a pas encore été nommé. Sauf si un candidat convenable était trouvé d’ici là, Sau servira d’inspecteur général de la police jusqu’au 1er septembre.

« Celui qui arrivera à cette position devra non seulement gérer l’organisation, mais aussi y faire une révolution, » a déclaré mardi au Times of Israel Meir Elran, chercheur à l’Institut d’Etudes de sécurité nationale (INSS), un think tank affilié à l’Université de Tel Aviv.

Il s’agit, a expliqué Elran, d’une question de conscience de soi et d’identité. « Il y a un problème de culture organisationnelle, » a-t-il dit. « Ils ont un problème de compréhension de leur rôle et comment ils doivent se comporter. »

Ce malentendu, a-t-il poursuivi, en particulier dans les échelons supérieurs de la police israélienne, provoque une rupture dans la confiance mutuelle entre la police et le public.

Afin de résoudre les problèmes, estime Elran, « Nous avons besoin d’une révolution. »

« La révolution a déjà commencé »

Le Docteur David Weisburd, qui a obtenu cette année le Prix Israël pour son travail de recherche en criminologie, est aussi d’avis que la police israélienne a besoin d’un « changement de culture », mais affirme que certaines des réformes que le public réclame sont en vigueur depuis plus d’un an.

« La révolution a déjà commencé », a selon Weisburd, professeur à l’Université hébraïque. « Personne n’est au courant. »

La police israélienne a mis davantage l’accent sur des intensives études criminologiques et des précédents efficaces fixés par les polices du monde entier, a-t-il dit, citant une étude récente aléatoire commandée pour identifier les points chauds de la criminalité et pour rendre plus efficace l’action de la police dans ces zones.

En fait, Weisburd a identifié les scandales récents comme preuves de ces changements.

L’été dernier, suite à l’enlèvement et le meurtre des trois adolescents israéliens – Eyal Yifrach, Naftali Fraenkel et Gil-ad Shaer – par des Palestiniens près de l’implantation d’Alon Shvut, il s’est avéré que la police du district de Judée et de Samarie a raté le traitement de l’appel téléphonique à la police de l’une des victimes, que les agents avaient pris à l’époque pour un canular.

Danino, le chef de la police, a alors limogé quatre policiers, dont deux officiers supérieurs, et a mentionné l’incident comme une « marque noire » dans les dossiers personnels des autres policiers impliqués dans l’affaire.

« Dans de nombreuses polices du monde entier, chaque fois qu’on les attaque, ils se serrent les coudes », a déclaré Weisburd, en référence au phénomène du « mur bleu du silence », une règle non écrite dans les services de police consistant ne pas signaler les erreurs des collegues.

Ces petits changements initiaux peuvent être des signes encourageants pour la réforme de la police, mais le gros du travail pour rétablir la confiance du public est encore à faire.

Weisburd a comparé les améliorations intervenues au sein de la police – principalement le recours accru à une police plus scientifique – à une étincelle ou à une braise.

« Elle risque de s’éteindre. Ce n’est pas encore un feu de joie au sein de la police », a expliqué Weisburd.

Bien que, selon Weisburd, la révolution ait commencé, il y a une raison pour laquelle la population ne l’a pas encore remarquée. Des mesures importantes devront être prises par le futur chef de la police afin de regagner l’état d’esprit du public.

« Les policiers doivent être moins fermés », a déclaré Weisburd. « Ils doivent commencer à penser à eux-mêmes comme une organisation qui fournit un service au public. »

En plus d’éliminer une partie du ternissement du nom de la police israélienne, une meilleure coopération avec le public devrait également se traduire par un plus faible taux de criminalité. « La plupart des crimes sont résolus par le public, et non pas par la police », a expliqué Weisburd.

Pour y parvenir, Elran cite la nécessité de normes strictes et claires et d’une surveillance civile de l’organisation – et de son leadership – pendant les cinq prochaines années.

« Les gens qui ne se conforment pas à ces normes, » dit Elran , « vous devez leur dire ‘Merci beaucoup’, et les renvoyer chez eux. »

Bien que la surveillance civile n’est en général pas appreciée par les services de police, estime Elran, « elle est essentielle en ce moment précis. »

Weisburd a aussi dit qu’un certain type de surveillance civile – une commision gouvernementale qui travaille avec la police, par exemple – pourrait être une étape dans la bonne direction. Cependant, il a insisté sur la nécessité de trouver des preuves pour soutenir l’idée que la surveillance aurait l’effet désiré, avant de faire un changement si dramatique.

A la recherche d’un nouveau commandant

Elran, si réticent à nommer un candidat spécifique pour le poste de la chef de la police israélienne, est catégorique sur le fait que le remplacement de Danino doive venir des rangs de la police.

Jusqu’à présent, le ministre de la Sécurité publique Gilad Erdan est resté silencieux sur l’identité de celui qui qui sera le nouveau chef de la police.

Ces derniers mois, l’idée qu’un général de Tsahal pourrait prendre le commandement de la police israélienne a été discutée par plusieurs correspondants dans les journaux, surtout quand a été evoquée la rumeur qu’Erdan envisagerait pour ce poste la candidature du commandant de la région Sud, le général Sami Turgeman.

Il y a aussi un précédent en Israël pour la nomination d’anciens généraux dans de nouvelles organisations. Parmi les 11 chefs qu’a eu le Mossad, cinq ont été d’anciens généraux de Tsahal, contre seulement six qui venaient de l’intérieur.

Mais dans ce cas, Elran – dont les recherches portent sur la société et la sécurité nationale – a déclaré que les inconvenients de la nomination de quelqu’un de l’extérieur l’emporteraient sur les avantages.

Bien qu’un ancien général de Tsahal risque d’agir comme un adjudant, fouettant la police comme il le faut, Elran a fait valoir que la quantité de temps qu’il lui faudrait pour apprendre les rouages ​​et les particularités de la police israélienne, et la résistance qu’un tel candidat pourrait susciter chez des commandants en place, entraveraient sa capacité de gestion.

« Ce serait très difficile », a-t-il expliqué. « Pas impossible, mais très difficile. »

Mais extraire un candidat du sein de la police ne serait pas non plus une tâche facile. Pas moins de six membres du commandement supérieur ont quitté ou ont été limogés pour cause de harcèlement sexuel ou de corruption depuis deux ans.

Pour élargir le nombre de candidats potentiels, Elran suggère que le ministre de la Sécurité publique examine non seulement les actuels officiers, mais également ceux qui ont quitté la police au cours des dernières années.

Elran a donné l’exemple de l’ancien chef d’état-major de Tsahal Gabi Ashkenazi. Ashkenazi a quitté l’armée en 2005, avant de revenir en 2007 pour diriger l’armée.

Pour Weisburd, quelque soit celui qui dirigera la police israélienne, il devra redoubler d’efforts pour inculquer les changements dans la culture de la police.

« Il se passe quelque chose, » a-t-il dit. « Si cela continue, la plupart des choses que nous attendons de la police en terme d’efficacité, vont se produire. »

Mais, a-t-il averti, « un nouveau chef de la police, qui irait dans une direction différente, pourrait l’arrêter en une minute. Et c’est pourquoi la question de qui sera le prochain commandant de la police est si importante ».

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